Football - Rodez : Ugo Bonnet, plus qu’un départ
C’est tout un pan de l’histoire moderne du Rodez Aveyron football (Ligue 2) qui se referme avec le départ de l’attaquant Ugo Bonnet à Valenciennes, officialisé jeudi 27 janvier.
Sa démarche si singulière, à la robocop ; son catogan aux multiples couleurs ; son phrasé bien à lui. Mais aussi et surtout sa folle explosivité, ses buts capitaux ou encore ses célébrations historiques. Tout cela, c’est fini. Ugo Bonnet et Rodez, c’est terminé. Dans l’anonymat d’un froid mais ensoleillé jeudi 27 janvier, à quelques encablures de la clôture du mercato hivernal. Comme une bombe, lâchée sans sommation ou presque. Oui, les supporters du Raf peuvent s’appesantir. Ils sont orphelins depuis hier d’un de leurs héros. D’un de ceux qui, à force d’abnégation, ont mené le club là où il en est aujourd’hui.
Le foot pro est ainsi fait. Riche, mais froid. Il n’y aura pas de sortie sous les vivats pour le gamin de Montpellier, 28 ans aujourd’hui, qui s’en va rejoindre une grosse machine du foot français, le VAFC. Bien qu’elle soit actuellement grippée – 18e de L2 et tempêtée en coulisses - sa proposition, dont on ne connaît pas à ce jour les contours, ne devait pas se refuser pour celui qui avait pourtant un contrat qui le liait au Raf jusqu’en 2023. Il faut dire que les Nordistes étaient déjà venus cet été tenter leur chance auprès de l’attaquant qui aura marqué 40 buts en 197 matches au total sous le maillot sang et or depuis son arrivée en post-formation, en 2010. Dont plus de la moitié depuis l’accession en Ligue 2 en 2019, division dans laquelle il aura joué 84 matches sur 88 possibles. Ce qui en fait d’ailleurs le meilleur buteur du club sous l’ère du coach Peyrelade.
Quatre jours pour y trouver un digne remplaçant ?
Pour s’en séparer, qui plus est dans ce timing-là, le président Pierre-Olivier Murat, en bon gestionnaire comme il aime à se qualifier, a dû recevoir un chèque reluisant. De quoi pouvoir se retourner d’ici lundi soir et la fermeture de la fenêtre des transferts ? Probablement, même si on se doute bien qu’au regard de l’habituel (bon) travail de la doublette Murat-Gregory Ursule, le manager général, la chose a dû être anticipée. Hier soir, alors que le communiqué du club venait de tomber et d’annoncer la nouvelle, les téléphones des dirigeants sont en tout cas restés éteints.
Comme celui de l’ex "super-sub" ayant gravi les échelons un à un pour passer des matches de Promotion Ligue avec l’équipe III à ceux l’ayant conduit à demeurer à tout jamais le premier buteur de l’histoire du club en Ligue 2, un certain 26 juillet 2019 sur les bords de la Garonne, face à l’AJA. Il faut dire que si Valenciennes et son médiatique président Eddy Zdziech ont confirmé leur intérêt dès hier, ils ont conditionné sa signature au traditionnel passage de la visite médicale. L’affaire devant être ficelée durant le week-end de manière officielle, avec, on l’imagine, une possible clause l’empêchant de faire un retour fracassant dans une grosse semaine lors de la 23e journée de championnat qui envoie le VAFC à Paul-Lignon le 5 février.
C’est une drôle d’aventure dans laquelle s’embarque l’homme à la double montée CFA – National et National – Ligue 2. Car si cette saison, avec Rodez, ses stats’étaient moins élevées (deux buts marqués), que sa prégnance dans le rendement de l’équipe se faisait aussi moins sentir, la vie au Raf semblait bien plus sereine qu’au stade du Hainaut. Crise interne, résultats en berne, supporters en plein divorce… Bonnet débarque sur des braises et dans les mains d’un coach déboulé en novembre dernier, Christophe Delmotte en l’occurrence, qui attend un sérieux coup de boost dans le secteur offensif.
Ça tombe bien, le boost, c’est sa spécialité à Bonnet. Finalement, il est parti du piton, comme il était sur le terrain de Paul-Lignon. Dans une fulgurance.
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