Rodez. Aveyron : Amelia planche sur l’avion vert de demain

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  • La compagnie a créé un groupe de travail dédié.
    La compagnie a créé un groupe de travail dédié.
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RICHAUD Guilhem

La compagnie aérienne, qui assure la liaison entre Rodez et Paris, vient de lancer un programme ambitieux pour anticiper la transition écologique de l’aviation.
 

Préparer l’avenir. Jouer aussi son rôle dans la transition écologique. C’est l’ambition de la compagnie aérienne Amelia, créée par l’Aveyronnais Alain Regourd, et qui exploite, depuis janvier 2020, la liaison commerciale entre Rodez et Paris. L’entreprise vient d’annoncer le lancement du programme interne Amelia green, coordonné par Solenne Regourd, directrice des programmes de la compagnie. "On a été créé il y a plus de 40 ans, mais on ne se sent pas vieux, détaille-t-elle. On a dans notre ADN d’être toujours à la pointe de ce qu’il se fait. On essaie de se questionner, se challenger et de se remettre en cause en permanence pour savoir si on est toujours pertinents. On voit bien que le marché est en train de se transformer de plus en plus vers une aviation décarbonée et qu’il y a une prise de conscience de nos clients. On doit se poser des questions sur l’avenir de notre activité, mais aussi sur notre responsabilité en termes d’impact. Cette démarche a fait ressortir notre envie de lancer une réflexion sur notre rôle dans l’aviation de demain."

Alors l’entreprise a créé un groupe de travail, en interne, qui planche sur trois volets différents. Le premier, consiste à regarder les mesures qui peuvent être mises en place très rapidement. "Il s’agit de tout ce qui est implémentable de suite, sans changer l’appareil opérationnel existant", reprend la responsable. Plusieurs mesures concrètes devraient d’ailleurs être annoncées dans les prochaines semaines. L’une d’entre elle consiste à l’optimisation des trajectoires de vol pour tenter de consommer moins de carburant. Cela ne pourra se faire qu’en collaboration avec le contrôle aérien. "L’objectif est de travailler main dans la main, assure Solenne Regourd. On peut leur proposer des trajets qui permettraient, quand les conditions, de trafic notamment, sont réunies, de réduire nos émissions. Eux, ensuite, nous diront quand c’est possible et quand ça ne l’est pas."

Des réflexions sur un nouveau carburant

Le second volet d’Amelia green est centré sur une réflexion autour du carburant utilisé. La compagnie travaille en effet sur de substituts plus propre aux carburants aéronautiques fossiles. Et notamment sur le Sustainable Aviation Fuel : le SAF. Plutôt que d’être raffiné à partir du pétrole, le SAF est produit à partir de ressources plus durables telles que des huiles de cuisson, des résidus agricoles ou du CO2 non fossile. Le SAF possède des propriétés similaires à celles du carburant classique, mais son empreinte carbone est nettement plus faible. En fonction des matières premières et des technologies utilisées pour le produire, le SAF peut réduire considérablement les émissions de CO2 par rapport au carburant classique. Pour schématiser, cela peut se comparer au bioéthanol des voitures. "Ce sont des innovations incrémentales à moyen terme, reprend la directrice des programmes. On peut les mettre en place sans avoir besoin de travaux lourds sur les avions." Pour autant, le développement prendra un peu de temps car il faut être en capacité d’avoir une filière d’acheminement de ce carburant. Il faut aussi trouver le bon modèle économique, puisqu’il est plus coûteux que le kérosène.

Dernier point de développement, les échanges avec les entreprises qui travaillent sur les avions de demain, à l’électricité, à l’hydrogène, ou hybrides. " C’est la partie la plus importante de notre travail, prévient Solenne Regourd. On se sent une responsabilité d’aller voir ceux qui construisent les innovations de demain pour leur partager nos besoins. On leur partage nos données, on leur dédie du temps et des personnes. On fait cet effort." Dans ce cadre, la fille du fondateur était aux États-Unis, la semaine dernière, pour rencontrer des constructeurs. Elle le fait également en France et en Europe. Convaincue que le transport en avion de demain sera vert. "Si on peut voyager sans polluer, les voyages pourraient repartir à la hausse, anticipe-t-elle. Je suis persuadée que l’aviation à un bel avenir avec un maillage territorial vert. On peut même imaginer faire plein de sauts de puce avec de petits avions tout électriques qui remplaceraient la voiture."

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