Villefranche-de-Rouergue. La Grèce à portée de faim

Plus grec que lui, tu meurs ! Et ce n’est ni sa femme Sophia, ni son fils Kristo, tous deux nés dans la péninsule hellénique qui le démentiront. Après plus de vingt ans d’exil au soleil, la faconde méditerranéenne de Zorba ne cède au cocorico que lorsqu’il est question de sa choucroute au riesling – la meilleure du monde ! De retour au pays, le Lorrain s’est fait le chantre du Gyros (kebab au porc mariné), du poulet au safran et gingembre, du tzaziki et de la moussaka. "À l’instar des recettes crétoises, la cuisine grecque n’est pas grasse. Elle fait la part belle aux légumes, à la feta et à l’huile d’olive." Et même le farçou n’y a pas résisté, savamment précisé "pour apprivoiser le farouche autochtone !" Derrière son étal, place Lescure, comme sur les marchés de Rodez, Marcillac et Millau, Zorba porte la bonne parole… Et la bonne pâte, celle de sa femme, également aux fourneaux pour concocter la célèbre Spanakopita, un feuilleté d’épinards et feta. Intarissable sur les vertus du safran de Krokos cultivé depuis des millénaires au milieu des montagnes, il l’est aussi sur les qualités diététiques des petits pains Dagos, "la nourriture de base des bergers en transhumance, un concentré ancestral de farines complètes dont 60 % d’orge liée au blé et au seigle." Le meilleur est pour la faim, quand Zorba vous fait goûter le must de ses olives "maison" : les rouges de Kalamata, si charnues qu’elles vous mettent l’eau à la bouche ; les petites et sauvages Crétoises de montagne ; ou encore ces vertes délicatement épicées qui ne doivent rien à la soude !