Sud-Aveyron : intimidation, coup de feu en l'air... Le conflit de voisinage ne désarme pas

  • Un conflit entre deux chasseurs au tribunal.
    Un conflit entre deux chasseurs au tribunal. Illustration -
Publié le , mis à jour
Corentin Mirallès

Le premier reproche au second de chasser sur son terrain et de l’intimider avec son fusil. Tous deux se sont expliqués face au juge.

Ces deux-là entretiennent une relation conflictuelle de longue date. Ce n’est d’ailleurs pas la première fois qu’ils se retrouvent devant la justice "mais, rappelle la juge, nous allons éviter de refaire tout votre historique, nous allons se concentrer sur les faits qui vous ont conduits ici aujourd’hui".

En effet, le précédent grief entre les deux hommes remonte à l’hiver dernier et à une partie de chasse au cours de laquelle M. T. aurait menacé avec son fusil M. L. en tirant en l’air. "C’est totalement faux, rétorque le prévenu. Je rentrais de la chasse avec mon fils quand [M. L.] nous a interpellés de manière très agressive en m’accusant de chasser sur ses terres."

Si, lors de son audition, il dit aux gendarmes que "oui je sais très bien que je suis sur les terres de [M. L.] et je compte continuer à y chasser", pendant l’audience il expliquera s’être emmêlé les pinceaux durant son audition et qu’il voulait passer "sur les terres de son voisin uniquement pour accéder à des parcelles inaccessibles autrement".

Son avocat vole à son secours, cadastre à la main, expliquant que, selon le code de l’environnement, il était en droit de chasser sur le terrain de M. L. Un argumentaire qui n’a pas convaincu la juge qui a condamné M. T. à une amende de 250 €, à 1 € de dommages et intérêts et à 300 € de prise en charge des frais d’avocat de la victime.

Un coup de feu difficile à prouver

"[M. T.] est quelqu’un de violent qui provoque souvent mon client, assure l’avocate de M. L. Et désormais il a peur de le croiser, ça le rend malade." Ce coup de feu, selon elle, n’aurait rien arrangé. Quand l’incident s’est produit, la victime explique être "en train de couper du bois. Et mon voisin s’est mis à m’agresser verbalement". "Il voulait certainement asseoir son autorité devant son fils en tirant ce coup de feu en l’air", ajoute son avocate.

Et M. L. de continuer : "Il a vraiment voulu me faire peur, m’impressionner, c’était de l’intimidation." Plusieurs promeneurs étaient de sortie ce jour-là, si tous ont entendu des coups de feu, aucun n’est en mesure d’affirmer qui est l’auteur des tirs ni d’où ils provenaient.

Un manque de preuves pour le procureur, qui est venu s’ajouter à de petites incohérences dans le récit de la victime. Notamment la distance de 20 mètres entre les deux hommes lors du fameux coup de feu, selon M. L. et une cartouche retrouvée après l’enquête par ce dernier alors que le fusil de M. T. ne relâche pas de cartouche après un tir, dira-t-on pendant l’audience.

Tous ces éléments ont conduit la juge à suivre les réquisitions du procureur et à déclarer M. T. non coupable pour cette accusation d’intimidation à l’aide d’une arme à feu.

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