Aveyron : à saturation, les enseignants mobilisés pour se faire entendre

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  • Le rendez-vous est fixé à 13 h 30 à Bourran (Rodez) pour une assemblée générale. Le cortège prendra ensuite la direction des services académiques de l’éducation nationale.
    Le rendez-vous est fixé à 13 h 30 à Bourran (Rodez) pour une assemblée générale. Le cortège prendra ensuite la direction des services académiques de l’éducation nationale. Archives José A. Torres
Publié le
Xavier Buisson

Ils sont à bout et vont le faire savoir ce jeudi. Pour dénoncer « mépris » et « mensonges » d’un ministère aux protocoles qu’ils estiment fluctuants et déconnectés des réalités, les enseignants manifesteront à partir de 13 h 30 à Rodez, dans le quartier de Bourran, à l’appel de plusieurs de leurs syndicats.

La mobilisation s’annonce de grande ampleur et le syndicat Snuipp-FSU l’annonçait lundi comme « historique par son ampleur sur ces 20 dernières années ». À l’appel des syndicats FSU, UNSA, FO, CGT Éducation, SNALC, SUD Éducation et de la fédération de parents d’élèves FCPE, la journée d’aujourd’hui sera placée sous le signe de la mobilisation. Le rendez-vous est fixé à 13 h 30 sur le mail de Bourran pour une assemblée générale avant que le cortège ne prenne la direction des services académiques de l’éducation nationale. Là et dans le cadre d’une action visible autant que symbolique, ils feront à nouveau entendre leurs griefs et leurs revendications.
Car l’heure est grave pour les enseignants, comme en témoigne Maria, en poste dans le Decazevillois : « Jusqu’à présent, nous avons été assez épargnés mais là, depuis la rentrée, on est en plein dedans. En une semaine et demie, le protocole a changé trois fois avec des situations parfois surprenantes : un papa a fait faire samedi des autotests à ses enfants. Il nous a informés lundi qu’il attendait de leur faire réaliser des tests PCR, mais le pôle santé de l’Éducation nationale nous a demandé de continuer à les accueillir en attendant les résultats, qui ne sont tombés que mardi », explique la jeune femme. « Du coup, toute la classe est considérée cas contact. Si nous avions pu nous baser sur le résultat des autotests, on aurait pu gagner deux jours. Désormais les élèves cas contact ne sont plus immédiatement renvoyés chez eux mais ils ont l’obligation de réaliser trois autotests dans les jours qui suivent. Mardi, après le dernier changement de protocole, les élèves m’ont dit “maîtresse, tu n’as plus le droit de nous renvoyer chez nous”. Mais pour l’heure, vu que nous n’avons reçu aucune base de fonctionnement, nous restons sur l’ancien protocole », se désole Maria.

« Pas très éloigné de la maltraitance »

Florence Demuth, secrétaire départementale Snudi-FO, a reçu de son côté de nombreux témoignages de collègues. « Les directeurs passent plus de temps au téléphone, à répondre aux mails, distribuer des papiers ou vérifier les pass qu’à enseigner. Jusqu’à lundi soir et le dernier protocole, dès qu’il y avait un cas, on renvoyait tous les enfants. Il fallait appeler les parents, et surtout réussir à les joindre, et garder isolés les enfants qui ne pouvaient pas partir, ce qui n’est pas très éloigné de la maltraitance. Mardi matin, personne n’avait reçu le nouveau protocole et cela a donné lieu à des situations ubuesques. Certains parents se montrent agressifs lorsque nous refusons d’accueillir leurs enfants non testés. Tout le monde essaye de trouver des autotests, sans succès en ce moment… Les collègues sont exténués et dégoûtés, beaucoup sont malades et ils ne sont pas toujours remplacés. Dans ce cas-là, on nous demande de demander aux parents de venir chercher les enfants. Si c’est impossible, nous devons garder les enfants sans les mélanger avec les autres, sous la responsabilité d’un adulte… qui manquera ailleurs. C’est du bricolage permanent, c’est insupportable ! », témoigne la syndicaliste.

La FCPE soutient le mouvement

La FCPE 12 a décidé de soutenir l’appel à la grève lancé par l’intersyndicale. Jeudi 13 janvier, une assemblée générale est prévue à partir de 13 h 30 au mail de Bourran à Rodez, 14 h 30, pour un départ de la manifestation en direction de la DSDEN, à Bourran.
« Touchée de plein fouet par la pandémie depuis maintenant presque deux ans, l’école ne peut plus faire face aux différents protocoles imposés par le ministère de l’Éducation nationale sans qu’aucun des moyens réclamés par les équipes éducatives ne soit accordé aux établissements scolaires. Comme les enseignants, les parents n’en peuvent plus de subir des protocoles qui changent et qui sont toujours très lourds pour les élèves comme pour les équipes », déplore la FCPE.
Ph.h.

38 %

Tel était, mercredi 12 janvier et selon la Directrice académique des services de l’éducation nationale, le taux d’enseignants annoncés comme grévistes aujourd’hui. Si « les professeurs des écoles font connaître leur intention de se porter grévistes », Claudine Lajus n’a en revanche aucune « visibilité » sur le suivi du mouvement dans le secondaire, au même titre que le rectorat, interrogé hier.
Au niveau national, le syndicat Snuipp-FSU prévoit 75 % de grévistes et la moitié des établissements fermés. Dans le primaire, le Service minimum d’accueil permettra selon la Dasen qu’« aucune classe ne soit fermée » dans l’Aveyron. « À partir d’un certain nombre de déclarations d’intentions de grève, nous nous mettons en lien avec les mairies pour mettre en place ce Service minimum d’accueil », explique-t-elle.

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Les commentaires (1)
Anonyme13114 Il y a 2 années Le 13/01/2022 à 07:50

La vérité est que l'écrasante majorité des enseignants sont des socialos communistes dont les représentants politiques sont ultra minoritaires. La grève est leur raison d'exister.