Millau. Le Millavois Tristan Noyrigat aspire à devenir guide de haute montagne pour tracer sa voie

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  • En attendant le stage de ski qui débute le 10 janvier, Tristan Noyrigat a déjà passé, avec succès, l’examen d’escalade. En attendant le stage de ski qui débute le 10 janvier, Tristan Noyrigat a déjà passé, avec succès, l’examen d’escalade.
    En attendant le stage de ski qui débute le 10 janvier, Tristan Noyrigat a déjà passé, avec succès, l’examen d’escalade.
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Rui DOS SANTOS

Agé de 33 ans, élève de la très réputée Ensa (école nationale de ski et d’alpinisme), il a le statut d’aspirant et peut déjà accompagner des groupes en escalade. Dans un peu plus de trois ans, il espère proposer la panoplie complète (ski, parapente, orientation, cascades de glace, randonnée...). Installé à Annecy, il n’a toutefois pas fait de cette passion un métier (autoentrepreneur à 20 %) puisqu’il est automaticien chez Hydrostadium, qui a œuvré, par exemple, sur le stade d’eaux vives de La Maladrerie à... Millau.

"Ce n’est pas mon délire de faire dix fois le Mont Blanc en juillet. Ce que j’aime par dessus tout, c’est être dehors avec les copains pour réaliser des itinéraires qui ont de la gueule à mon sens. J’adore sortir des sentiers battus et laisser place à mon imagination en regardant ce qui me fait face". Voilà pour sa philosophie. Et sa devise : "Arrête de souhaiter... Commence à faire !".

Après Laurent Fabre, instructeur à l’école militaire de haute montagne de Chamonix, décédé en 2012 lors d’un accident dans le Massif du Mont Blanc, Tristan Noyrigat met actuellement tout en œuvre pour être le deuxième millavois (mais aussi un des rares Aveyronnais) à devenir bientôt guide de haute montagne. La France n’en compte que 1 600 autorisés à pratiquer. Pour l’instant, il est aspirant...

Tristan Noyrigat est certes né à Millau, en 1988, dans une famille 100 % aveyronnaise, mais, à l’instar de ses deux frères, il a grandi avec des skis aux pieds car ses parents étaient saisonniers dans la station de Vars (Hautes-Alpes) : son père en tant que pisteur-secouriste, sa mère à la tête d’un magasin de bazar-hifi. Après une scolarité partagée entre Millau, Saint-Affrique et Rodez, il a décroché un BTS en mécanique et équipement industriel. Son brevet en poche, il n’a pas été bien loin pour trouver du travail puisqu’il a intégré MJ2 technologies, basée à La Cavalerie et créée en 2004.

Au sein de cette société qui conçoit et fabrique des groupes turbogénérateurs pour l’hydroélectricité, la seule sur le marché à concevoir ses propres turbines et ses générateurs à aimants permanents, il a fait le tour du monde durant huit ans. Mais, la montagne n’était jamais bien loin. "Pas pour du ski alpin classique, se souvient-il. J’aimais le hors-pistes, la grimpe, les cascades de glace, la rando... En fait, les pratiques mais aussi les itinéraires qui me permettaient une approche différente". Comme toute la famille, il était licencié à l’Alpina de Millau et ces loisirs étaient "la solution idéale pour sortir du bureau, un ballon d’oxygène en étant dehors pour partager des choses avec les copains".

Ce contact là, il y tient. "C’est mon moteur", confirme-t-il. Au point d’en faire une activité annexe ? "De fil en aiguille, les choses ont pris cette forme, explique l’intéressé. J’aime ma profession sans pouvoir me passer de la montagne". Il a donc intégré, en septembre, la célèbre (40 reçus par an !) école nationale de ski et d’alpinisme, pour tenter le concours de guide.

Etablissement unique au monde, l’Ensa est la seule école habilitée à former les professionnels de la montagne et à organiser
les examens conduisant aux diplômes de guide de haute montagne, de moniteur de ski, de vol libre et de canyon, et de pisteurs-secouristes. Elle accueille également dans ses locaux un département médical de suivi et de recherche, un centre documentaire riche de 56 000 références, ainsi qu’un laboratoire d’essais du matériel de montagne.

Pour en pousser les portes, Tristan Noyrigat a dû donner une liste de quarante "courses", attestant de son expérience en montagne. Elles figuraient sur son curriculum vitae et avaient été réalisées préalablement, selon des critères spécifiques de dénivelés, d’altitude et de difficulté, dans les disciplines du ski, de la progression sur glace, de l’orientation et de l’escalade. L’escalade est d’ailleurs le premier module qu’il a déjà décroché.

Il est ainsi habilité à accompagner des particuliers à l’assaut des parois. Dans les Alpes, les Pyrénées ou bien ailleurs. "Les plus belles falaises du monde sont à Millau", sourit le Sud-Aveyronnais, très objectif "bien évidemment". Il devient plus sérieux : "Il n’est pas question d’opposer les lieux. L’idée est plutôt de prendre du plaisir partout car les spots sont très différents. Pourquoi encourager la concurrence, alors qu’il y a de nombreux terrains de jeu".

Dès le 10 janvier, il va enchainer avec un stage de ski d’un mois, puis ce sera l’alpinisme en juin. Dans trois ans, il devrait être guide de haute montagne. Il a créé sa structure avec le statut d’autoentrepreneur mais consacre toutefois 80 % de son temps à son travail de salarié. Il a rejoint voilà quatre ans Hydrostadium, dont le siège est à Annecy, en tant qu’automaticien, une société qui est intervenue, par exemple, sur le stade d’eaux vives de... Millau. Une ville natale où il dit vouloir "s’installer un jour" : "J’aimerais étoffer l’offre, proposer la mobilité douce avec vélo et grimpe..."..

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