Rodez : pour Pierre Soulages, qui fête ses 102 ans aujourd'hui, 2021 a été une année record

C'est ce vendredi 24 décembre que le peintre aveyronnais Pierre Soulages fête ses 102 ans. Né à Rodez en 1919, dans la rue Combarel, il a passé son enfance et son adolescence à Rodez, avant de prendre la direction Montpellier pendant la Seconde Guerre mondiale, où il a fait les Beaux-Arts.

S'il réside aujourd'hui à Sète, le maître de l'outrenoir reste encore intimement lié à Rodez, où le musée portant son nom a ouvert en 2014 et pour lequel il a fait une donation de plusieurs centaines d'œuvres. Un chiffre considérable, quand on sait que l'artiste en compte environ 1800 à son catalogue. Parmi elles, quatorze peintures, ses œuvres les plus cotées. À l’époque, le total de cette donation était estimé à environ 7 M€.

Un tableau de 1961 s'arrache pour 20 M$

2021 aura une nouvelle fois été une année extraordinaire pour l'artiste. En effet, en novembre, il est devenu le peintre contemporain français le mieux coté au monde. En effet, lors d'une vente aux enchères le 16 novembre chez Sotheby's, à New York, une de ses toiles, datant de 1961; appartenant à un collectionneur privé, estimée entre 8 et 12 millions de dollars, s'est arrachée pour  20,2 millions de dollars (17,8 millions d'euros environ). Une somme qui a pulvérisé le précédent record, qui datait de 2018 et qui était de 10,6 M$. 

La somme impressionnante, lui permet de devenir le peintre moderne français le plus cher, dépassant Nicolas de Staël pour quelques dollars seulement, puisqu’une toile de ce dernier (1914-1955) s’était vendue pour 20 M$ en 2019. Il entre aussi dans une nouvelle catégorie très restreinte, celle des artistes mondiaux valorisés à plus de 20M$. "C’est une barrière symbolique, une autre étape expliquait juste avant cette vente à Centre Presse Paul Nyzam, spécialiste senior en art contemporain à la maison de vente Christie’s. Cela le fera entrer dans une catégorie encore plus sélective et prestigieuse. Quand on voit le nombre de collectionneurs internationaux qui s’intéressent à Soulages, on sent que les fondamentaux sont tellement solides qu’on y arrivera."

Plusieurs ventes exceptionnelles en 2021

Cette année, trois autres toiles sont également parties à des prix bien au-dessus des estimations annoncées. En janvier, à Caen, un tableau qui appartenait à Léopold Sédar Senghor, estimé à 600 000 € a été vendu pour 1,21 M€. En avril, à l’hôtel des ventes de Montpellier, une toile affichée entre 500 000 et 800 000 € est partie à 1,3 M€, et enfin, fin octobre, c’est à 2,48 millions d’euros, soit plus du double de l’estimation basse, que s’est vendue, chez Christie’s à Paris, un outrenoir de 1990.

Le marché du Soulages est porteur et devrait le rester dans les prochaines années, selon tous les spécialistes du sujet. Nul doute qu'en 2022, certaines grandes œuvres de l'artiste aveyronnais devraient une nouvelle fois s'arracher à des sommets.