Rodez. Aveyron : Arnaud Viala gagne sa course de fond pour la présidence du conseil départemental

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  • Arnaud Viala a été élu président du département le 1er juillet 2021, avec 34 voix pour 12 bulletins blancs.
    Arnaud Viala a été élu président du département le 1er juillet 2021, avec 34 voix pour 12 bulletins blancs. Photo José A. Torres
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Guilhem Richaud

L’ancien député a succédé à Jean-François Galliard. Pour s’assurer la victoire, il a misé sur la construction d’une équipe.

Il a préparé sa stratégie avec beaucoup d’application. Pendant plusieurs mois, Arnaud Viala, à la fin de l’année 2020 et début 2021 a peaufiné son plan pour prendre la présidence du Département. Passé pas loin en 2008, mais finalement défait lors d’une primaire face à Jean-Claude Luche, il ne voulait pas voir l’expérience se renouveler. Il a donc fait le choix de présenter une sorte de liste, avec des candidats estampillés "Arnaud Viala", sur 19 des 23 cantons.

Petit coup de pouce du destin, le Covid, qui a provoqué le report de trois mois du scrutin, de mars à juin, lui a permis, en cas d’élection à la présidence de l’Aveyron, d’abandonner la troisième circonscription, dont il était le député depuis 2015, sans crainte. À moins d’un an des législatives de 2022, la loi ne prévoit pas de partielle. Il était donc sûr de ne pas mettre en danger la droite dans un territoire qui lui a toujours donné mandat. Quand il se dévoile donc officiellement, le 26 avril, Arnaud Viala est prêt, déterminé, et très bien entouré. On retrouve à ses côtés la quasi-totalité de l’équipe sortante, qui a prévenu Jean-François Galliard, qu’elle ne le soutiendrait pas s’il souhaite briguer un second mandat de président. Arnaud Viala retrouve donc à ses côtés, Magaly Bessaou, Jean-Luc Calmelly, Christophe Laborie, Jean-Philippe Sadoul, Jean-Philippe Abinal, André At, Sébastien David, entre autres, tous très impliqués dans la précédente mandature et qui font le choix de soutenir un nouveau chef.

Le sortant, lui, se retrouve en difficulté, mais ne renonce pas. Jean-François Galliard, pas forcément rompu à la stratégie politicienne, a bien vu les choses arriver, mais il n’a pas réussi à garder suffisamment de fidèles. Pour autant, celui qui avait refusé, en 2020, un poste de sénateur préférant continuer au Département, n’a pas renoncé, comme certains de ses proches lui conseillaient pourtant. Il s’est représenté sur le canton de Millau-2, avec la Millavoise Karine Orcel, et a battu le binôme soutenu par Arnaud Viala.

Une gauche en retrait et divisée

Dès le soir du premier tour, le président des Républicains en Aveyron est en position de force. Douze cantons sont acquis à la droite. En face, la gauche, qui s’était pourtant unie sous la bannière du Printemps aveyronnais, vit une véritable débâcle. Seuls Bertrand Cavalerie (PS) et Cathy Mouly, seuls en listes sur leur canton de Capdenac, passent dès le premier tour. Au second tour, ils seront rejoints par Arnaud Combet et Sarah Vidal (Rodez-1), Hélian Cabrolier et Graziella Pierini (Enne et Alzou), Stéphanie Bayol et Éric Cantournet (Villefranche-de-Rouergue) et Edmond Gros et Kateline Durand (Tarn et Causses). A dix et divisés entre eux, les élus de gauches ne pourront pas peser dans l’élection du président. Le 1er juillet, quatre jours après le second tour, Arnaud Viala est élu président avec 34 voix (pour 12 bulletins blancs) et une nouvelle ère s’ouvre au Département de l’Aveyron.

Les premiers mois de son mandat, le président a souhaité les passer sur le terrain, multipliant les déplacements, notamment au cœur de l’été, au prix d’une fatigue extrême au début de l’automne. Dans un esprit rassembleur, il a également tendu la main à ses oppositions afin de travailler à un projet commun pour l’Aveyron, qui aboutira, début décembre, au vote d’un projet de mandature reposant sur douze thématiques, qu’Arnaud Viala a choisi de nommer ses "défis pour l’Aveyron". Ceux-ci vont d’un travail sur l’attractivité du territoire, en passant par l’agriculture avec notamment le sujet de l’accompagnement des exploitants agricoles sur la transmission et la promotion des produits de qualité. Au programme également, une évolution de la politique culturelle, avec la fin d’Aveyron culture et la reprise en gestion directe, un travail sur l’emploi pour aider à pourvoir les nombreux postes vacants dans les entreprises privées, les chantiers des mobilités, la création d’une agence départementale des sports et d’un conseil départemental citoyen.

Adepte de la politique de la marche forcée, Arnaud Viala souhaitait que le cadre qui définit ces grands axes soit fixé avant la fin de l’année 2021. Il a réussi son pari. Il sait désormais que 2022 devra être l’année de la mise en application et des mesures concrètes.

Députation, rémunération et Saint-Affrique, quelques couacs vite balayés

Un président incontesté. En devenant président du Département, Arnaud Viala a réussi à s’assurer une majorité très large, qui lui donne une très grande latitude politique. Pour autant, politiquement, les premiers mois de mandature auront provoqué quelques couacs. Le premier a été le choix du député de laisser vacante la 3e circonscription. Cette décision a été très critiquée à droite même, dans le Sud-Aveyron. Il faudra sans doute attendre les législatives 2022 pour mesurer les conséquences de cette décision. La seconde embûche, directement liée, a mis en danger Sébastien David, le maire et conseiller départemental de Saint-Affrique. Suppléant à la députation d’Arnaud Viala depuis 2015, il s’est retrouvé, après la démission de ce dernier à l’Assemblée nationale, touché par le cumul des mandats. Il a dû démissionner de son poste de conseiller départemental pour pouvoir le faire à l’Assemblée dans la foulée. Une partielle a donc eu lieu en septembre pour le poste de conseiller départemental. Sébastien David a fini par l’emporter, mais d’un rien, face à une gauche revigorée.Enfin, au cœur de l’été, Arnaud Viala a également pris une position contestée jusque dans ses rangs : il s’est fait voter une augmentation de 31 % de ses indemnités.
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