Millau : le commerce local démuni face aux ventes privées
La période des soldes a débuté depuis mercredi. Mais, à Millau, les boutiques restent vides...
Dans les rues du centre-ville de la cité du gant, il n’y a pas foule devant les magasins. Depuis mercredi, les soldes d’hiver ont pourtant démarré mais les commerçants sont unanimes, le début de la saison s’annonce tranquille. "La période est beaucoup plus calme que d’habitude. Je ne sens pas que ça va être très dynamique cette année", avance Noémie Leturcq, de la boutique Home and co. Certains ont même anticipé cette disette en réalisant moins d’achats en amont. "C’est la première année où j’ai moins de stocks mais j’ai effectué moins de commandes en prévision du contexte actuel de crise sanitaire", souffle Sabine Rivière, qui tient un magasin de lingerie. En effet, si le Covid impacte fortement les ventes des commerçants, les boutiquiers avancent aussi le fait que les ventes privées des grandes enseignes perturbent fortement les soldes.
Avec le Covid, les clients fuient le centre-ville
Voilà plus de deux ans que le virus est apparu et les premiers effets se font ressentir dans les commerces du centre-ville. "Avec le Covid, la fréquentation est moindre, il y a une véritable psychose qui s’est installée, les gens ont peur et ne viennent plus en ville", s’exaspère Hélène Sales, gérante du magasin Modelli. De plus, avec les confinements successifs et la mise en place du télétravail, certains ont changé leur mode de consommation et se sont tournés vers Internet.
"Je me suis adaptée, j’essaie de vendre aussi sur les réseaux sociaux", explique Cindy Phénix qui tient la boutique Atypik.
Mais surtout, tous pointent du doigt l’instauration de ventes privées ou de journée commerciale proposant des remises importantes telle que le Black Friday par les franchisés et les grandes surfaces. " Les ventes privées court-circuitent les soldes, qui perdent de l’intérêt ", explique Hélène Sales.
En mettant en place des ventes privées tout au long de l’année, les franchisés proposent à leurs clients des promotions avec lesquelles ne peuvent rivaliser les commerces indépendants, sous peine de perdre de l’argent. De ce fait, les gens suivent les soldes avec moins d’attrait, puisque l’évènement perd en originalité. Une situation bien résumée par Anne Delagne, de la maroquinerie Jolain. "On ne va pas se mentir, avant les gens attendaient les soldes avec impatience mais aujourd’hui, avec les ventes privées, les braderies, les gens ne les attendent plus comme avant ", raconte la commerçante.
Un constat partagé aussi par Marie-Eve Pons. La gérante de Jo et Louise a " le souvenir, il y a quelques années, de gros rushs les premiers jours de soldes avec un réel engouement, mais là, il n’y a plus le même impact avec toutes ces promos. " Néanmoins, la plupart des boutiquiers se veulent optimistes et gardent espoir d’une envolée des ventes dans les jours à venir.
Dynamiser le centre-ville
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