Assises de l'Aveyron : trois journées pour juger un quadragénaire accusé de viols incestueux

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  • Ce mardi, les premiers témoins seront appelés à la barre. Le verdict est attendu pour mercredi, l'homme risque une peine de 20 ans de réclusion.
    Ce mardi, les premiers témoins seront appelés à la barre. Le verdict est attendu pour mercredi, l'homme risque une peine de 20 ans de réclusion. José A. Torres
Publié le
Xavier Buisson

La première des trois journées consacrée à cette affaire, lundi 31 janvier, a permis un retour sur les faits reprochés à l'accusé, âgé de 49 ans, avant que trois experts ne prennent la parole pour évoquer sa personnalité. Ce mardi, les premiers témoins sont appelés à la barre pour évoquer ces viols incestueux qui auraient été commis entre 2011 et 2018.

L'homme, né en 1972 à Madagascar, a surtout travaillé comme préparateur de commandes. Aujourd'hui et depuis février 2019, il est détenu à la maison d'arrêt de Rodez et, ce mercredi soir, il sera fixé sur son avenir. C'est une affaire de viols incestueux commis par un ascendant qui occupera ces prochains jours la cour d'assises de l'Aveyron. Quatre experts seront entendus (trois l'ont été au cours de la première journée) ainsi que cinq témoins, sous la présidence de Philippe Piquet, dans ce procès qui peut valoir jusqu'à 20 ans de réclusion à l'accusé.

Après la sélection des jurés et leur prestation de serment, le président a procédé à un rappel des faits. Tout commence par un signalement arrivé sur le bureau du procureur de la République qui fait état de viols subis "depuis plusieurs années" par la victime à Millau, sur une période allant du 1er janvier 2011 au 30 novembre 2018. Au commencement, la victime, présente à l'audience, est âgée de 9 ans. "Ne t'inquiète pas, c'est rien, c'est pas grave", lui aurait dit son père selon les procès-verbaux des auditions de l'époque ; il aurait par ailleurs abusé d'elle "fréquemment", "en état d'ivresse" et toujours en l'absence de la mère de la fillette.

Alors que commence une enquête, la jeune victime est confiée à l'aide sociale à l'enfance. Et si l'accusé nie les faits en bloc dans ses premières auditions, il reconnaîtra "trois ou quatre viols par an" depuis les 13 ans de sa fille. Cette dernière, entre "amour et détestation" pour son père, évoque ses pensées suicidaires, pendant toutes ses années de collège, et jusqu'à "plusieurs rapports dans la même journée".

Interrogé par le président, l'accusé a pris la parole pour parler de son enfance à Madagascar puis Mayotte, où il affirme avoir obtenu un bac scientifique en grandissant dans une famille de 10 enfants. Suivront plusieurs allers-retours rythmés d'échecs entre Mayotte et la métropole : il ne valide ni le cursus en fac de science ni le BTS informatique qu'il entreprend à Limoges, décide de devenir magasinier, formations à l'appui, puis rejoins son frère à Millau. C'est là que sa fille aurait subi les viols de son père, entre 2011 et 2018.

"Est-ce que je vais retrouver ma fille ?"

Trois des quatre experts dont la parole est attendue à ce procès ont été entendus hier. Le premier, psychiatre, retiendra la "précarité éducative et affective" de l'accusé, l'absence chez lui de tout trouble mental ou de problématique pédophilique. Il l'a reconnu devant l'expert : "Il y a eu des moments où on s'est laissé aller à des gestes sexuels, quand elle était au collège", a expliqué le psychiatre, qui juge l'homme "responsable de ce qu'il a fait et à ce titre accessible à une sanction".

Le deuxième expert a livré le résultat de l'enquête de personnalité qu'il a menée. "Avec ce bac scientifique, il était la fierté de la famille, qui l'a poussé à aller en métropole pour ses études" analyse-t-il avant d'évoquer son addiction à l'alcool. "J'étais tout le temps saoul", lui aurait déclaré l'accusé. La troisième experte, psychologue, retient de ses échanges les "dysfonctions érectiles" vécues par l'accusé, qui s'est déclaré "très lié à sa fille". "Je ne voulais pas lui faire de mal, je regrette, je ne l'ai plus vue depuis. Est-ce que je vais retrouver ma fille ?", a-t-il affirmé, lui qui déclarait aussi avoir été "étonné" des révélations de sa fille, qui ne "semblait pas se plaindre" de cette situation "à ses yeux".

Ce mardi, les premiers témoins seront appelés à la barre. Le verdict est attendu pour mercredi, l'homme risque une peine de 20 ans de réclusion.

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