Bonheur d’Hiver : bilan amer pour le marché de Noël de Millau

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  • Si "dans l’ensemble,  c’est positif", Frédéric Dardié verrait bien un marché  un peu plus animé.
    Si "dans l’ensemble, c’est positif", Frédéric Dardié verrait bien un marché un peu plus animé.
Publié le
DUPIN Louis

Selon les organisateurs, la fréquentation était en berne sur le marché et les exposants s’en repartent quelque peu perplexes.

Alors que le festival des Bonheurs d’Hiver a pris fin hier, l’heure est au bilan pour cette édition plus que mitigée. Les annulations d’animations en série – dont la plus emblématique fut sans aucun doute la Grande Parade – auront marqué les esprits. Sur la place Emma-Calvé, le marché de Noël en aura fait les frais. Si un bon climat régnait entre les artisans, "l’ambiance est chaleureuse entre nous, on s’entend bien", témoigne la tricoteuse Joannie Ruiz, les chalets n’auront pas attiré foule. Certains ne sont pas sûrs de dégager un bénéfice cette année, à l’image de Mickaël Leduc. " Pour l’instant, je ne suis pas gagnant", confie ce traiteur. Un constat partagé par Frédéric Dardié. "Je ne me suis pas fait beaucoup d’argent mais par contre je me suis fait de la pub, c’est ce qui comptait", explique l’artisan. En effet, pour certains, les retombées du marché de Noël peuvent s’étaler sur plusieurs semaines. "Le fait d’être présente sur le marché m’a permis de me faire connaître, j’aurais des répercussions plus tard", ajoute Joannie Ruiz, notamment par le biais de commandes sur son site Internet.

Un manque d’informations

Pourtant, les commerçants sont unanimes, peu de riverains se sont déplacés au marché, laissant l’endroit souvent vide. Les raisons ? Le Covid, reparti de plus belle au mois de décembre, a sa part de responsabilité, de même que le temps – le marché n’a pas ouvert lundi dernier pour cause de pluie. Mais d’autres éléments sont à chercher ailleurs, notamment le manque d’informations sur le festival. " La diffusion de l’information est quasi inexistante. Alors qu’un programme était distribué à tous les habitants de la communauté de communes les années passées, la nouvelle municipalité – sous couvert d’imprimer moins de papier – n’a pas renouvelé l’opération", raconte Jérôme Cavalin, gérant du marché. Une version allégée était proposée aux commerçants, qui pouvaient les distribuer, mais ces derniers devaient en faire la demande. Certains pointent aussi du doigt l’insuffisance du nombre de chalets et d’animations sur le marché. " Avec une dizaine d’artisans de plus, on aurait un vrai marché de Noël qui attire, là, ça fait plus fête foraine", confie Frédéric Dardié.

Une culture différente

Une solution non partagée par Jérôme Cavalin. "On peut en mettre douze de plus, ce n’est pas un problème mais il faut les remplir, qui on met dedans ?", s’interroge le Millavois. Selon lui, le problème est culturel. Le jeune marché de Millau (huit ans) ne peut rivaliser avec les traditionnels comme Strasbourg et leurs millions de visiteurs chaque année. Les artisans aveyronnais ne vivent pas de ça et ne peuvent consacrer trois semaines de leur activité au marché..

"Ça représente trop d’heures, même si la mairie prenait en charge le loyer, c’est culturel, il n’y a pas d’engouement pour le marché, les artisans ne vivent pas de ça", analyse-t-il. L’alternative serait pour lui que plusieurs artisans se regroupent dans un chalet ou introduire des chalets vitrines, sans que la présence de l’artisan soit requise. Le gérant doit s’entretenir avec la mairie pour débriefer. "La municipalité a la volonté de faire grandir le marché et j’ai envie de continuer", assure-t-il. Rendez-vous pris en 2022, donc.

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