Alix Bergounhe, la griffe d’une marque de maroquinerie "durable et engagée"

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  • Après des mois de réflexion, Alix Bergounhe est fière de présenter les deux prototypes de ses housses Berga. 	José A. Torres
    Après des mois de réflexion, Alix Bergounhe est fière de présenter les deux prototypes de ses housses Berga. José A. Torres
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Rui DOS SANTOS

La jeune créatrice de 23 ans, originaire de Trémouilles et installée en Angleterre, a lancé Berga avec, comme premier produit, une housse pour ordinateurs portables.

Elle a fait ses études durant quatre ans à Oxford, au centre de l’Angleterre. Tout d’abord une prépa commerce et business, puis un Bachelor commerce international et management. Dont un semestre à Melbourne, en Australie. Sans objectif précis. Alix Bergounhe confirme : "J’avais fait le choix d’une immersion pour apprendre l’anglais et j’ai opté pour Oxford car j’aimais beaucoup cette ville. Quant au séjour aux Antipodes, c’était pour profiter au maximum, il n’y avait pas d’enjeu. Juste vivre une expérience personnelle pour découvrir une culture différente".

C’est là, en 2019, au pays des kangourous qu’est née Berga : Berg comme Bergounhe et A pour Alix. "J’aimerais que cela devienne une marque de maroquinerie durable et engagée", croise-t-elle les doigts, avec un grand sourire. Elle n’a pas oublié les débuts de l’histoire : "Chez une amie, je suis tombée sur une pochette vintage pour ordinateur qui appartenait à sa mère. Je me suis dit "Je veux la même !". A mon retour en France, j’ai réalisé un modèle, puis deux, avec ma mère. C’est ensuite au cours d’un stage à Oxford que j’ai eu le déclic écologique. Mon double challenge était de trouver les matières premières les moins polluantes et de privilégier le "made in France"".

Alix Bergounhe a jeté son dévolu sur des cuirs, selon ses propres mots, "d’une qualité incroyable". Par le biais d’une société spécialisée, elle travaille avec les grandes maisons de luxe, où elle se sert dans les "stocks dormants". "Ce sont des pièces qui n’ont pas été utilisées pour diverses raisons mais qui restent magnifiques", précise la jeune créatrice. Alors qu’elle devait repartir en Australie, la crise sanitaire est passée par là et elle s’est installée à Bristol (sans carton d’invitation !), dans le sud-ouest de l’Angleterre, où elle a suivi les battements de son cœur, pour vivre avec son compagnon anglais. Pendant un an, elle a travaillé comme responsable digitale mais, depuis octobre, elle se consacre à 100 % à Berga.

Deux modèles et quatre couleurs

Alix Bergounhe est née à Rodez, le 24 juillet 1998, d’une mère ruthénoise et d’un père millavois. Elle a grandi à Trémouilles, où elle a débuté sa scolarité, avant le collège à Pont-de-Salars, puis le lycée, Monteil en l’occurrence, à Rodez. Passionnée par les sciences, et notamment par les mathématiques, elle a suivi une série S. Le bac en poche, elle a donc traversé la Manche. Et, si elle avoue elle-même qu’elle n’avait pas de plan de carrière, il y a toutefois un virus qui coule dans les veines de la famille.

"Il y a en effet une fibre, confirme l’intéressée. Mes parents sont mes plus grands modèles, ils m’inspirent, ils sont épanouis dans leur travail et montrent, au quotidien, qu’il est possible de vivre de sa passion". En revanche, elle ne s’est "jamais sentie obligée de faire comme eux, comme mon père en particulier". "C’est bien sûr une opportunité éventuelle, poursuit-elle. Je ne sais même pas si je serais à la hauteur. Je veux faire mon chemin de mon côté et rejoindre peut-être le sien dans quelques années".

En attendant, elle va bientôt sortir le premier produit de Berga : une housse pour les ordinateurs portables en cuir, déclinée en deux modèles (enveloppe, avec rabat, et zip, baptisés, respectivement, Zola et Cara) et en quatre couleurs (noir, bleu marine, terra cotta et bordeaux). Les prototypes sont prêts, la campagne Ulule de financement participatif sera lancée en mars et la production devrait commencer début mai. Ces housses seront fabriquées dans une entreprise située à Briatexte, près de Graulhet, dans le Tarn.

"Berga, ça a du sens pour moi, avec une collection limitée, se réjouit Alix Bergounhe. Mon ambition est d’être à la tête de ma propre entreprise, une marque de maroquinerie durable et engagée. En me montrant très attentive sur l’honnêteté , sur la traçabilité, avec le client. Mon leitmotiv, c’est de proposer du haut de gamme à un prix juste !". La créatrice aveyronnaise reconnaît être "impatiente", "excitée", mais ressent de "l’appréhension" : "Je ne pense qu’à ça. J’en rêve tout le temps. Je suis vraiment hyper investie dans ce projet".

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