Olemps. Moto - Dakar : "Des frissons des orteils jusqu’aux sourcils", pour l'Aveyronnais Julien Barthélémy
Seul motard aveyronnais à avoir franchi la ligne d’arrivée du Dakar vendredi 14 janvier, le rookie olempiens Julien Barthélémy, 93e du général sur sa Honda 450 cc à 21h26’52’’ du grand vainqueur Sam Sunderland, s’est livré sur son aventure hors du commun vécue en Arabie Saoudite, juste avant d’embarquer pour le vol retour vers la France, ce samedi.
Tout d’abord, qu’est-ce qu’on ressent quand on est présent à l’arrivée du Dakar, qui plus est pour une première participation ?
Ça fait des frissons et c’est une sorte d’accomplissement. Très heureux d’avoir franchi la ligne d’arrivée, mais également déçu de ne pas avoir partagé ce moment avec Kévin (Durand, autre motard aveyronnais qui a été contraint à l’abandon lors de la 6e étape – lire plus bas, NDLR).
Vous qui avez si souvent participé au Dakar côté organisation, comment vit-on le fait de se retrouver de l’autre côté ?
C’est très intéressant car avant, je pensais tout simplement comment étaient les concurrents au départ et à l’arrivée ; et maintenant je peux dire : "Je sais". Ça change un petit peu la philosophie. C’était très enrichissant de le vivre avec un petit œil côté organisation aussi. On voit toutes les prouesses d’ASO dans l’organisation, notamment le rapatriement de Kévin qui a été fait dans d’excellentes conditions. J’ai apprécié de voir l’organisation, "inside" côté concurrents.
Vous étiez parti en binôme avec Kévin Durand donc. Comment avez-vous vécu sa chute et son abandon ? Cela ne vous a-t-il pas déstabilisé pour la suite ?
Forcément je l’ai mal vécu. J’ai vu ce que c’était qu’un rapatriement sanitaire, une prise d’hélico, l’intervention des secours… Par chance, ce n’est pas trop grave dans la mesure où ce n’est qu’une clavicule. Le fait positif c’est que l’on s’est enrichi tous les deux et que l’on a encore plus appris à se connaître. Après pour switcher ça, car c’est une course assez dangereuse du fait qu’on va assez vite, il faut être focus sur la course et bien se connaître pour aller loin. J’ai donc réorganisé ma façon de faire, de rouler, de ranger les affaires. J’ai dû casser la façon de faire du duo pour faire en solo. Du coup, je n’ai pas trop été perturbé par la suite en ayant toujours une pensée pour Kévin.
La course a-t-elle été différente ?
Oui, car c’était un projet à deux. Le but était de s’accompagner. De la jouer solo, c’était donc différent car on ne peut pas s’appuyer sur quelqu’un, il faut s’écouter un peu plus et être encore plus focus sur la course. C’est ce qui a fait que j’ai pu aller jusqu’au bout.
Quels ont été les moments forts, bons ou mauvais de votre Dakar ?
Il y en a beaucoup à commencer par la première semaine avec Kévin. Ensuite la prise de départ chaque matin où je retrouvais des personnes qui avaient été mais équipiers quand j’étais dans l’organisation et qui avaient toujours un mot sympa pour nous encourager. Ensuite le point négatif, c’est la chute de Kévin. Ce n’est vraiment pas de bol là où il est tombé, mais c’est comme ça. Ça s’appelle la vie et ça aurait pu m’arriver à moi. Après le moment le plus fort, ce sont les trois derniers kilomètres avant l’arrivée. Des frissons qui vous prennent des orteils jusqu’aux sourcils. Ensuite un moment intense de joie sur la ligne avec une pensée spéciale pour Kévin. Ce moment était vraiment particulier, un peu fou, car des courses j’en ai fini beaucoup. Mais le Dakar, c’est la première fois et c’est un peu le Saint-Graal de la moto. On se dit que c’est un accomplissement que l’on vient de faire.
Avez-vous déjà des projets pour la suite ?
On en parlera plus tard. On va commencer par digérer ça. Je suis complètement ailleurs et il faut me laisser un petit mois. Bien sûr nous devrions partager d’autres courses avec Kévin, mais le Dakar, je ne sais pas. Peut-être.
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