Aviation : la ligne Rodez-Paris toujours en pleine zone de turbulences

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  • Une réunion entre collectivités doit débattre du cas Amelia, ce vendredi.
    Une réunion entre collectivités doit débattre du cas Amelia, ce vendredi. Centre Presse - José A. Torres
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Une réunion du syndicat mixte, réunissant plusieurs collectivités en charge de l'exploitation de l'aéroport de Rodez, doit se tenir ce vendredi pour décider des suites à donner sur l'affaire Amelia. 
 

La compagnie Amelia quittera-t-elle bientôt le tarmac de l'aéroport Rodez-Aveyron ? La question est plus que jamais ouverte. La semaine passée, nous révélions que l'entreprise en charge de la liaison Rodez-Paris avait dénoncé, en début d'année, la délégation de service public qui la lie logiquement avec l'aéroport jusqu'en 2024. "On se laisse jusqu'à début juillet pour trouver un nouvel accord, sinon nous partirons", ne cachait pas le PDG aveyronnais de la compagnie, Alain Regourd. Une annonce et une déclaration qui ont suscité l'onde de choc dans les milieux politiques et économiques du département. Ce vendredi, à 14h30, le syndicat mixte en charge de l'exploitation de la ligne se réunira pour répondre à Amelia et certainement prendre une décision sur l'avenir... Autour de la table, se retrouveront toutes les parties de la structure : le Département, qui possède 70% du capital, la Région (15%), l'Agglomération de Rodez (10%) et la CCI (5%). La semaine passée, Arnaud Viala, président du conseil départemental, avait confié qu'il était "difficile d'avancer sans un rapport de confiance avec son interlocuteur".

Pour Carole Delga, "il faut respecter ses engagements avec l'exploitant"

Ce jeudi, la présidente de Région, Carole Delga, a pour sa part indiqué "qu’il fallait se mettre autour d'une table". Et "que le président du Département respecte l'engagement qui avait été pris par son prédécesseur Jean-François Galliard, c'est-à-dire la réalisation du centre de maintenance d'Amelia qui est indispensable pour cet exploitant et qui permettra de créer 50 emplois. Ce n’est pas neutre." La réalisation de ce centre, qui nécessite la rénovation par la collectivité d'un hangar à hauteur de 2 millions d'euros, est effectivement au centre du bras de fer qui oppose aujourd'hui le Département à Amelia. "Avant d'engager autant d'argent, je veux une expertise précise de ce projet", répondait Arnaud Viala la semaine passée.

Une ligne avant tout destinée au milieu économique

En attendant, l'inquiétude est forte du côté des usagers. Et notamment des entrepreneurs aveyronnais. Depuis des années, ils remplissent les sièges de la ligne à hauteur de 70%, les voyageurs privilégiant la plupart du temps les lignes au départ de Toulouse bien moins onéreuses. "Sans cette liaison, l'Aveyron deviendra plus que jamais un îlot entouré de terre", nous confiait un chef d'entreprise récemment. Comme beaucoup, celui-ci se dit surtout satisfait de la ponctualité et du service fourni par Amelia, aux commandes depuis 2020. On se souvient encore ici du passage de la filiale d'Air France, Hop!, qui n'avait pas laissé que de bons souvenirs... "Si l'histoire se termine mal, j'espère surtout qu'il y aura une nouvelle compagnie de suite après. Car si on doit attendre un nouvel appel d'offres, on n'a pas fini... Se rendre à Paris, dans un pays aussi centralisé que le nôtre, c'est vital", conclut-il. 

"De nouveaux No man's land sans cette ligne"

Considérée comme une ligne d'aménagement du territoire, Rodez-Paris est aujourd'hui financée à 55% par l'Etat, ce qui représente une subvention de 600 000€ par an... "Avec le Aurillac-Paris, c’est certainement la ligne d’aménagement du territoire qui justifie le plus ce soutien de l’État. Ces lignes ne peuvent être supprimées car cela signerait la mort ou la délocalisation de nombreuses entreprises du territoire. Avec au bout du compte, des suppressions d’emplois et de nouveaux No man’s land", avait confié en 2019 l'ancien maire du Bourget, Vincent Capo-Canellas, alors en charge du dossier au Sénat. 

Près de trois ans plus tard et l'arrivée d'Amelia, ces paroles sont plus que jamais d'actualité. D'autant plus qu'Arnaud Viala, à l'instar de sa candidate à la présidentielle Valérie Pécresse, a fait du "désenclavement" l'une de ses priorités pour son mandat à la tête du Département.

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