Un défi expérimental d’habitat partagé à Villeneuve

Dans la salle des fêtes de Villeneuve d’Aveyron, était exposé devant une trentaine de personnes triées sur le volet, le projet d’une maison partagée, sorte d’alternative entre le domicile et l’Ehpad. À la manœuvre, Jean-Pierre Benazet, le premier adjoint au maire, Jean-Pierre Masbou, assisté de deux étudiants d’une école de commerce, TBS (Toulouse business school). "C’est un projet intéressant et porteur pour tirer l’Aveyron vers le haut et considérer les personnes", confiait la conseillère départementale, Gisèle Rigal. "L’explosion des personnes âgées est un défi pour la société qui doit repenser ses modes d’accompagnement", lançait Virginie Voiret pour présenter son étude faisabilité, prédisant que "l’Aveyron sera le 9e département plus âgé de France en 2050".

L’idée de la municipalité est donc de proposer des logements inclusifs pour une population fragilisée et isolée en s’inspirant de la loi élan qui incite à mettre en place ce chaînon manquant avec des espaces collectifs et individuels Concrètement, cela donnerait un petit collectif d’une douzaine de logements (T2 et T3), sorte d’habitat groupé pour "vivre chez soi sans être seul, insistait Jean-Pierre Benazet, tout en étant sécurisé et intégré". L’emplacement, clés du succès de cette maison partagée avec une proximité du centre-ville, se situerait vers le stade, d’où les travaux du Faubourg Saint-Roch afin d’améliorer la liaison. Attentif à cette séquence de travail sur le terrain, le président du Département, Arnaud Viala, rappelait : "Le département de l’Aveyron s’est démarqué depuis des décennies sur le maintien à domicile avec des associations et des opérateurs qui assistent les gens. Il faut poursuivre et prolonger. Ça engendre une conception de territoire et ça doit être un point de convergence de plusieurs politiques. On pense à un maillage d’Ehpad de taille modeste et à des établissements de proximité pour moins de déracinement avec des budgets en adéquation avec les revenus des Aveyronnais".

Une fourchette de 300 à 500 € est annoncée pour le projet de Villeneuve qui se voit décerner le titre de " projet expérimental par la ministre déléguée chargée de l’autonomie, Brigitte Bourguignon, avec un chargé de mission financé par l’état". Mais cela ne suffit pas à Arnaud Viala qui veut que l’état flèche des moyens et dise comment accompagner les territoires sur la durée.