Hôpital : à partir du 1er janvier, il faudra immédiatement payer 20 € après un passage aux urgences

  • Après un passage aux urgences, il faudra immédiatement régler une facture de près de 20 euros.
    Après un passage aux urgences, il faudra immédiatement régler une facture de près de 20 euros. archives CP
Publié le , mis à jour

Cette réforme a été  annoncée en octobre 2020, puis votée dans le cadre du projet de loi de financement de la Sécurité sociale 2021

Jusqu’à présent, après un passage aux urgences n'ayant pas nécessité  d'hospitalisation, on ne payait rien. Ce n'est qu'après plusieurs semaines que l'on recevait une facture à son domicile, laquelle variait en fonction des actes pratiqués à l’hôpital. Cette facture était ensuite prise en charge par les 95 % de Français qui bénéficient d'une mutuelle complémentaire.

A partir du 1er janvier, dans de mêmes circonstances, il faudra passer immédiatement à la caisse, et s'acquitter d'une somme de 20 euros avant de quitter l'hôpital, rappelle le Hufftington Post

Ce nouveau dispositif, dit “forfait patient urgences”, est un tarif unique et plafonné pour chaque passage aux urgences non suivi d’hospitalisation, qui se monte à 19,61 euros et est payable immédiatement.

Pour les femmes enceintes de plus de cinq mois et les personnes en ALD (affection longue durée), ce montant est minoré à 8,49 €, selon le "Huff".

Seront exonérés les enfants victimes de maltraitances, les victimes de terrorisme et les malades du Covid.

"Passer à la caisse" n'est pas simple aux urgences

En 2019, Édouard Philippe, alors Premier ministre, avait demandé au député LREM de la Charente et ancien urgentiste Thomas Mesnier et au professeur spécialiste des urgences hospitalières Pierre Carli, d'étudier la mise en place de ce dispositif. Annoncé puis voté en octobre 2020, il  aurait dû entrer en vigueur dès ce mois de septembre 2021. Mais la Fédération hospitalière de France (FHF) avait demandé son report du fait des aménagements informatiques à mettre en place (les services d'urgence n'étant pas équipés pour ce genre de paiement) et sous une période de contraintes budgétaire liées à la pandémie de Covid. 

Il y aura d'autres difficultés supplémentaires, notamment pour les urgences de nuit, selon Aurélien Sourdille, de la Fédération hospitalière de France, cité par le Hufftington Post. La nuit, "il n’y a pas toujours de secrétaires médicaux. Il y a des infirmiers et des aide-soignants, qui sont avant tout là pour les soins". Vont-ils devoir également "tenir la caisse" ?

Mais Aurélien Sourdille rappelle également qu'aujourd'hui "la plupart des impayés à l’hôpital sont liés aux urgences, là c’est terminé”, se félicite-t-il.

Pour autant, les quelque 95 % des Français couverts par une complémentaire santé, une complémentaire santé solidaire ou une aide médicale d’État pourront faire jouer le tiers payant et n'auront rien à débourser après leur passage aux urgences... à condition d'avoir sur eux  leur carte vitale et leur carte de mutuelle, ce qui n'est pas toujours le cas dans ces situations.

Quant aux 5 % de Français restants (qui peuvent être chômeurs, retraités, apprentis, salariés à temps partiel ou en CDD), ils devront effectivement payer. Des personnes en situation un peu plus précaire donc qui n’iront plus aux urgences par peur de devoir payer, alors qu’il le faudrait”, selon une source hospitalière interrogée par le "Huff".

Au 1er janvier, il y aura quelques situations tendues aux urgences, et gérer aussi bien la grogne d'un public pas forcément au courant de la réforme, que celle probable d'un personnel soignant actuellement sur-sollicité, indique-t-on de source hospitalière.

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Les commentaires (2)
Altair12 Il y a 2 années Le 28/12/2021 à 09:26

Voici une bonne décision !
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Le tout gratuit a montré ses limites !

Reflexion Il y a 2 années Le 29/12/2021 à 13:34

Il n'y aucune gratuité, il y a le financement par les impôts. Le citoyen paye désormais deux fois, comme pour les autoroutes.
Enterrement de la sécu et de l'hôpital public et avènement de la privatisation de la santé en France.
Réfléchissez avant de parler ou d'écrire.