La greffe d’un cœur de porc, une première mondiale

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    La greffe d’un cœur de porc, une première mondiale
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Destination Santé

Aux Etats-Unis, des chirurgiens ont réalisé pour la toute première fois la greffe d’un cœur de porc chez un patient dont c’était la dernière chance de survie. Pour l’heure c’est une réussite, et cela constitue donc une avancée médicale majeure.

David Bennett, un Américain de 57 ans, en phase terminale d’une maladie cardiaque, a reçu il y a quatre jours la greffe d’un cœur de porc génétiquement modifié. "C’était soit je recevais cette greffe, soit je mourais", a-t-il expliqué à la veille de l’intervention. Cette opération chirurgicale réalisée par l’école de médecine de l’Université du Maryland constitue en effet un espoir pour ce patient qui ne pouvait pas bénéficier d’une greffe traditionnelle. Mais aussi pour l’ensemble des patients qui attendent une transplantation dans le monde.

En France, plus de 500 patients meurent chaque année faute d’avoir pu bénéficier d’une greffe, selon l’association France Transplant. Près de 24 000 patients sont en attente d’une greffe et moins de 6 000 transplantations sont réalisées chaque année.

Des modifications génétiques

En quoi consiste cette greffe innovante ? Un porc a été génétiquement modifié pour ne plus produire un sucre induisant normalement un rejet immédiat de l’organe. De plus, "6 gènes humains responsable de l’acceptation du cœur porcin ont été insérés dans le génome de l’animal", ajoute l’Université du Maryland. La greffe a ensuite pu être réalisée. Le résultat s’est avéré concluant, pour le moment, 4 jours après. En effet, le patient reste suivi de près par ses médecins, à l’affût d’un rejet ou d’un autre effet indésirable de la greffe.

La xénogreffe, cette technique consistant à transplanter un organe entier d’un animal à un être humain, induit des risques spécifiques. Notamment, celui d’une réaction immunitaire dangereuse, conduisant ensuite à un rejet mortel. C’est cet effet indésirable majeur que les chercheurs tentent d’éviter depuis que les travaux ont débuté sur ce sujet dans les années 1980. Les scientifiques y sont-ils enfin parvenus ?

En tout cas, "il s’agit d’une percée dans la chirurgie et un moyen d’approcher la résolution de la pénurie d’organes", se félicite Bartley P. Griffith, un des chirurgiens. "Nous procédons avec prudence, mais nous sommes très optimistes sur le fait qu’il s’agit bien d’une première qui apportera dans le futur une nouvelle option aux patients", conclut-il.

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