Aveyron : la Sam de Viviez, une année de lutte jusqu’à la désolation

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  • Le 26 novembre, le tribunal de commerce de Toulouse a prononcé la cessation d’activité.
    Le 26 novembre, le tribunal de commerce de Toulouse a prononcé la cessation d’activité. Photo José A. Torres
Publié le
RICHAUD Guilhem

Jusqu'au Nouvel an, Centre Presse vous propose une rétrospective des événements qui ont marqué l'Aveyron durant cette encore difficile année 2021. Société, culture, sports, faits divers ou sociaux, visites et autres : jetons un oeil dans le rétro pour ne pas tout oublier ! A suivre aussi tous les jours dans votre journal.

Le dossier de la fonderie de Viviez a forcément occupé l’actualité économique et sociale de 2021. Les salariés ont longtemps cru à l’arrivée d’un repreneur, mais la cessation d’activité a été annoncée fin novembre…

Une année de mobilisation, une année de claques, une année d’espoirs et finalement la défaite. Les salariés de Sam, la fonderie de Viviez, ont passé 2021 en sursis, à espérer l’arrivée d’un repreneur. En écartant, fin novembre, la dernière offre de reprise, le juge a scellé l’avenir de l’entreprise et de ses 333 salariés. Retour sur une année où le dossier Sam a fait l’actualité économique et sociale de l’Aveyron.

1er janvier : dans l’attente d’un repreneur

L’année a commencé comme la précédente s’était terminée pour les salariés de la fonderie. Depuis le 10 décembre 2019, le tribunal de commerce de Toulouse a placé l’entreprise, victime de la défaillance de son actionnaire, la société chinoise JinJiang Sam, en redressement judiciaire. Deux administrateurs ont été chargés de voir, pendant une période d’observation, comment l’entreprise peut-être redressée. À la fin de l’année 2020, Patrick Bellity, ancien PDG du groupe Arche, qui détenait la fonderie jusqu’en 2016, a fait part de son intérêt. Il n’est pas le seul. Le groupe espagnol CIE, déjà prestataire de Renault, seul client de l’usine, regarde également la situation avec intérêt.

9 mars : la douche froide espagnole

Alors que les salariés avaient beaucoup d’espoirs dans l’offre de CIE, celle-ci, dévoilée le 9 mars, les déçoit fortement. Elle les met même très en colère. La proposition, qui ne sera d’ailleurs jamais officiellement déposée devant le tribunal de commerce de Toulouse, prévoit la suppression de 214 emplois et donc la reprise de seulement 154 salariés, mais également la suppression du bureau d’études, ce qui ne passe pas auprès des représentants du personnel. Les salariés décident sur-le-champ de bloquer l’usine et une grande manifestation est organisée le 21 mars à Viviez avec entre 2 000 et 3 000 participants. Face à la levée de boucliers, CIE ne dépose pas son offre et le tribunal repousse une nouvelle fois le délai.

29 juillet : Agnès Pannier-Runacher vient désamorcer

Au cœur de l’été, la ministre de l’Industrie, déjà venue en mars pour traiter en priorité le sujet de Bosch, mais qui avait aussi, à cette occasion, animé un comité de suivi sur Sam, revient en Aveyron. Après une réunion avec tous les acteurs du dossier, elle annonce, en préfecture, qu’aucun dossier de reprise ne sera accepté par le tribunal de commerce et que la liquidation sera prononcée au mois de septembre. Alors que le délai de dépôt des offres a été repoussé plusieurs fois, CIE, qui est un temps revenu à la charge, n’a finalement rien proposé. Deux fonderies françaises sont sur les rangs : Alty-Sifa, à Orléans, dirigée par Patrick Bellity et le groupe Trinquet, installé dans le Rhône. À la veille de l’audience au tribunal de commerce de Toulouse, la ministre annonce qu’aucune des deux n’aboutira. En effet, lors de leur audit, les administrateurs judiciaires ont constaté que les dossiers ne semblent pas suffisamment solides. Agnès Pannier-Runacher amène toutefois une bonne nouvelle, Renault, est prêt à garantir six mois de commandes, à 1 M€ par mois, de septembre à mars 2022, ce qui laisse encore l’espoir d’un nouveau délai.

16 septembre : la liquidation avec maintien d’activité

Comme prévu, le tribunal de commerce a programmé, fin juillet, une audience de liquidation pour le mois de septembre. Le 16, celle-ci est prononcée, mais avec une poursuite d’activité de trois mois, prolongeable une fois. Les garanties de commandes apportées par Renault permettent au juge d’ouvrir un nouveau délai de dépôt des offres. Une première date est fixée au 30 septembre, mais elle est rapidement reportée au 20 octobre, puis au 19 novembre.

19 novembre : Patrick Bellity, oui… mais…

La veille de l’audience, il ne reste plus qu’une offre sur la table : celle de Patrick Bellity. Celui-ci s’engage à garder au moins 135 salariés, mais aussi le bureau d’études, ce qui peut permettre d’envisager de nouveaux projets et de nouveaux clients. Surtout, l’État et la Région s’engagent financièrement à soutenir le repreneur. Bercy met 5,5 M€ sur la table (1 M€ et 4,5 M€) sous forme de prêt. Carole Delga, elle, annonce abonder à hauteur de 900 000 € de subventions et d’un prêt de 2,4 M€. Le tribunal note ces efforts et pour valider définitivement la reprise, demande à Renault de réaffirmer son soutien à Sam en garantissant des commandes. Il attend une réponse sous une semaine.

22 novembre : Renault lâche Sam

Quatre jours après l’audience, Renault répond par un communiqué. Le 22 novembre en fin de journée, l’entreprise décide d’arrêter ses commandes. "Une analyse approfondie du dossier ne confirme pas les hypothèses de chiffre d’affaires présentées dans cette offre", se contente de notifier le constructeur, dans un texte publié sur son site internet. Une décision qui génère l’incompréhension et la colère des salariés, de Bellity, mais aussi des élus locaux et régionaux, et qui enterre l’usine. Le 26 novembre, le juge prononce la cessation d’activité. Depuis, les salariés occupent l’usine.

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