Viol de Rodez : en plein procès en appel, l'accusé se rétracte !

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    En plein procès, l'accusé se rétracte... Centre Presse - José A. Torres
Publié le , mis à jour

Condamné à 15 ans de réclusion en première instance, fin janvier 2020 à Rodez, un ancien militaire accusé de viol n'est pas allé au bout de son procès en appel à Montpellier, cette semaine.

C'est assez rare pour être souligné. Ce lundi à Montpellier, s'ouvrait le procès en appel d'un ancien militaire ruthénois, né à Djibouti en 1986, accusé de viol et de violences sur une jeune femme âgée de 20 ans, le 5 mai 2017 dans un petit appartement de la rue de la Penderie à Rodez.

En 2020, la cour d'assises de l'Aveyron l'avait condamné à 15 ans de réclusion criminelle pour ces faits. L'homme, au caractère bien trempé, avait fait appel. 

Son nouveau procès était programmé en ce début de semaine, de lundi à mercredi. Il n'a finalement duré que la moitié. Après une première journée particulièrement "sportive" et houleuse, l'accusé a décidé de jeter l'éponge. La loi le lui permet, à condition que la cour délibère en son sens. Ce qui fut le cas. La veille, l'ancien militaire s'était fait exclure de la salle d'audience par le président M. Pinarel.

Sentant certainement le vent tourner durant ce procès en appel, il a donc décidé de ne pas aller au bout et se confronter à la décision du jury populaire. Il continuera ainsi à purger sa peine de quinze années prononcée en première instance. Une décision qui peut être difficile à avaler pour le camp de la partie civile. Celle-ci peut nourrir le sentiment d'avoir perdu du temps surtout que la jeune victime, désormais installée en région parisienne, avait tenu à être présente lors de ce procès. Elle s'apprêtait à témoigner de nouveau avant ce coup de théâtre.

Une nuit de violences et "d'actes manqués"

En janvier 2020, devant la cour d'assises de l'Aveyron, elle avait raconté connaître son agresseur. Le jour des faits, ils s'étaient noyés dans l'alcool et la fumée de cannabis avant que la situation ne dégénère. La jeune femme avait d'abord reçu des coups. Le lendemain, elle s'était présentée aux urgences de l'hôpital de Rodez avec une double fracture de la mâchoire ainsi que de nombreuses ecchymoses sur tout le corps. Puis, elle avait indiqué avoir subi deux relations sexuelles non consenties"J'ai cru mourir, comment voulez-vous qu'avec la mâchoire cassée et dans l'état de semi-conscience que j'étais, j'ai eu envie d'une relation sexuelle ?", avait-elle témoigné à la barre. "Il a été cruel, il l’a martyrisée et à qui veut-il faire croire qu’elle était consentante ?", avait plaidé son avocat, Me Cédric Galandrin. À l’époque des faits, la jeune femme était étudiante à Rodez. 

L'accusé, lui, avait reconnu avoir porté des coups à la victime. Il a toujours nié les viols en revanche, malgré plusieurs témoignages accablants. Ce fut une nouvelle fois le cas à Montpellier durant un début de procès qui, comme à Rodez, s'est longuement penché sur les "actes manqués" de cette affaire. Celui des policiers notamment. Le jour des faits, plusieurs personnes se rendent dans l'appartement où la jeune fille est semble-t-il retenue. Ils décrivent "un carnage", "un visage fracassé". Pourtant, ses appels à l'aide restent lettre morte. Seule une personne préviendra les forces de l'ordre vers 20 heures. Au "17", il parle d’une "femme en train de se faire défoncer la gueule". Un équipage se rend alors sur place. Torse nu, l'accusé reçoit les trois fonctionnaires sur le palier de son appartement. Mais, le trentenaire, déjà condamné à de multiples reprises, sait y faire : il se montre agressif, les empêche de pénétrer dans l’appartement, refuse de les suivre à l’extérieur de l’immeuble. "Il fait sa loi et les policiers se soumettent à ses décisions", avait regretté l’avocat général, en janvier 2020. La victime est à l’intérieur de l’appartement. Les policiers l’aperçoivent furtivement et ne remarquent pas de danger, comme ils l’indiqueront lors de leurs dépositions. Ils repartent de l'appartement. Ils n'y repasseront pas. La jeune femme subira deux viols dans la nuit. L’équipage, dont seul un gardien de la paix a témoigné devant la cour, s'était dit "très surpris" des suites de l’affaire.

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