Quesaco : l'effet zeigarnik, ou comment l'accumulation mentale peut amener au burn-out

  • Cette charge mentale qui s'accumule porte un nom : l'effet zeigarnik.
    Cette charge mentale qui s'accumule porte un nom : l'effet zeigarnik. Krakenimages.com / Shutterstock
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ETX Daily Up

(ETX Daily Up) - Administratif, travail, courses, travaux, ménage,... parfois le quotidien se résume à une liste de choses que l'on n'a pas le temps de terminer et qui reste en tête. Cette charge mentale qui s'accumule porte un nom : l'effet zeigarnik. On vous explique tout.

L'effet zeigarnik est la tendance à mieux se rappeler une tâche que l'on a commencé et qui a été interrompue. "Même sans en connaitre le nom, beaucoup de personnes en souffrent", analyse la psychologue Amélia Lobbé, autrice du livre "Vaincre la dépression et le burn-out" (éditions Leduc).

L'effet Zeigarnik est l'héritage de la psychologue Bljuma Zeigarnik qui le théorise dans les années 1920. Assise à la table d'un café, elle remarque que les serveurs sont capables de prendre des commandes complexes, puis de s'en souvenir jusqu'à l'encaissement des commandes. Ensuite, ces informations sortent de leur esprit. Elle confirme cette intuition par une étude clinique.

"Cela peut amener au burn-out"

Comment savoir si l'on souffre de ce trouble ? "Avoir tendance à ne pas réussir à déconnecter de son travail et se sentir pressurisé, parce qu'on ne peut pas tout terminer sont des symptômes", explique Amélia Lobbé. Mais cela peut aussi s'appliquer au quotidien. S'occuper de documents administratifs par exemple, ou même planifier les vacances. Cette accumulation "peut amener au burn-out".

Ce trouble est notamment poussé par la pression sociale qui pousse chaque personne à multiplier les activités, au risque de n'en terminer aucune. "Les enfants aussi peuvent en souffrir", alerte Amélia Loubbé, qui conseille aux parents de ne pas surcharger l'emploi du temps de leurs enfants. "Il vaut mieux se consacrer à une activité à fond plutôt que d'en faire quatre à moitié", explique-t-elle.

Comment sortir de l'effet zeigarnik ?

Ce trouble touche particulièrement les personnes désorganisées. La professionnelle encourage la pratique du "batch working", une méthode d'organisation. L'idée est de condenser une activité sur une période donnée. Par exemple fixer deux heures le samedi matin pour faire les papiers administratifs. "Cela permet de se libérer l'esprit et gagner du temps", explique la spécialiste.

La seconde solution proposée par la psychologue est d'utiliser la "méthode Kanban". Là encore, il s'agit d'une méthode d'organisation. L'idée est de créer un tableau avec trois colonnes "à faire - en cours - terminé". Puis y lister les choses à faire en les rengageant par ordre d'avancée. Ce tableau peut se faire sur un ordinateur ou sur une feuille.

Enfin, Amélia Lobbé conseille "de déconnecter et d'apprendre à compartimenter sa vie privée et sa vie professionnelle". Elle encourage à ressentir de la bienveillance à son égard et réapprendre à être passionné par sa vie personnelle.

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