Covid-19 : tester les auto-anticorps pour prévenir les formes sévères

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    Covid-19 : tester les auto-anticorps pour prévenir les formes sévères
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Destination Santé

Pour identifier les personnes à risque de forme grave de la Covid-19 et tenter de les soigner à temps, une équipe Inserm a découvert l’intérêt de tests. Ces derniers ont pour objet de repérer la présence d’auto-anticorps chez les patients. Explications.

Depuis deux ans, la recherche ne cesse d’avancer sur la Covid-19. Parmi les voies empruntées, celle de l’identification de facteurs biologiques de risque de formes graves. Grâce à leurs travaux, le Dr Laurent Abel et le Pr Jean-Laurent Casanova* ont remarqué qu’environ un quart des formes sévères de la Covid-19 sont dues à des défauts immunologiques ou génétiques entraînant un défaut de fonctionnement des interférons (IFN) de type I, qui constituent la première barrière immunologique contre les infections virales. Parmi ces défauts, la présence d’auto-anticorps est la plus fréquente.

"Leur présence, qui caractérise les maladies auto-immunes, empêche les interférons d’agir contre le virus comme ils devraient le faire en temps normal", explique le Dr Abel. "15% des patients Covid présentant une forme sévère sont concernés". Autre élément important : les auto-anticorps "sont présents chez 1% de la population générale et jusqu’à 6 à 7 % chez les plus de 80 ans", poursuit-il. Et le fait d’être porteur augmente de 50 à 100 fois le risque de forme grave.

Identifier les patients à risque le plus vite possible

D’où l’intérêt majeur de pouvoir identifier les individus concernés le plus rapidement possible. "Car lorsque les interférons sont empêchés d’agir, il faut traiter rapidement sinon c’est trop tard", explique le Dr Abel. Les tests existent, et l’équipe du Dr Abel travaille en partenariat avec le laboratoire bioMérieux, pour mettre au point des tests de diagnostic prêts à l’emploi pour la détection précise et à grande échelle d’auto-anticorps contre les IFN de type I.

Ces tests seront validés et mis en œuvre par Cerba HealthCare et son réseau de laboratoires de biologie médicale Cerballiance. "Nous pourrons ainsi intégrer ces innovations dans la routine diagnostique et mettre plus rapidement à disposition des cliniciens et des patients les outils d’un large dépistage qui contribueront à optimiser la prévention et adapter la prise en charge et le traitement chez les personnes à risque", explique Jérôme Sallette, directeur scientifique de Cerba HealthCare.

Ces tests pourraient également permettre de détecter et de prendre en charge les personnes à risque pour d’autres maladies virales, ou anticiper les effets indésirables des vaccins viraux vivants atténués (par exemple, le vaccin contre la fièvre jaune avant un voyage, ou le vaccin contre la varicelle après 50 ans).

*du laboratoire "génétique humaine des maladies infectieuses", à l’Institut Imagine situé à l’Hôpital Necker-Enfants malades AP-HP

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