Oui ou non le variant Omicron est-il "la lumière au bout du tunnel" ?

  • Omicron, un cadeau ou une catastrophe ?
    Omicron, un cadeau ou une catastrophe ?
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Moins dangereux et prenant le pas sur le variant Delta d'un côté, hyper-contagieux et menaçant aussi bien le système hospitalier que l'activité économique de l'autre, le côté "Dr Jekyll et mister Hyde" du variant commence à peine à être cerné. Qui aura le dernier mot ? Le point.
 

Depuis son apparition en Afrique du Sud, le variant Omicron a fait rapidement son chemin sur la planète. En moins d'un mois, on est passé de 205 cas avérés dans le monde le 30 novembre à... on ne sait pas trop. Mais il est déjà dominant dans de nombreux pays, selon CNews au Portugal et au Danemark, mais également en Irlande d'après Les Echos, et même aux Etats-Unis, si l'on en croit TV5 Monde.

Et il le sera bientôt au Royaume Uni, en Belgique (dès ce week-end, selon DHnet), en France avant la fin de l'année, et quelques autres. Bref, Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, prédit qu'Omicron sera dominant dans toute l'Europe d'ici la mi-janvier

Mais rappelez-vous : fin novembre, le professeur Zvika Granot, immunologue à l'Université hébraïque de Jérusalem, se voulait plus rassurant sur ce nouveau variant, insistant sur sa faible dangerosité par rapport au variant Delta, le responsable de la 5e vague qui nous touche encore. "Au fur et à mesure que le coronavirus évoluera, il sera de moins en moins agressif", disait-il. Alors, Omicron est-il bien cette "lumière au bout du tunnel" dont parlait le Dr Granot ?

OUI :
il est moins dangereux

L'agressivité du variant Omicron apparait déjà comme moindre par rapport au variant Delta, selon les premières constatations. Le médecin sud-africain Angelique Coetzee, qui a détecté pour la première fois le variant Omicron, décrivait fin novembre les symptomes qu'il provoquait et parlait même de maladie "bégnine".

Dans la foulée, l'Organisation mondiale de la Santé  a assuré dans un avis rendu public que le risque de contracter une forme grave de la maladie est moins important avec le variant Omicron .

Dans une interview accordée à L'Express, le Français  François Balloux, spécialiste de la génétique et de l'évolution des pathogènes, et directeur de l'Institut de génétique de University College of London, affirme qu'au Royaume Uni, "on n'a jamais eu autant de cas mais les taux de mortalité diminuent".

OUI :
il va nous débarrasser du variant Delta

Peu à peu, le variant Omicron grignote du terrain sur Delta dans les cas de contamination grâce à sa grande faculté de propagation : trois fois plus que Delta, lui-même deux fois plus que le virus souche. Selon Europe 1, le 21 décembre, le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal a indiqué à l'issue d'un entretien avec Jean Castex que "plus d'une contamination sur trois semble liée au variant Omicron". Une information confirmée par Santé publique France, pour qui "entre le 20 et le 22 décembre, 30% des tests de criblage montrait un profil compatible avec la présence du variant Omicron", annonçant au 23 décembre 1 440 cas confirmés avec ce variant. Pour Covidtracker, l'estimation est moindre, à 17,7 %. La bataille d'Omicron contre Delta n'est pas encore gagnée, du moins en France, mais elle est en bonne voie.

NON :
il risque de saturer les hôpitaux

Le point noir de sa grande contagiosité, c'est que même s'il est moins dangereux, c'il peut faire peser un poids énorme sur les services hospitaliers, déjà aux prises avec Delta et l'épidémie de grippe saisonnière. Avec Omicron, ce jeudi 25 décembre, la France a battu un record avec plus de 100 000 cas positifs en 24 heures, rapporte Midi Libre, 104 611, précise Santé publique France, soit quelque 10 000 cas de plus que la veille. Même si la proportion de cas graves est bien moindre qu'avec Delta, le variant Omicron peut aisément faire basculer dans le rouge les hôpitaux et leurs services de réanimation.

Depuis Londres, le Pr François Balloux tempère : "Avec Omicron, ce n'est pas le nombre de contaminations qui prime, mais la situation dans les hôpitaux", précisant qu'au Royaume Uni, les hôpitaux sont "loin d'atteindre la saturation".

En France, où la tension hospitalière atteint presque les deux-tiers (63,7 % selon Covidtracker), les prochaines semaines, voire les prochains jours, vont être déterminants pour savoir quel poids le variant omicron fera peser sur notre systèmre de soins.

NON :
il va multiplier les arrêts maladie

Avec la cinquième vague et l'émergence d'Omicron, les arrêts de travail dérogatoires pour cause de Covid ou de cas contact (quand il n'y a pas possibilité de télétravailler) ont été multiplié par sept entre la Toussaint et le début de vacances de Noël 2021, rappelle France Info. Le risque avec Omicron, c'est de voir ces arrêts se multiplier. L'inquiétude grandit donc  quant à une potentielle désorganisation généralisée du monde du travail face à la déferlante de contaminations et de cas contact annoncée pour ces prochains jours. Le Pr Balloux s'inquiète à juste titre du "nombre de personnes qui, proportionnellement, seront infectées, donc malades et qui, même sans développer de formes graves, devront rester chez elles. Si les gens ne peuvent pas aller travailler, on peut légitimement avoir des inquiétudes pour certains secteurs clefs - les hôpitaux, les écoles, les supermarchés - qui risquent de connaître un taux d'absentéisme inégalé". Olivier Guérin, membre du Conseil scientifique français, rajoute à ces services susceptibles d'ête impactés la sécurité, l'énergie, les transports et les communications.

C'est pour cela, et pour éviter une paralysie du pays, que le gouvernement songe à réduire le nombre de jours d'isolement de 17 à 10 jours pour les cas positifs à Omicron et ceux qui se trouvent dans le même foyer qu'une personne positive à ce variant. Le Pr Balloux tempère encore une fois : "Avec Omicron, tout va plus vite : la transmission, mais aussi le délai d'incubation", qui passerait plutôt de 5 jours à 3 jours. Pour une guérison plus rapide ?

Il faudra attendre encore un peu pour en savoir plus, si nous verrons ou non cette "lumière au bout du tunnel". Mais Omicron, lui, n'attend pas.

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Les commentaires (1)
Lol12 Il y a 2 années Le 31/12/2021 à 11:20

Le journaliste qui a écrit cet article dit n'importe quoi puisque ses prédictions ont pour la plupart déjà été réfutés depuis l'écriture de l'article. Il convient d'éviter de faire des prédictions concernant le Covid19 d'autant plus quand on n'est pas spécialiste...