Aveyron : l’avenir de l’agriculture française va se préparer, pendant trois jours, à Millau

L’évènement était prévu début 2021. Et puis la crise sanitaire en a décidé autrement. Les Jeunes agriculteurs de l’Aveyron ne se sont pas découragés et se sont remotivés pour accueillir, les 1er, 2 et 3 février, à Millau, la session RGA, pour le renouvellement des générations en agriculture, du réseau national du syndicat. Ce rendez-vous annuel et le deuxième plus gros derrière le congrès.

Et l’Aveyron, pourtant l’une des premières terres agricoles de France, ne l’avait plus accueilli depuis douze ans. Si la candidature du président départemental Romain Déléris et de son équipe a été retenue, c’est que l’Aveyron est l’un des principaux animateurs du réseau national des Jeunes agriculteurs. Premier territoire de France en nombre d’installations en 2018 et figurant dans le top 5 national depuis plusieurs années, le dynamisme agricole reste important localement. Pour autant, ici comme ailleurs, les enjeux sont importants.

2 900 agriculteurs ont plus de 58 ans en Aveyron

Le dernier recensement agricole, publié à la fin de l’année 2021 a fait état de la disparition de 1 500 fermes au cours des dix dernières années. Autre donnée importante, il y a trois départs à la retraite pour deux installations, ce qui fait un recul d’un tiers. Dernier chiffre très inquiétant, 2 900 agriculteurs ont plus de 58 ans dans le département et devraient donc quitter la profession dans les prochaines années. "Chez nous, on considère que le renouvellement n’est plus un enjeu, mais une nécessité, analyse Romain Déléris. Il y a 2 900 actifs agricoles de plus de 58 ans. On voit bien la masse que cela représente. Quand on parle de la fermeture de Sam et ses 333 emplois, c’est dramatique sur le Bassin. Avec l’agriculture, c’est plus diffus sur le territoire, mais l’impact est tout aussi néfaste. On considère que chaque agriculteur fait vivre en moyenne sept personnes autour de lui. Si ces départs ne sont pas remplacés, c’est autant d’autres personnes touchées."

Un moment de cohésion

À Millau en début de semaine, il ne sera évidemment pas uniquement question que de l’Aveyron, mais bien de stratégie nationale. Environ 150 personnes sont attendues pour ce rendez-vous qui va regrouper des élus JA de chaque département, mais également des échelons régionaux et nationaux. Au programme, trois jours de travail au théâtre de la Maison du peuple pour les séances plénières et dans d’autres salles municipales pour les divers ateliers.

Trois grands thèmes sont au programme de ces échanges : l’installation, la transmission et la promotion du métier. Avec une partie plus technique sur l’évolution du système d’aide à l’installation. Quelques représentants des JA de l’Aveyron participeront évidemment à ses groupes, mais les autres adhérents, seront surtout mobilisés sur l’organisation de ce rendez-vous. "En tant que département organisateur, on est là plutôt comme prestataire, reprend le responsable local. On va gérer l’accueil et le transport des participants depuis Montpellier ou Rodez, les soirées, à la salle des fêtes et les repas. Pour la restauration, on veille à la mise en valeur des produits emblématiques du département, afin de raconter l’histoire de ces produits comme aime tant le faire en Aveyron."

Pour les JA, ce rendez-vous, qui se fera finalement sans le ministre de l’Agriculture, Julien Denormandie, qui devait initialement faire le déplacement, mais qui a dû annuler et devrait finalement se contenter de participer à un atelier par visioconférence jeudi, est aussi l’occasion de travailler la cohésion, au sein d’une section départementale particulièrement dynamique. Les élus ont voulu, par cet évènement très fédérateur qui vient clore deux années de mandature, mobiliser le réseau sur un projet de d’envergure.Le pari est déjà réussi, tant les JA de l’Aveyron se sont mobilisés.