Rodez : c'est bientôt terminé pour l'hôtel-restaurant des Peyrières

  • A 62 ans, Philippe Panis s'apprête à refermer le livre d'un établissement qui a tenu son rang pendant 48 ans.
    A 62 ans, Philippe Panis s'apprête à refermer le livre d'un établissement qui a tenu son rang pendant 48 ans. Centre Presse - Ph. R.
  • Au débit des années 70, les parents de Philippe Panis ont créé le café-restaurant des Peyrières.
    Au débit des années 70, les parents de Philippe Panis ont créé le café-restaurant des Peyrières. Repro CP
  • Philippe Panis a fait de l'hôtel des Peyrières une institution.
    Philippe Panis a fait de l'hôtel des Peyrières une institution. Centre Presse - Ph. R.
  • Une résidence va pousser à la place de l'établissement d'Olemps.
    Une résidence va pousser à la place de l'établissement d'Olemps. Centre Presse - Ph. R.
Publié le , mis à jour

L'hôtel-restaurant situé à Olemps sera détruit pour laisser place à un immeuble. La fin d'une institution tenue de main de maître par Philippe Panis.  
 

La fin de l'histoire de l'hôtel-restaurant des Peyrières se profile. Dans quelques semaines, Philippe Panis va mettre un dernier tour de clés son établissement. Il va ensuite les donner à un entrepreneur qui va tout raser pour y construire un immeuble à la place. "Pendant quelque temps, il y a des chances que je ne vienne pas trop dans le quartier" glisse celui qui a bâti la réputation de cet établissement. Mais rendons à ses parents, Robert eu Paulette... Ce sont eux qui, au début des années 70 ont  posé la première pierre de ce qui allait devenir une institution. 

"Mon père était maçon, ma mère infirmière. Quand la clinique Garrigues s'est montée, il n'y avait rien à côté. Or, c'était monnaie courante qu'il y ait un café restaurant en face d'un établissement de santé. Puis il y avait un centre de dialyse", explique Phlippe Panis. Le café-restaurant, alors, ressemble fortement à une maison d'habitation. "Très vite, cela a marché. Le centre de dialyse accueillait des patients de tout Midi-Pyrénées. Les accompagnants, surtout des ambulanciers, restaient toute la journée, ils venaient manger chez nous..."

Six agrandissements

À 14 ans, Philippe Panis comprend vite que se bâtit son avenir sous yeux. École de cuisine, école de gestion, il trace sa voie aux Peyrières. Dès 1976, vu la tournure que cela prend, le café-restaurant devient hôtel, avec une dizaine de chambres. Au final, après six  agrandissements, l'hôtel-restaurant des Peyrières compte 60 chambres, et un confort des plus sympathiques, avec sa piscine notamment.

"Nous avons également eu la chance de bien nous développer sur le plan gastronomique, de nous faire connaître par ce biais-là", souligne Philippe Panis. En plein boum, dans les années 90, alors que son frère Dominique a ouvert les Jardins d'Acropolis, dans le quartier de Bourran; il se positionne pour prendre la direction d'un établissement au cœur de Rodez. Soit celui qui est alors en train de voir le jour sur la place des Jacobins, soit le Kiosque, dans le jardin public. Bernard Charrié, qui est alors à Fontanges hérite de ce qui deviendra "Le café de Paris" à côté de la mairie et Philippe Panis du Kiosque. Un Kiosque qu'il fera briller de 1994 à 2008. "C'était quand même chaud  à cette époque-là, j'avais une cinquantaine d'employés à gérer. Mais à cette époque-là, le personnel était super. C'est quand même plus compliqué aujourd'hui, je trouve..." 

Du beau monde...

Au milieu des années 2000, l'établissement bat son plein depuis des lustres avec le passage des commerciaux, les banquets, l'accueil d'équipes sportives. " On a reçu tout le monde ! Des sportifs de  haut niveau, comme les All black qui jouaient avec les Maoris, des cyclistes du Tour de France ou des pilotes de rallye, en passant aux ministres en visite chez nous", se remémore l'Olempien. Mais ce dernier sent aussi qu'il va y avoir un effet viaduc de Millau. Il prend alors l'option grand tourisme et voit près de 150 bus par an s'arrêter chez lui...

Influent, passionné par le seul métier qu'il n'a jamais connu, c'est tout naturellement qu'il intègre la fédération départementale des métiers de l'hôtellerie. A la vice-présidence de 2008 à 2012, et à la présidence jusqu'en 2019. Quand il laisse sa place à Michel Santos à la présidence, il ignore que tout va bientôt basculer pour lui. 

Un infarctus la veille du premier confinement

"J’ai fait un infarctus la veille du premier jour de confinement... " Infarctus, crise sanitaire, établissement fermé avec des fournisseurs à payer et une foule d'incertitudes qui plane sur l'avenir. S'il avait quelque part dans sa tête l'envie de vendre son établissement, la chose s'est concrétisée assez vite. "J'en ai parlé à mon épouse, qui est coiffeuse, mes enfants, qui ne sont pas dans ce métier-là..." Quand un promoteur lui a suggéré d'acheter l'ensemble pour en faire un immeuble, il a sondé son entourage et s'est résolu à cette idée-là.

 Pour l"heure, même s'il commence à faire les cartons, si une partie du mobilier s'en va petit à petit, ou se retrouve mis aux enchères à l'Hôtel des ventes de Rodez, il se consacre à la tâche. Jusqu'au 25 mars, son établissement est ouvert normalement en semaine, et uniquement pour des groupes le week-end, où il accueille notamment les équipes de football de Ligue 2 qui viennent jouer contre Rodez. Du coup, Philippe Panis, qui maintiendra une activité de conseil en entreprise, et se demande si en Olempien qu'il est, ne va pas à nouveau tenter une aventure municipale, n'a pas trop le temps de penser au dernier tour de clé... enfin presque. 

    

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