Aveyron : une réponse pénale efficace et une délinquance stable

Abonnés
  • Une salle Andurand quasiment vide pour une audience de rentrée.
    Une salle Andurand quasiment vide pour une audience de rentrée. José A. Torres
Publié le
Philippe Henry

L’audience solennelle de rentrée, qui s’est tenue lundi 17 janvier, a permis de dresser un bilan de l’action judiciaire sur l’année écoulée. Avec une hausse des faits d’escroqueries, notamment sur internet, qui inquiète les autorités.

Une audience solennelle de rentrée toute particulière s’est tenue dans l’enceinte du tribunal judiciaire de Rodez, lundi17 janvier. En effet, mis à part le président,Robin Planes, entourés par deux assesseurs et du procureur de la République, Olivier Naboulet, les bancs de la salle Andurand étaient désespérément vides. Trois avocats étaient également présents : le bâtonnier Marie-Pascale Puech-Fabié, le doyen Me Hubert Aoust et le plus récent inscrit au barreau, Me Arnaud Cagnac

Néanmoins, « il était important de pouvoir rendre compte de la vie judiciaire, même si cette salle est particulièrement vide aujourd’hui », a assuré Robin Planes.
Le procureur de la République a ainsi pris la parole pour exposer l’activité judiciaire de l’Aveyron pour l’année écoulée. Très exactement, 11091 plaintes ont été déposées et les quatre magistrats ont traité 9 916 affaires, dont 5378 étaient recevables. Soit « un taux de réponse pénale de 92,3 %, déjà supérieur à celui constaté en moyenne dans le groupe de juridiction auquel Rodez appartient, a été meilleur qu’en 2020 », se félicite Olivier Naboulet.


Pour les faits les plus graves, ceux présentés en comparution immédiate, 111 affaires ont été jugées, soit plus de deux par semaine en moyenne sur toute l’année. « C’est un chiffre en augmentation par rapport à l’an dernier, précise le procureur de la République. Mais il n’y a pas d’augmentation exponentielle. »

Une hausse des escroqueries

 

D’ailleurs, les chiffres livrés en même temps par les polices et la gendarmerie en attestent. En zone police (Rodez-Onet-le-Château, Decazeville et Millau) 734 faits de violence ont été recensés (721 en 2020), et les atteintes aux biens sont en diminution de plus de 12 %. En revanche, les forces de police sont confrontées à un phénomène plus inquiétant : celui d’une forte hausse des escroqueries liées notamment à des pratiques frauduleuses sur internet. « Nous sommes passés de 374 faits de ce type en 2020 à 435 en 2021, précise Olivier Naboulet. C’est une hausse qui nous préoccupe et les faits vont vraisemblablement se multiplier dans les mois, les années à venir. » D’ailleurs, la police comme la gendarmerie avertissent régulièrement des ruses utilisées par les arnaqueurs pour escroquer les particuliers.
Puis, contrairement à une idée reçue, les faits commis par des mineurs sont en baisse de 17,45 %. Pour la zone gendarmerie, le nombre de faits enregistrés est en légère baisse (- 2,61 %). Avec un taux d’élucidation « de presque un sur deux », souligne le procureur de la République.


Le nombre d’atteintes aux biens, de cambriolages, a lui aussi fortement diminué. En revanche « lors des contrôles routiers, près de 20 % des dépistages se révèlent positifs aux produits stupéfiants, c’est une tendance inquiétante », regrette Olivier Naboulet.
La justice peut s’appuyer sur plusieurs réponses pénales et pour désengorger les tribunaux, et en particulier celle des stages. « Pas moins de 243 stages ont été prononcés et 1791affaires ont été traités par le bureau de la « 3e voie » du parquet de Rodez, détaille le magistrat. Nous faisons tout pour proposer une justice qui apporte des réponses rapides et qui garantit les droits de chacun. "

 

La question des moyens humains est posée

« A effectif constant, les magistrats de la juridiction du département ont réussi à rendre une justice efficace », s’est félicité le président, Robin Planes. Mais, alors que les revendications formulées lors mouvement d’humeur inédit des magistrats et des greffiers accompagnés par les avocats, survenu fin novembre, sont toujours en suspend, « la question des moyens humains a également été posée. Je réclame depuis longtemps la venue d’un cinquième magistrat, rappelle Olivier Naboulet. Et si l’on se base sur la moyenne des pays de l’OCDE, il faudrait trois fois plus de magistrats en Aveyron. Entre 10 magistrats et cinq, comme je le réclame, je pense que nous pouvons trouver un équilibre. »

Cet article est réservé aux abonnés
Accédez immédiatement à cet article
2 semaines offertes
Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?