De Paris à Toulouse, Hervé Bonifacie fait bonne impression

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  • Avec cette ligne d’impression numérique, Hervé Bonifacie a vu défiler plus d’un million de livres en 4 ans.		Repro CPA
    Avec cette ligne d’impression numérique, Hervé Bonifacie a vu défiler plus d’un million de livres en 4 ans. Repro CPA
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Aurélien Delbouis

Promis, comme ses parents, à une carrière dans le monde de la restauration aveyronnaise à Paris, Hervé a préféré celui de l’ingénierie et de l’impression "hauts volumes". technicien leader pour un poids lourd du secteur, le quinquagénaire originaire de Montézic est aujourd’hui à la tête d’une ligne d’impression unique au monde.

Le zinc lui tendait les bras. Fils de cafetier, Hervé aurait dû reprendre l’adresse familiale. "C’était écrit", valide-t-il. Nous étions dans les années quatre-vingt, époque dorée de la restauration aveyronnaise à Paris.

Pour le jeune homme originaire de Montézic, il en sera pourtant autrement. "J’avais toujours voulu faire autre chose…. Du moins décider ce que je voulais faire", explique Hervé, cinquante ans aujourd’hui, et plutôt très satisfait de la tournure des événements.

"Après mon BTS, je me souviens avoir présenté mon tout premier contrat de travail à mon père." La réaction du pater, charbonnier à Paris avant d’ouvrir un café comme bon nombre de ses congénères, reste gravée : "Tu te rends compte que tu vas gagner deux fois moins que ce que je te propose !" Pas de quoi contrarier pour autant le projet d’Hervé.

Technicien leader pour Pitney Bowes, un géant mondial de l’impression "hauts volumes", le jeune homme, devenu quinqua, pilote à Toulouse une imprimante numérique révolutionnaire de 60 mètres de long. "Pour résumer, on offre une solution d’impression globale. Il suffit de rentrer un fichier PDF, on appuie sur un bouton et tes bouquins sortent en un rien de temps. Simple !" Tout sauf simple en vérité, mais terriblement efficace.

En moins de quatre ans, ce petit bijou d’ingénierie vient de réaliser son premier tour du monde ! Soit plus de 40 000 km de papier pour 300 000 millions de pages. L’équivalent d’un million de livres. "Pas mal" jubile le technicien, grand amateur de livres papier.

"On prédit la mort du livre depuis bien longtemps, mais on se rend compte, en vérité, que rien, pas même les liseuses, les tablettes, ne sont en mesure de remplacer le papier. C’est une tout autre philosophie. Un livre ne se jette jamais. Il se donne, s’échange. Le succès des microbibliothèques, ces boîtes à livres qui fleurissent un peu partout dans les villes n’en est qu’un exemple !"

Une conviction qui l’a poussé à quitter la capitale avec femme et enfants en 2017. "J’avais envie d’un nouveau défi, de changement aussi après une vie à Paris, confirme l’intéressé qui a saisi l’opportunité toulousaine avec enthousiasme. Cerise sur le gâteau, je me rapproche de l’Aveyron qui est maintenant aux portes de Toulouse. Il m’arrive de venir à Montézic pour le week-end. Chose impensable quand j’étais à Paris. Ma femme et mes enfants adorent." Lui aussi, qui passait tous ses étés entre Viadène, Aubrac et Carladez quand il ne gravitait pas à Paris dans le monde de l’amicalisme aveyronnais.

"Il y a plusieurs ramifications dans l’amicalisme. Le folklore, les quilles ou le foot. Pour moi, cela a toujours été le foot, rembobine ce fan irrésolu des verts de Sainté qui a chatouillé pas mal de mollets adverses pendant 15 ans sous les couleurs de l’Ascap : l’Association sportive des cafés aveyronnaise de Paris. "C’était mon truc. J’adorais ce club : plus une famille qu’autre chose." Une famille qu’il va d’ailleurs retrouver très prochainement pour une mise au vert. Devinez où ? À Alpuech… en Aveyron évidemment !

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