Sud-Aveyron : l’hôpital médian, Millau - Saint-Affrique sera implanté à Vergonhac

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  • Gazel : "Il y a urgence par rapport à la désespérance des personnels, des habitants et l’état de nos hôpitaux."
    Gazel : "Il y a urgence par rapport à la désespérance des personnels, des habitants et l’état de nos hôpitaux." ML
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Cyril Calsina

Mardi 1er février, un comité de pilotage a réuni les différents acteurs qui ont arrêté le choix sur Millau Ouest. Si les maires et directrice des hôpitaux sont ravis, le président du Département pas tout à fait.

Ce sera Vergonhac. La décision n’a pas été communiquée, mais elle a été prise hier matin en comité de pilotage. "Une étude technique a été réalisée par la Communauté de communes, les mairies, le Parc naturel régional des Grands causses et le Département. Les trois sites ont été analysés en termes d’urbanisme, technique, de voirie… Nous sommes même allés jusqu’aux jours de brouillard ou avons évalué les posées d’hélico et bien sûr étudié le transfert des patients par voie terrestre qui est essentiel. Un site se détache." Sylvie Marty, directrice des centres hospitaliers de Millau et Saint-Affrique, reste prudente. Avant d’allier les deux structures, elle ne veut pas griller la priorité aux maires ou autres représentants d’instances. "Je trouve qu’il y a une volonté de tous les acteurs de faire enfin aboutir ce projet. Dans un contexte d’élections, ce serait bien qu’il puisse être acté avant les échéances et cela me satisfait."

Sur Vergonhac, pas question pour autant d’évoquer une victoire millavoise au détriment du Saint-Affricain. Pour la directrice, "je pense que c’est avant tout une victoire pour le Sud-Aveyron de se doter d’un hôpital neuf qui permettra d’améliorer à la fois les conditions de travail des personnels qui y travaillent et de fournir un outil de qualité et attractif avec les nouvelles technologies".

Et de préciser les propos de Thomas Le Ludec, directeur du support du Groupement hospitalier de territoire (GHT) : "En novembre 2022, les internes, qui vont arriver pour quatre à six ans de formation en fonction des spécialités, auront en perspective l’ouverture de ce nouvel établissement. C’est important de le positionner pour les futurs médecins pour qu’ils sachent que, à leur sortie, il y aura potentiellement une structure qui pourrait les recruter."

Ou ceux d’Arnaud Viala : "On a vu un vrai engagement de mettre en œuvre tous les moyens routiers nécessaires."

Quoi qu’il en soit, Sylvie Marty ne semble pas entièrement soulagée : "Je reste très inquiète sur la pérennité de nos deux sites. Ce sont deux hôpitaux vieillissants, plus adaptés aux besoins. J’ai dû, par exemple, changer les deux chaudières du Puits-de-Calès puisque, pendant un mois, nous avons tourné sur une unique au fioul." Et inexorablement des budgets qui se creusent un peu plus au fil des mois.

"Un choix d’équilibre"

Sébastien David, maire de Saint-Affrique, lâche, de son côté : "Pour Vergonhac, le terme exact est pressenti parce que, administrativement, il faut qu’on l’annonce à plusieurs." Mais quand on lui demande si notre titre peut annoncer que la décision est actée, il répond simplement "oui" et s’en explique : "L’analyse des trois sites a été restituée par Sylvie Marty ce matin. Si je résume, nous avions deux critères avec Emmanuelle Gazel : le choix qui soit le plus sûr et le plus rapide dans la construction. Beaumescure est en zone Natura 2000 et son foncier appartient à des propriétaires privés ; Luzençon a un peu près les mêmes inconvénients avec un plan local d’urbanisme révisable (entre deux et quatre ans, sans compter les acquisitions foncières) ; Vergonhac, la zone de Bleu de chauffe est propriété de Millau Grands causses et est constructible. Ce dernier présente des atouts importants et c’est le bon choix, on est sur un équilibre. Les deux derniers sites étant distants de 2 800 m, cela représente 2 minutes et 30 secondes de plus ou de moins selon le sens." Emmanuelle Gazel, elle, ne peut que satisfaire du choix : "Avec Vergonhac, on a tout. On peut travailler à un projet immédiat. Avec les autres sites, c’était trois ans de plus, si tout va bien et sans recours, etc. C’est une fenêtre de tir exceptionnelle et il faut tout enclencher très vite pour avoir l’accord définitif. Il y a urgence par rapport à la désespérance des personnels, des habitants et l’état de nos hôpitaux." Enfin, Arnaud Viala, président du Département, assure : "Oui, on a tranché sur Vergonhac. Nous nous sommes globalement rangés à l’avis des deux maires mais, pour être très honnête, j’aurais penché pour une position plus médiane parce que je me préoccupe pas mal de la partie saint-affricaine. C’est ainsi." La déception émise, il conclut : "Nous allons mobiliser des moyens, des investissements importants de plusieurs dizaines de millions d’euros, pour faire des aménagements routiers afin de faciliter les déplacements jusqu’au futur hôpital. Des analyses de déplacement ont été faites, nous allons affiner les projets routiers et les inscrire dans nos trajectoires budgétaires. On parle de dévier Saint-Georges-de-Luzençon, on veut envisager la sortie de Saint-Affrique par la route de Tiergues de façon à fluidifier le plus possible le trafic, ce qui exige aussi de se raccorder plus efficacement sur la route qui redescend sur le côté de Saint-Georges. Nous ferons une présentation plus détaillée dans les semaines qui arrivent avec des chiffres à la clé. C’est un dossier qui m’a mobilisé depuis des années et le Département sera au rendez-vous de l’enjeu." L’acte I est donc acté, place à la suite.

Carles « pas satisfait » du projet médical

Clément Carles, conseiller régional, n’était pas au courant de la décision prise dans la matinée d’hier. Il a souhaité cependant s’exprimer sur le projet médical. « Il faudra qu’on soit tous regardants, nous élus, à garantir aux citoyens de ce territoire une couverture et une réponse sanitaire face à l’urgence qui soit de qualité. Et ça, j’espère que ça a été pris en compte. » Pas sûr face à ce qu’il a lu, le Saint-Affricain ajouter : « Cela ne me satisfait pas et je ne pense pas que cela garantisse la sécurité sanitaire des Sud-Aveyronnais, notamment face à l’urgence. Surtout sur le Saint-Affricain et son arrière-pays. Là-dessus, je serais très regardant. »
 

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Les commentaires (1)
Anonyme13114 Il y a 2 années Le 02/02/2022 à 11:35

Avant 18h00 un collectif va se créer pour s'y opposer.