Rencontre avec Bernard Friot, théoricien du salaire à vie

  • Une cinquantaine de personnes s’était réunie au Pic-Vert.
    Une cinquantaine de personnes s’était réunie au Pic-Vert.
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JDM

Le sociologue, économiste et professeur était de passage en Aveyron. Il a tenu conférence au café-restaurant devant une cinquantaine de personnes.

Le café-restaurant associatif le Pic-Vert a exceptionnellement rouvert ses portes, hier après-midi, pour accueillir Bernard Friot. L’intellectuel était invité par l’union locale du syndicat Solidaires à parler du salaire à vie. Entretien.

Qu’est-ce que le salaire à vie ?

Le principe, c’est que toute personne résidant sur le territoire national ait le droit à un salaire en continu, de 18 ans à sa mort, sans aucune rupture. Ce salaire serait lié à sa qualification et non à son poste ou son diplôme et débuterait au premier niveau de qualification, c’est-à-dire au Smic revendiqué, soit 1 700 € nets. La qualification est liée à un grade et garantit une rémunération, comme c’est déjà le cas pour les fonctionnaires par exemple.

Comment le niveau de qualification évolue-t-il ?

Par des épreuves de qualification qui permettent de monter en qualification jusqu’à un salaire maximum de 5 000 € par mois. Donc tout le monde démarre à 1 700 €, quel que soit son passé scolaire, son handicap… et peut ensuite évoluer jusqu’à 5 000 €.

Comment ce salaire à vie se finance-t-il ?

Quand on prend ce qu’on appelle le revenu disponible des ménages, c’est-à-dire le salaire, ou le bénéfice pour les indépendants, moins les impôts plus les prestations sociales, c’est 1 400 milliards d’euros. Si l’on divise ça par les 50 millions de plus de 18 ans que nous sommes, nous obtenons 30 000 € par personne et par an.

Lors de la Présidentielle de 2017, la notion d’un droit au salaire avait été âprement discutée. Ce sujet manque-t-il pour l’élection à venir ?

Alors, déjà, il ne faut pas confondre le revenu de base, l’allocation universelle ou le salaire à vie que je défends.

Ensuite, la Présidentielle est totalement phagocytée par les arguments de l’extrême droite, ce qui est tout à fait catastrophique. Et c’est évident que la question du salaire n’est pas du tout suffisamment abordée. Venir aujourd’hui c’est déjà tenter de mettre ce sujet dans le débat et de le présenter comme un droit politique.

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