Le Villeneuvois Guillaume Molinier aura mis sur orbite le village olympique pour Paris 2024

Du vendredi 26 juillet au dimanche 11 août pour les Jeux olympiques. Du mercredi 28 août au dimanche 8 septembre pour les paralympiques. Paris sera ainsi la capitale mondiale du sport lors de l’été 2024. Ces deux rendez-vous - le premier étant le plus grand événement de la planète - réuniront 15 000 participants au total (10 500 athlètes, puis 4 500 para-athlètes), sans compter les quelque 9 000 membres de l’encadrement (environ 4 500 pour chacune des manifestations). Représentant, au total, près de 200 nationalités, ils seront logés au village olympique.

Mis à disposition de l’organisation à partir du 1er mars 2024, il est en train de sortir de terre sur une surface de 51 hectares, près du Stade de France, au cœur du département de Seine-Saint-Denis, à cheval sur les communes de Saint-Ouen, Saint-Denis et l’île- Saint-Denis, autour de la Cité du cinéma, une ancienne centrale électrique, qui appartenait à Luc Besson. A terme, ce quartier, désservi par les lignes 13 et 14 du métro, devrait comporter : 2 500 nouveaux logements, une résidence étudiante, un hôtel cinq étoiles (qui est actuellement un squelette vide et qui devrait s’appeler Le Pleyel), un parc aménagé de trois hectares, sept hectares environ d’espaces verts, 120 000 m2 d’activités, bureaux et services, 3 200 m2 de commerces de proximité.

Pour que les divers promoteurs puissent attaquer de construire leurs bâtiments, il a fallu que la zone soit "préparée", sécurisée. Ce chantier de taille est piloté depuis plusieurs mois par l’Aveyronnais Guillaume Molinier. Ingénieur travaux, cadre chez Jean Lefebvre (une société du groupe Eurovia), il est donc chargé de la viabilisation pour l’accueil des promoteurs avec la gestion d’une enveloppe de 21 M€ : 9 M€ pour le terrassement, 8 M€ pour la voirie, 4 M€ pour le génie civil. Au plus fort de l’activité, il a compté une centaine d’hommes à pied d’œuvre et, alors que son intervention touche à sa fin, ils sont encore entre vingt et trente à opérer.

Pour l’encadrement, il s’appuie sur quatre ingénieurs avec, chacun, son domaine de prédilection : terrassement, voirie, génie civil et gestion générale (administration). "Ces travaux primaires répondent à des normes drastiques au niveau de la sécurité et du respect de l’environnement, détaille le chef de ce projet d’envergure. La grosse contrainte était la tenue des délais et, pour l’instant, le calendrier est respecté. Et puis, il y a deux éléments qui ne quittent pas mon esprit depuis le premier coup de pelle : capacité d’anticipation et remise en cause. J’avoue que je me suis fait quelques cheveux blancs".

"Je suis quelqu’un de très investi"

Guillaume Molinier est né le 23 janvier 1985 à La Chartreuse à Villefranche-de-Rouergue. "Un jour de très grand froid. Le thermomètre indiquait -20° !", précise-t-il. Il ne s’en souvient pas bien sûr, mais sa maman ne cesse de lui répéter. Il l’imite d’ailleurs volontiers, délicatement moqueur. Il a grandi à Villeneuve-d’Aveyron, avec une scolarité dans la Perle du Rouergue. Le bac S en poche, direction Toulouse pour cinq ans (deux en IUT et trois en IUP) à l’université Paul-Sabatier pour des études en génie civil. Il est ensuite monté à la capitale pour suivre les battements de son cœur et "une copine qui intégrait La Sorbonne à Paris"...

De son côté, Guillaume Molinier est entré chez Colas, où il est resté une décennie "avec de beaux projets", en région parisienne et en Normandie. L’ingénieur travaux a rejoint Jean Lefebvre avec, là aussi, de magnifiques références sur sa carte de visite. Et, cerise sur le gâteau, la société du groupe Eurovia fait partie du groupement qui a remporté l’appel d’offre auprès de la Solideo (société de livraison des ouvrages olympiques). Voilà donc dix-huit mois qu’il orchestre les travaux de voirie, terrassement et génie civil du village olympique. Il croise les doigts pour revenir dans quelques mois : "Je serais très heureux d’hériter des finitions quand les promoteurs auront terminé la construction de tous les bâtiments".

En attendant, il se réjouit déjà de "la réussite de cet énorme chantier" : "Je suis quelqu’un de très investi. Mais, je ne voyais l’importance réelle de ce dossier. Je pensais que c’était une opération comme une autre. J’ai très vite mesuré l’impact !". Grand amateur du marché de l’Aveyron à Bercy, ancien membre des Rabalaïres, n’hésitant pas à aller goûter la cuisine de Michel Gineston au Veau qui tête à Rungis, Guillaume Molinier se sent aveyronnais. Il n’exclut d’ailleurs pas de rentrer un jour au pays. Pas tout de suite. "Il y a de belles opportunités professionnelles à Paris, elles sont plus rares dans le Sud-Ouest, note ce jeune papa. Pour l’instant, j’ai le dynamisme et l’énergie pour y répondre ici".