Covid-19 : le variant Omicron plus contagieux et moins sévère mais gare aux mutations

  • Et après Omicron, verra-ton l'arrivée de nouveaux variants ?
    Et après Omicron, verra-ton l'arrivée de nouveaux variants ?
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Centre Presse Aveyron

Le variant Omicron du Covid-19 reste à ce jour moins mortel comparé aux précédents variants, mais s’avère extrêmement contagieux. Comment l’expliquer ? Omicron pourrait-il devenir plus dangereux à force de se répliquer ? En quoi la vaccination peut-elle limiter l’émergence de nouveaux variants ? Éclairages.

À ce jour, le variant Omicron a été détecté dans 128 pays. "Il possède un avantage de croissance par rapport au variant Delta avec un rythme de doublement de deux à trois jours", souligne l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). L’incidence est telle qu’une forme d’immunité collective pourrait bien être atteinte grâce au variant Omicron déclarait le ministre de la Santé Olivier Véran, le 3 janvier sur les ondes de France Inter.

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Comment expliquer cette forte contagiosité ?

Pour comprendre, il faut se pencher sur le mode de contamination du SARS-CoV-2. "Pour atteindre nos cellules épithéliales au niveau du nez, ce coronavirus se fixe sur les récepteurs ACE2 des cellules, grâce aux protéines S (Spike)", explique Anne Goffard, enseignante-chercheuse de l’Université de Lille au Centre d’infection et d’immunité de Lille (CNRS) et médecin virologue au CHU de Lille.

"Par accumulation de mutations, depuis le début de l’épidémie, le virus se modifie au niveau de sa protéine S pour mieux s’accrocher aux cellules humaines. La présence de ces mutations est à l’origine du fort taux de transmissibilité." Concernant le variant Omicron, "certaines des mutations sont donc communes aux autres variants. Ces derniers sont connus donc on connaît leur impact". D’autres mutations a priori uniques chez Omicron et "encore à l l‘étude pourraient expliquer l’origine de sa forte contagiosité".

Des symptômes moins sévères…

Point positif et qui se confirme jour après jour, "de nouvelles données semblent confirmer que le variant Omicron entraîne des formes moins sévères du nouveau coronavirus que la souche Delta", déclarait l’OMS ce mardi 4 janvier. Comment l’expliquer ? "Le variant Omicron semble plus susceptible d’infecter les voies respiratoires supérieures (du nez à la gorge) que les poumons", détaille le Dr Abdi Mahamud, directeur d’une équipe chargée de la gestion de la pandémie de Covid-19 au sein de l’Agence sanitaire mondiale de l’ONU.

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…mais un risque de nouveau variant

Mais la précaution reste de mise. L’OMS expliquait justement, ce 4 janvier, que le variant Omicron pourrait devenir dangereux à force de se propager et donc de se répliquer. "Plus Omicron se répand, plus il se transmet, et plus il se réplique, plus il est susceptible de générer un nouveau variant" détaille précisément Catherine Smallwood, responsable des situations d’urgence à l’OMS. "Actuellement, Omicron peut causer la mort (…). Peut-être un peu moins que Delta, mais qui peut dire ce que le prochain variant pourrait générer ?" Enfin, "lorsque le nombre de cas augmente de manière aussi significative, il est probable qu’un nombre beaucoup plus important de personnes atteintes de maladies graves se retrouvent à l’hôpital, voire meurent."

La vaccination pour canaliser l’émergence de nouveaux variants

À elle seule, la vaccination ne peut suffire à juguler la propagation d’Omicron. "En effet 30% des gens complètement vaccinés vont quand même attraper le virus et donc le transmettre", continue Anne Goffard. Mais la vaccination reste très importante. "Il est aujourd’hui prouvé que les trois injections permettent de limiter significativement le risque de contracter le variant Omicron ", appuie Anne Goffard.

"Si vous êtes vacciné, vous êtes protégé, mais si vous êtes vulnérable ou si vous n’avez pas été vacciné, cet Omicron, aussi léger qu’il puisse être pour d’autres, pourrait vous frapper très durement ", explique de son côté le Dr Mahamud.

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Et à l’échelle de la population, la vaccination aide à "canaliser l’émergence de nouveaux variants. Les mutations du coronavirus SRAS-CoV-2 ont en effet tendance à se produire surtout chez les personnes non vaccinées, où l’agent pathogène est plus susceptible de se répliquer." La priorité : "vacciner tout le monde afin de réduire les risques de mutation", confirme le Dr Mahamud.

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