À Rodez, Thierry Orru laisse le champ à l'imaginaire

L'architecte Ruthénois Thierry Orru revient exposer à Rodez avec un style innovant. Ses dernières œuvres qu'il a joliment intitulées "les abysses" explorent la thématique des profondeurs, certes, mais également celles plus vertigineuses des monts et des cimes. Dans le même tableau, le "regardeur" retrouve ces deux mêmes éléments suivant le positionnement du tableau. L'innovation du peintre se trouve aussi dans les médiums (matériaux) choisis. Pour ce faire, Thierry Orru travaille sur une base d'agrégat de sable et de poudre pour créer sa structure qu'il va ensuite chercher à plisser, tel une dentellière. Résultat, des paysages à la fois abstrait mais également figuratif,  rappelant paradoxalement la terre vue du ciel, les confins des pôles dont les côtes  glacières  fondent inexorablement. 

Cette technique, Thierry Orru la développe depuis une dizaine d'années, à Toulouse. Auparavant, l'artiste, qui travaillait comme architecte à  Rodez - où il a fait toute sa carrière — aura développé d'autres styles. "J'aime les figures épurées, minimalistes et un peu japonisantes", confirme-t-il. Thierry Orru aura en effet peint des séries corridas (dans une dominance de rouges), mais aussi des aplats monochromes ( avec une seule touche de couleur). 

Esprit de liberté et de création 

Dans le style figuratif abstrait, il s'est fait plaisir à représenter les immenses paysages de l'Aubrac, les soleils couchants de l'Espagne (qu'il affectionne tout particulièrement) et même des visages et des cadres urbains (New York, notamment). "Parfois quand je présente mes catalogues, on me dit mais c'est là, le travail de plusieurs artistes. Si je saute d'un style à un autre, c'est parce que j'ai horreur d'être enfermé dans une catégorie. J'aime ma liberté de création. Cela m'a valu parfois d'être refusé dans certaines galeries, mais cela m'est égal. J'aime laisser le champ à l'imaginaire pour ne pas tourner en rond ", souligne Thierry Orru. 

Cette liberté, l'artiste la recherche au niveau professionnel également. Après avoir mené une carrière dans le domaine de l'architecture, le Ruthénois aurait pu se retirer pour une retraite paisible. Pas du tout. Il vient de lancer sa boîte d'artiste-designer. "J'ai suivi une formation pour cela. Le design rejoint mon métier d'architecte car ils sont des points communs", souligne l'artiste. Il travaille désormais avec une entreprise en Normandie qui lui réalisera ses créations. C'est donc une nouvelle vie (en plus de la peinture, son fil conducteur dans la vie et l'architecture) qui débute.