Futur hôpital médian : la "réponse claire" de la maire de Millau à la demande d’audit

La restitution de l’audit sur la capacité à accueillir l’hôpital Millau/Saint-Affrique sur le site du Puits-de-Calès a cristallisé le début du conseil municipal de lundi soir. Surtout entre Emmanuelle Gazel et Christophe Saint-Pierre, l’actuelle et l’ancien maire. La première, "dans un souci de transparence", a rendu compte des conclusions du cabinet Samop "avant de décider". Le second, attentif, a patienté jusqu’à l’épilogue pour dégainer. Le résultat, on le sait, n’est pas favorable à Millau et le projet médical du Sud-Aveyron est validé depuis le week-end dernier. Mais avant la passe d’armes, Emmanuelle Gazel précisait face à une opposition qui dodelinait de la tête en signe de réprobation : "Je trouve ce projet médical satisfaisant : il y a plus de lits, plus de nouvelles spécialités, c’est aussi l’aboutissement d’un travail énorme que je tiens à saluer […] Aujourd’hui, les deux CH accusent un déficit structurel de 9 millions d’euros chaque année, il y a urgence, il faut aller vite." Et de rappeler "l’utilité de l’étude" réclamée à Samop : "J’entends que le rapport Muppy aurait été suffisant et que cet audit était une perte de temps et d’argent." Sur la base des conclusions du rapport affiché derrière elle, la maire pouvait avancer : "On peut lire que le foncier du site du Puits-de-Calès autorise a priori la reconstruction d’un bâtiment de ce type. Il s’agit là d’un scénario optimal en matière de coût d’investissement […] Ces différentes hypothèses (parmi elles, Saint-Affrique a été exclue parce que le site est en zone inondable) ont été présentées au comité de pilotage. Celui-ci a souhaité n’en retenir aucune pour repositionner l’hôpital unique sur le site de Saint-Affrique ou de Millau […] Entre les deux, comme il manquait quelque chose, nous avons demandé une étude. Nous nous étions engagés auprès de la population à lui apporter tous les éléments et, sans la conclusion du rapport, nous étions dans l’incapacité de donner une réponse claire."

Christophe Saint-Pierre lui reprochait alors "deux ans de perdus" (lire Midi Libre de mardi), mais encore : "Nous aurions tous aimé garder les deux hôpitaux. Ce n’était pas possible." Il poursuivait donc sur un scénario que la maire n’a jamais envisagé puisque l’audit ne visait qu’un hôpital unique à Millau. Et le chef de Millau en action de préciser : "Nous étions au courant de tout, nous savions tout. Je comprends que ce soit une situation embarrassante pour vous." Emmanuelle Gazel répondait qu’elle n’était élue "que depuis dix-huit mois", qu’elle n’était en rien embarrassée et qu’un Covid est toujours là freinant bien des choses. Le débat paraît clos.