Aveyron : les professionnels du grand âge d'une seule voix pour sauver une "filière qui s'effondre"

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  • "Nous sommes inquiets quant aux solutions dont nos concitoyens disposent pour accompagner leurs parents", affirment les membres du collectif.
    "Nous sommes inquiets quant aux solutions dont nos concitoyens disposent pour accompagner leurs parents", affirment les membres du collectif. Repro CPA
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Xavier Buisson

Constitué de responsables de structures de soins aux seniors aveyronnais, le Collectif au service des personnes âgées fragilisées (CSPAF) fédère très largement dans le département : Udsma, ADMR, groupes Soléa, Palaios ou Ensemble pour la vie, Assad, ordres des médecins et infirmiers... Ces professionnels entendent alerter l'opinion publique sur les difficultés de la filière et changer l'image de ces métiers trop souvent dévalorisés.

On a pu voir, à de nombreuses reprises, les salariés de la santé manifester leur colère dans les rues face à la situation actuelle dans le pays : manque de moyens, d'effectifs, de considération... Aujourd'hui, ce sont leurs employeurs qui entrent en contestation avec la création, dans l'Aveyron, du Collectif au service des personnes âgées fragilisées (CSPAF). Ce dernier fédère les acteurs majeurs de la filière dans le département (Udsma, ADMR, groupes Soléa, Palaios ou Ensemble pour la vie, Assad, ordres des médecins et infirmiers...) et a souhaité lancer, ce lundi 24 janvier, un message d'alerte à la population.

"Aujourd’hui, la filière gériatrique s’effondre : secteur hospitalier, services de soins et de réadaptation, services et acteurs du domicile, EHPA, EHPAD, etc. Nous sommes inquiets quant aux solutions dont nos concitoyens disposent pour accompagner leurs parents... Bien sûr, nous déplorons vivement de devoir, en conscience, alerter l’ensemble de la population à ce sujet", écrivent les membres du collectif, qui fédère l'ensemble du monde du grand âge à but non lucratif et la majorité des Ehpad du département.

"Nous nous engageons ensemble au profit et au bénéfice des personnes âgées avec deux objectifs essentiels. Tout d'abord, alerter les pouvoirs publics et la population sur les difficultés que nous rencontrons au quotidien. L'État et les collectivités locales sont alertés depuis de nombreuses années, mais le covid a mis en exergue de nombreuses difficultés", explique Pierre Gigarel, directeur général de l'Udsma et membre du collectif.

Le manque de ressource est flagrant dans la filière grand âge, et selon plusieurs membres du collectif, le besoin, sur les seuls Ehpad aveyronnais, serait de l'ordre de 1000 postes ; ce besoin serait de plusieurs centaines de postes dans le secteur de l'aide à domicile. "Nous manquons de bras, le mur, on y est", affirme Nelly Viguier, du groupe Soléa, qui gère notamment 16 Ehpad dans l'Aveyron.

La solution pour les professionnels : revaloriser ces métiers qu'ils aiment et qui ont été "tant dénigrés". "Face à ce défi, il faut augmenter le nombre de personnels mais aussi améliorer, ensemble, nos pratiques pour devenir meilleurs aux yeux du public. En résumé : des moyens et une remise en question de nos pratiques. Il faut que les élus se saisissent de ce sujet de société et que le grand public entende que notre pays a besoin d'investissements, notamment dans l'humain", explique pour sa part Pierre Roux, directeur du groupement Palaios (près de 300 résidents au total).

En Aveyron et selon les dernières données, les hommes et femmes âgés de 75 ans et plus représentent aujourd'hui 13,8% de la population , soit 38 674 personnes. Le département dispose de 5342 places institutionnelles et, ici comme dans le reste de l'Occitanie, 74% des personnes âgées dépendantes sont actuellement prises en charge à domicile ; elles seront 82% en 2040.

La filière gériatrie a donc de beaux jours devant elle. "Il se passe des choses merveilleuses dans les services, des personnels s'épanouissent et on ne peut qu'être admiratif de leurs facultés d'adaptation... Ce sont de beaux métiers, il faut que les pouvoirs publics nous accompagnent pour trouver des solutions", avance Pierre Gigarel.

L'un des principaux leviers pour permettre une évolution de la situation serait, selon Pierre Roux, que "l'Etat consente à réaliser les efforts qu'il a promis en 2006 dans le cadre du plan Solidarité grand âge" et qui devrait faire que, aujourd'hui, "on ait au moins 8 salariés pour 10 résidents et non 6 comme c'est le cas".

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