Aveyron : pour la FDSEA, "la dérive inflationniste menace le modèle aveyronnais"

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  • Laurent Saint-Affre, président de la FDSEA.
    Laurent Saint-Affre, président de la FDSEA. Archives Centre Presse - J.A.T.
Publié le , mis à jour

La hausse des tarifs des matières premières et de l'énergie met à mal la valorisation des productions qui permet au département de garder la tête hors de l'eau. Que faire? Le débat est ouvert ce vendredi 28 janvier par la FDSEA.
 

C'est un cri d'alarme que lancera ce vendredi 28 janvier le syndicat majoritaire des exploitants agricoles de l'Aveyron. Réunie en assemblée générale à Rignac, la FDSEA abordera au cours d'une table ronde les conséquences d'un contexte inflationniste sur une agriculture aveyronnaise qui veut continuer à tirer son épingle du jeu en préservant sa capacité à maintenir la valeur ajoutée de ses productions. Pour Laurent Saint-Affre, président de la FDSEA, des leviers existent pour y faire face. 

Face aux turbulences économiques, l'Aveyron a toujours su tirer son épingle du jeu, pourquoi en serait-il autrement aujourd'hui? 
C'est vrai que l'on a su s'en sortir jusqu'alors par la valorisation de nos productions. Mais le modèle aveyronnais est menacé. Dans le contexte actuel, la recherche de valeur ajoutée entraîne une surcharge financière et un accroissement du travail. La valorisation est coûteuse à mettre en œuvre et malgré nos efforts, nos charges augmentent et l'étau se resserre. L'épidémie de Covid a dérégulé les marchés, c'est particulièrement vrai avec la hausse des tarifs de l'énergie qui a influencé le coût des engrais et de l'alimentation animale. Et je ne vous parle pas des problèmes de disponibilité des pièces pour les machines...

"Tout devient un peu insensé aujourd'hui"

Pour autant, et concernant l'élevage, les marchés se tiennent plutôt bien... N'est-ce pas une raison de garder confiance?
Il est vrai que le marché bovin tire vers le haut actuellement. Mais attention, il ne compense pas toutes les augmentations de charges. Surtout si l'on considère la spéculation financière sur les protéines qui se traduit par une inflation très conséquente. À titre d'exemple, pour l'engraissement, cette spéculation peut provoquer une hausse du prix d'un veau de 60 à 70€. Tout devient un peu insensé aujourd'hui, nos agriculteurs constatent bien que tout a augmenté, notre but est de leur dire pourquoi, c'est le sens de notre assemblée générale.

Mais quelles solutions avez-vous à avancer? 
Quelques leviers existent. Notamment avec les plans nationaux sur l'autonomie en protéine. Mais il faut que la recherche et l'innovation soient performantes sur ce terrain. Et il nous faut trouver des partenariats, d'autant que nos départements ne sont pas adaptés à la production des protéines et que l'on importe beaucoup de produits à des prix très élevés. Cela fait longtemps que la France a fait le choix de brader ses savoirs, son relèvement passera par la relocalisation.

La loi Egalim votée par le Parlement n'est-elle pas un bon levier? 
Egalim 1 a été un échec même si elle a apporté quelques broutilles. Egalim2 arrive avec la prise de conscience que la matière première n'est plus une variable d'ajustement. Et c'est par là que passera le relèvement de l'agriculture. 

Cette loi Egalim2, justement, suscite par sa contractualisation obligatoire, la colère des négociants notamment...
Elle a pourtant été construite avec leurs syndicats, comme avec les distributeurs, les chevillards... Certains se sont rendu compte que des gens amenaient de la valeur ajoutée dans les fermes. D'autres veulent continuer à faire comme ils ont toujours fait. Or c'est , par rapport aux habitudes, une vraie révolution dans la construction du prix. Il faut faire prendre conscience à tout le monde, dans cette braderie actuelle, que nos produits ont une grande valeur à défendre. 

En assemblée ce vendredi à Rignac

La FDSEA se réunit ce vendredi 28 janvier durant toute l'après-midi, à l'espace Jarlan de Rignac. En marge de la partie statutaire (renouvellement des administrateurs dans les cantons, élection des présidents des dix groupes spacialisés...) une table ronde sera organisée (14h) sur le thème du contexte inflationniste et des leviers d'action pour l'Aveyron. Cette conférence réunira Roch-Marie Stern, chargé de mission du Service Economie de la FNSEA, Daniel Segonds, président du conseil de surveillance de RAGT, Jérôme Volle, vice-vrésident de la FNSEA, Dominique Fayel, membre du bureau de la FNSEA... De nombreuses interventions sont prévues par la suite avant le discours de clotûre de la préfète de l'Aveyron. 

L'élection du président de la FDSEA se fera au cours d'un conseil d'administration dédié, le 11 février. Laurent Saint-Affre devrait être candidat pour assurer un nouveau mandat. 

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