La malbouffe, un facteur aggravant face au Covid-19

  • Méfiez-vous des aliments ultra-transformés.
    Méfiez-vous des aliments ultra-transformés. Archives CP - DR
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Cause d'immunodépression et d'obésité, la malbouffe, c'est-à-dire la consommation d'aliments ultra-transformés, pourrait faciliter la contamination par le coronavirus. Explications.
 

Dans la vie courante, plusieurs facteurs sont responsables de l'immunodépression qui nous fragilise face aux virus, des facteurs d'ordre environnementaux, comportementaux, ou suite à la prise de certains médicaments.

Dans ces "facteurs extérieurs", la "malbouffe" (ou malnutrition, selon le terme officiel) et l'obésité qu'elle entraîne sont aussi des facteurs extérieurs responsables d'une immunodépression dite "DIS" (Déficit immunitaire secondaire). Ainsi, "l'obésité est le premier facteur de risque en dehors de l'âge qui expose aux formes graves du Covid-19, a rappelé fin mai dernier le ministre de la Santé Olivier Véran.

Selon son ministère, plus de huit millions de Français sont obèses, et l'obésité représente 10 à 13 % de la mortalité en Europe, soit au moins 518 680 décès par an dans l'Union européenne, selon les chiffres de l'Institut national d'études démographiques. De plus, en avril 2020, au début donc de la pandémie, les équipes du CHRU de Lille  ont relevé que plus de 47 % des patients infectés entrant en réanimation étaient en situation d’obésité, toujours selon le ministère.

Fin mars 2021, Le Parisien relevait une vaste étude de la Fédération mondiale de l'obésité qui montrait que les pays avec une grande part de sa population en surpoids ont été beaucoup plus durement touchés par le coronavirus. Ainsi, dans les pays où plus de la moitié de la population adulte est classée en surpoids, comme les Etats-Unis (près de 68 %) ou le Brésil (plus de 56 %), deux pays durement touchés par la pandémie, la probabilité de décès dus au Covid est dix fois plus élevée que dans les pays où moins de 50 % de la population est en surpoids.

En France, près de la moitié de la population est obèse ou en surpoids.

L'industrie alimentaire responsable ?

Selon Top Santé, une étude britannique publiée en mai 2021 indique que le risque de souffrir d'une forme sévère du Covid-19 augmente à partir d'un indice de masse corporelle (IMC) de 23. Le surpoids est défini avec un IMC supérieur à 25, l'obésité avec un IMC supérieur à 30.

Derrière l'obésité se cache bien souvent la malbouffe, l'une des causes importantes avec la sédentarité et les facteurs environnementaux (perturbateurs endocriniens, troubles du sommeil, prise de médicaments, polluants atmosphériques...).

Pour des chercheurs de l’Université Queen Mary de Londres, auteurs d'une étude publiée en juin 2020 dans le British medical Journal, l'implication de la "malbouffe" dans cette pandémie ne fait pas de doute : l’industrie alimentaire "partage la responsabilité" de la gravité de l’épidémie de Covid-19, disent-ils. "L’obésité est une cause majeure d’hypertension artérielle, de diabète de type 2, d’accidents vasculaires cérébraux et de cancer, et des preuves croissantes suggèrent également qu’elle est un facteur de risque indépendant de décès par Covid-19", assurent-ils. Et selon eux, l’épidémie de Covid-19 a exacerbé la pandémie d’obésité, "faisant ainsi pencher la balance vers une plus grande consommation d’aliments hautement transformés". Un cercle vicieux, donc.

Pour Florence Foucault,  diététicienne nutritionniste citée par BFMTV, la malbouffe est "une surconsommation de produits salés, ultra-transformés, riches en additifs et en colorants ou une absence de légumes, donc des carences en vitamines et en fibres". Et "riche" en sucres et graisses de toutes sortes. Sont souvent cités en exemple de malbouffe pizza surgelée, soda, fast-food ou "junk food", bonbons, céréales de petit-déjeuner…

Freiner la consommation de ce type d'aliments revient donc, logiquement, à protéger son immunité, résister mieux face aux virus, et s'exposer moins aux formes graves du Covid-19.

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