Serge Trigano [Mama Shelter & Club Med] : le secteur du tourisme en héritage

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    Serge Trigano [Mama Shelter & Club Med] : le secteur du tourisme en héritage
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Centre Presse Aveyron

Lors de la 7e édition de Bpifrance Inno Génération, Serge Trigano, fils et petit-fils d’entrepreneurs revient sur la création du groupe hôtelier Mama Shelter après son aventure au sein du Club Med. 

La renaissance d’un phœnix. A l’image de nombreux chefs d’entreprise, Serge Trigano a connu plusieurs vies professionnelles. Certaines seront faites de succès et d’autres auront quant à elles un goût d’inachevé…

D’abord G.O puis chef de village, Serge Trigano monte progressivement les échelons de la première entreprise mondiale spécialisée dans l’univers des vacances : le Club Med.
A cette époque, on est déjà bien loin de la petite association montée par deux jeunes hommes – dont son père, Gilbert Trigano - au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. En quelques années, le Club Med est devenu une entreprise florissante qui a su séduire le monde entier. En 1997, alors qu’il est aux commandes de l’entreprise familiale depuis bientôt cinq ans, la famille Agnelli, alors actionnaire majoritaire du Club, décide de se passer de lui. "C’est un peu dur, c’est un peu violant, mais c’est la règle du jeu. Et ça a peut-être été la chance de ma vie.", affirme Serge Trigano sur la scène du Bang de Bpifrance. Il a alors 50 ans et n’a ni l’envie, ni les moyens d’arrêter sa carrière. Avec ses deux fils, il décide donc de se lancer et de rebâtir une saga familiale… la sienne.

"Et si on partait à la reconquête du monde ?"

A la fin des années 1990, il crée avec ses deux fils, Benjamin et Jérémie, le holding groupe "Serge Trigano" composé de "Serge Trigano & Sons", "Town and Shelter", "Altour" (une agence de voyage), et "Moments of Life" (des séminaires d'entreprises). "Dans les années 2000, les villes se sont réinventées, se sont embellies et sont devenues facile d’accès. Pourtant, l’offre hôtelière y est alors sans grand intérêt.", confie Serge Trigano. Le père et ses fils commencent à nourrir un rêve, celui d’un lieu qui serait plus qu’un hôtel : "un lieu ouvert aux habitants de la ville avec des bars, des restaurants, des karaokés, des salles de conférences, des babyfoots, des rooftops". Ce sera le Mama Shelter.
Une fois le concept ficelé, l’entrepreneur part à la recherche de financement. Il trouvera porte close. "Je pensais qu’il suffisait d’appeler les banquiers qui m’avaient accompagné lors de ma précédente aventure entrepreneuriale au Club Med. Pourtant, ça n’était pas aussi simple que ça. Si à l’époque ils avaient été prêts à prêter de l’argent à Serge Trigano, président du Club Med, ils ne l’étaient certainement plus pour Serge Trigano, qui en avait été viré".

La persévérance de l’entrepreneur aura raison du scepticisme de certains banquiers et le premier hôtel sortira de terre en 2008 dans le XXe arrondissement de Paris. Architecture intérieure signée Philippe Starck, carte élaborée par le chef Alain Senderens, le lieu rencontre dès son ouverture un immense succès. Paris, Marseille, Lyon, Bordeaux, le Mama Shelter s’installe partout, au plus grand bonheur des Français qui s’y ruent. Mais Serge Trigano en veut plus ! "Et si on partait à la reconquête du monde ? ". Il rencontre alors Sébastien Bazin, PDG du groupe hôtelier Accor, qui devient rapidement actionnaire majoritaire de Mama Shelter. "Avec lui on posera des petits Mama un peu partout ". Rome, Lisbonne, Dubaï… les projets d’ouverture se bousculent au portillon. Déjà présent dans 14 villes en France et à l’international, plus d’une douzaine de Mama Shelter sont en construction et une quarantaine en négociation, entre les Etats-Unis et l’Afrique "où je crois qu’on pourrait avoir un formidable développement", conclut le chef d’entreprise.

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