Covid-19 : l’Occitanie pionnière face à la détresse des malades

  • Sylvie Cenatiempo, il y a un an, au début de sa rééducation.
    Sylvie Cenatiempo, il y a un an, au début de sa rééducation. ML - S.G.
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Sophie Guiraud

Selon la Haute autorité de santé, au moins 10 % des patients infectés ont des séquelles multiples six mois après, atteint de Covid long. La région se mobilise face à des malades en détresse. Ils témoignent.

Fatigue, symptômes respiratoires, douleurs multiples, problèmes de peau… Défini précisément par l’Assurance-maladie depuis un mois, le Covid long, cette pathologie aux affections multiples qui touche 20 % des patients infectés cinq semaines après les symptômes initiaux, 10 % des patients après six mois, indique la Haute autorité de santé, fait l’objet d’une prise en charge spécifique en Occitanie.

Mi-décembre, l’Agence régionale de santé a arrêté une liste de six établissements de recours désormais organisés pour diagnostiquer la pathologie via une batterie d’examens en hospitalisation de jour, et dix-huit centres de rééducation.
"L’ARS Occitanie a été une des plus réactives au niveau national, seules la Bretagne et l’Ile-de-France ont mis en place un tel réseau", se félicite la députée (LREM) de l’Hérault Patricia Mirallès, elle-même touchée par un Covid long, qui a porté le fer à l’Assemblée nationale en début d’année pour faire reconnaître la pathologie. Avec succès.

En juin, "j’ai proposé à l’Agence régionale de santé de travailler sur l’organisation d’une prise en charge sur tout le territoire. Forte de mon expérience à la clinique Clémentville de Montpellier, pionnière sur le sujet avec le docteur Larché. Je voulais qu’on offre aux gens malades la même possibilité. Pierre Ricordeau, le directeur de l’ARS, a été d’une grande écoute", se félicite la députée.
L’explosion actuelle des contaminations la conforte dans le bien-fondé de la démarche, même si aucune situation ne se ressemble.

L’envie mais pas la force

Le réseau, bâti sur la base du volontariat, se met peu à peu en place, et sera opérationnel en début d’année. En attendant, la députée est régulièrement sollicitée par des malades "de toute la France en errance médicale", désemparés."On est pionniers sur cette prise en charge labellisée", note la députée, qui a retrouvé ses capacités respiratoires mais souffre toujours de problèmes digestifs et de séquelles inflammatoires.

Morgane, 31 ans, infectée en juin, a perdu le goût et l’odorat, elle a quasiment retrouvé le goût, a engagé des séances de rééducation chez un orthophoniste pour rééduquer son nez : "Je ne me plains pas quand je vois les conséquences chez d’autres personnes", relativise la jeune femme, envoyée initialement chez un ORL qui ne l’a pas prise au sérieux.

C’est en revanche toujours très compliqué pour Sylvie Cenatiempo, 57 ans, aide-soignante à la clinique du Pic Saint-Loup, à Saint-Clément-de-Rivière (Hérault), rencontrée il y a un an tout juste, en pleine rééducation. Testée positive le 18 octobre, elle espérait reprendre rapidement son poste. "Fatiguée", "essoufflée", victime de "pertes de mémoire", atteinte de "douleurs lancinantes" et de problèmes cutanés, elle est toujours en arrêt de travail et attend avec impatience un énième examen neurologique, programmé en février : "J’avance à mon rythme, j’ai l’envie mais pas la force. C’est très dur pour moi."

 

Les établissements en Occitanie Est

Les quatre centres de recours : l’hôpital de Perpignan, les cliniques Saint-Jean et Clémentville à Montpellier, le Parc à Castelnau-le-Lez.

Les neuf centres de rééducation : la clinique du Sud dans l’Aude, le SSR Les Tilleuls en Aveyron, la polyclinique Kenval et le centre de rééducation du Gard rhodanien dans le Gard, Propara, le centre hospitalier Coste Floret et la clinique du Pic Saint-Loup dans l’Hérault, le SSR Antrenas en Lozère, le centre Le Floride et clinique La Pinède dans les Pyrénées-Orientales.

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