Entre les Américains et la lecture, le fossé se creuse

(ETX Daily Up) - Cela fait quelques années que les Scandinaves s'illustrent comme les champions du monde de la lecture. Mais on ne peut pas en dire autant des Américains. Ils lisent de moins en moins de livres chaque année, selon l'institut Gallup. Le phénomène touche de nombreuses classes sociales.

Pourquoi ne lisons-nous pas ? Le journaliste américain Caleb Crain s'était posé la question pour le New Yorker en 2007. Quatorze ans plus tard, l'institut Gallup apporte quelques éléments de réponse. Il s'avère que les Américains ont lu, en moyenne, 12,6 livres en 2021. Soit trois livres de moins qu'en 2016.

Si la lecture recule aux États-Unis, le pourcentage des adultes américains qui ne s'adonnent pas à cette activité est, lui, stable. Ils sont 17% à déclarer n'avoir lu aucun livre l'année dernière, contre 18% en 2016. Seul un quart des sondés restent des mordus de littérature et disent avoir lu plus de dix livres dans l'année.

Ce désintérêt grandissant pour la lecture est particulièrement frappant au sein des groupes démographiques que l'on dit souvent bibliophiles. Les jeunes diplômés en tête. Ils ont lu, en moyenne, sept livres de moins l'an dernier qu'entre 2002 et 2016.

La lecture, un passe-temps pas très en vogue

L'institut Gallup a constaté le même phénomène chez les Américaines. Par le passé, elles lisaient deux fois plus de livres que leurs compatriotes masculins. Cet écart s'est désormais réduit. Elles se sont plongées dans 16 livres en 2021, contre 19 entre 2002 et 2016. Les Américains font, eux, preuve de bien plus de constance vis-à-vis de leurs habitudes de lecture.

Autre groupe démographique à se détourner de la littérature : les adultes de plus de 55 ans. Si on dit souvent qu'ils se plongent plus facilement dans un bon bouquin que les plus jeunes, ce n'est plus nécessairement le cas de nos jours. Ils ont dévoré, en moyenne, 12 livres en 2021, soit un de moins que les Américains âgés de 18 à 34 ans.

La baisse de la lecture est-elle liée aux contraintes imposées par la pandémie ? L'institut Gallup n'en est pas convaincu. "Ces données ne permettent pas de savoir si la baisse du nombre de lecteurs est due à un manque d'intérêt pour les livres, à un manque de temps ou à des perturbations liées à la pandémie sur nos modes de vie ou l'accès aux livres", peut-on lire sur son site.

Toutefois, les Américains semblent avoir délaissé la lecture bien avant le début de la crise sanitaire. Gallup leur avait demandé en 2020 à quoi ressemblait une soirée idéale selon eux. Pour un tiers des sondés, il s'agit surtout de passer du temps chez soi en famille. Seuls 6% des répondants mentionnent la lecture... Il faut espérer que le retour des clubs de lecture et #Bookstagram viendront remédier à cela.