Covid-19 : le Pr Renaud Piarroux tire la sonnette d'alarme sur l'arrivée d'une 6e vague
Alors qu’Omicron gagne du terrain et que le variant Delta fait de la résistance, le Pr Renaud Piarroux, interrogé le 9 janvier par le Journal du Dimanche, s’inquiète d’un certain relâchement et déni de la gravité autour de l’épidémie qui pourrait conduire à un important engorgement des hôpitaux.
Professeur de parasitologie au CHU de la Pitié - Salpêtrière à Paris, Renaud Piarroux veut tirer la sonnette d’alarme du côté des hôpitaux de la capitale. Alors que le nombre de contaminations au Covid-19 dans l’Hexagone a continué de dépasser les 300 000 nouveaux cas en 24 h samedi 8 janvier, le spécialiste a envisagé un sombre scénario : une saturation des établissements de soins. Une catastrophe qui s’approcherait à grands pas, comme il l’a confessé dans le Journal du Dimanche le 9 janvier : “Le pic des contaminations attendu vers la mi-janvier pourrait entraîner 5 000 nouvelles hospitalisations par jour." Et d’ajouter, alarmiste : “Ce n’est pas une vaguelette qui nous attend fin janvier, elle (la 6e vague) pourrait être plus forte que la deuxième et la troisième vague.”
“Il faut nous préparer au pire”. Le Pr Renaud Piarroux a dressé un véritable plaidoyer afin d’engendrer une prise de conscience globale face au déni de plusieurs strates de la population : “Certains biais cognitifs nous poussent à privilégier les signes encourageants. […] Cette lassitude n’épargne ni les experts, ni les responsables sanitaires, ni les journalistes.” Alors que les va-et-vient du Covid-19 n’ont cessé depuis deux ans maintenant, le professeur a estimé qu’une certaine lassitude des Français pouvait être naturelle, mais que cela ne devait en aucun cas créer l’omerta autour de la situation dans les hôpitaux.
Un air de déjà-vu ?
Le Pr Renaud Piarroux a indiqué que cette vague pouvait s’apparenter à la situation de 2020, sur le fond, les chiffres, mais pas dans la forme : “Le soir en sortant de la Pitié-Salpêtrière, j’ai l’impression que le virus a disparu.” Et de poursuivre en soulignant un certain contraste : “À l’intérieur du CHU en revanche, la situation devient de plus en plus alarmante. Le nombre de passage aux urgences atteint déjà le pic de la deuxième vague, début novembre 2020.”
Pour le Professeur Piarroux, les hôpitaux ne tiendront qu'à condition d'une déprogrammation massive, et une concentration uniquement sur les urgences, Covid ou non. Reste que la durée d'hospitalisation semble moins longue avec Omicron. Là aussi "prudence, prudence", tempère le scientifique, car "le taux d'hospitalisation parmi les infectés augmente lui aussi avec l'âge des personnes positives". Pour l'heure, en début de vague, ce sont davantage les plus jeunes qui sont touchés.
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