Injections illégales d’acide hyaluronique : des chirurgiens plasticiens alertent

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    Injections illégales d’acide hyaluronique : des chirurgiens plasticiens alertent
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Destination Santé

Le nombre de complications liées à l’injection illégale d’acide hyaluronique explose depuis quelques années. Des jeunes femmes en majorité sont ainsi dupées via les réseaux sociaux notamment. Les chirurgiens plasticiens alertent sur ce phénomène inquiétant.

"Des nécroses du nez, des lèvres, entre les sourcils…" Voilà les complications principales observées par les chirurgiens plasticiens depuis quelques années. "Surtout depuis 3 ans, on voit une explosion de ces situations", précise le Dr Catherine Bergeret Galley, chirurgien plasticien et secrétaire générale du Syndicat National de Chirurgie Plastique Reconstructrice et Esthétique. En effet, ces médecins spécialistes de la reconstruction voient désormais défiler dans leurs cabinets de très nombreuses personnes, en majorité des femmes entre 18 et 30 ans, présentant ces complications graves et mutilantes. Alors qu’elles souhaitaient se faire combler des rides ou gonfler les lèvres.

Ces jeunes sont les victimes d’injectrices (souvent des femmes là encore) qu’elles rencontrent sur les réseaux sociaux, en particulier Instagram. "Elles leur proposent de leur injecter de l’acide hyaluronique à des prix compétitifs, parfois dans un Airbnb ou encore dans leur salle de bains…", explique-t-elle. Or seuls les médecins sont habilités à réaliser des injections de produits de comblement.

"Ces injecteuses illégales ne connaissent ni l’anatomie de la zone à traiter, ni la nature biochimique du produit qu’elles injectent, ni encore les effets secondaires", poursuit le chirurgien. Résultat, " des amputations d’une partie du nez, des déformations du visage, des croûtes noires, peau rétractée…". Et ce d’autant que les injectrices illégales font trainer en cas de survenue d’effets indésirables "en disant à leurs clientes de ne pas s’inquiéter".

Mais "trop c’est trop", s’indigne Catherine Bergeret Galley. "Il ne se passe pas une semaine sans que je vois deux ou trois cas dans mon cabinet. Nous souhaitons prévenir pour protéger les patientes". Sachant qu’il existe un réel risque de décès en cas d’infection non traitée. Ainsi, "j’ai été alertée dès les années 2000 par nos collègues étrangers, mexicains, sud-américains et asiatiques qui publiaient des complications terribles de ces injections. On se rendait compte que des femmes mouraient dans des hôpitaux parce qu’elles avaient été injectées avec des produits de comblement illicites, interdits, du silicone industriel, de l’huile de paraffine, des fragments de Plexiglas (…). Désormais cet exercice illégal existe en France, ce n’est pas acceptable et le grand public doit être absolument alerté", conclut-elle.

A noter : les fausses injectrices se font passer pour des médecins ou des infirmières.

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