Rodez : le chantier de Paul-Lignon continue de passionner le conseil municipal

Maîtriser les dépenses, contrôler les investissements et continuer à rembourser la dette. La recette de la gestion municipale de Christian Teyssèdre est connue. Il l’applique maintenant depuis 2008. C’est encore une fois ce schéma qu’a présenté, vendredi soir en conseil municipal Joseph Donore, adjoint en charge des finances.

Le budget primitif pour l’année 2022, qui a été soumis à l’approbation des élus, fait état d’un équilibre à 54 M€, dont 22 d’investissement. C’est sur ce second point qu’ont eu lieu la plupart des débats entre le maire et ses oppositions. Le budget prévoit deux enveloppes conséquentes, 8 M€ pour les travaux du stade Paul-Lignon et 4 pour provisionner un potentiel rachat des haras.

L'enveloppe globale discutée

Comme régulièrement lors des conseils municipaux, la somme allouée à l’enceinte du Raf dans le cadre du chantier de rénovation en cours (21,5 M€ de budget global prévu) a suscité des interrogations chez Rodez Citoyen. "Comme vous aimez bien présenter les investissements en euros par habitant, cette année, vous allez dépenser 305 € par habitant pour les travaux de rénovation de Paul-Lignon, a noté Iléana Bertau. C’est plus que ce que vous allez dépenser pour l’enseignement, la formation (163 €), la famille (118 €), le social et la santé (21 €) réunis…" De son côté, Serge Julien (LR) a lui aussi attaqué sur le stade. "Le projet a été mal géré en passant de 9 M€ à 16 M€ aujourd’hui (pour la seconde phase, NDLR)", a-t-il lancé, regrettant également que la rénovation de d’autres équipements sportifs, et notamment la création d’une nouvelle salle d’armes à l’Amphithéâtre pour le club d’escrime ne soit pas au programme.

Le maire justifie les surcoûts

"Quand vous lancez un marché de travaux et qu’il sort avec des montants 60 % plus cher que prévu, les prix augmentent, a répondu le maire de Rodez, en mettant notamment l’accent sur la flambée des matières premières. C’est le cas partout, ici, mais aussi au Département ou à la Région… C’est le plein-emploi et les entreprises peuvent se permettre de monter les prix. On est dans une spirale d’augmentation. Vous nous faites un mauvais procès." Il a également défendu sa politique d’investissement sur le football : "Si on devait se payer la communication dont la Ville bénéficie grâce au Raf, cela nous coûterait très cher", a-t-il assuré à Rodez Citoyen, ne fermant toutefois pas la porte, quand le chantier du stade sera terminé, en 2024, de revoir à la baisse la subvention allouée à la société anonyme qui gère le Raf (150 000 €).

Quant à la salle d’escrime, le maire a répondu à Serge Julien qu’il n’en avait jamais formulé la promesse. "On rénovera l’Amphithéâtre et le projet de l’escrime sera sûrement à l’intérieur, a-t-il toutefois nuancé. Mais la priorité fixée, c’est le stade Paul-Lignon. Sans bonne gestion, il n’y aurait pas de stade. L’Amphithéâtre, on le fera, mais il faut du temps. Aujourd’hui, il faut d’abord finir le stade."