Villefranche-de-Rouergue : le combat d’un Lotois pour sauver des chevaux

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  • Le sort de trois chevaux a ému le randonneur.
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    Le combat d’un Lotois pour sauver des chevaux
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IOOS CAMIL

À l’occasion d’une marche à Villefranche en novembre, un Lotois avait repéré plusieurs chevaux en mauvaise santé. Depuis, il se bat pour les aider.

En se baladant fin novembre dans le secteur de Farrou à Villefranche-de-Rouergue avec sa femme et son chien, un Lotois originaire de Promilhanes ne s’attendait pas à croiser deux chevaux en piteux état. "On est tombé dessus par hasard. On a remarqué deux chevaux : un squelettique et une jument pleine, souligne François-Charles. Il n’y avait pas de foin et l’eau était gelée pour les chevaux." Le début d’un combat pour aider ces animaux.

Le lendemain, Jean-Marie Bugarel, conseiller municipal en charge de la condition animale à Villefranche-de-Rouergue est alerté. Les propriétaires des animaux sont contactés et une demande de mise en sauvegarde des deux bêtes est faite. Rapidement, les chevaux sont donc déplacés mais même à l’élu, le propriétaire des bêtes refuse de dire où ils sont désormais installés. François-Charles se met donc à chercher les équidés et fini par les retrouver. "Ils étaient dans un endroit à peine mieux", selon lui. "Sachant que le propriétaire a des bêtes à cornes dans un village proche, nous sommes allés voir et nous avons vu une troisième jument qui était tout aussi squelettique et elle était enfermée au milieu de veaux. Elle n’avait pas accès à l’eau ni au foin." C’est la goutte d’eau de trop pour le couple lotois.

Maltraitance pour l’un, négligence pour la SPA

"Nous avons été à la gendarmerie déposer une plainte puis nous avons appelé la Direction des services vétérinaires (DSV) de Rodez." Les services concernés ont rendu visite au propriétaire et des préconisations ont été faites. Mais à la faveur d’une nouvelle visite en cette fin janvier, François-Charles s’étonne que la troisième jument ne soit plus là. "Cela fait deux mois que nous avons alerté concernant ces bêtes mais aujourd’hui, personne n’est capable de dire où est cette jument. On est tout de même sur de la maltraitance animale !"

Une vision que n’a pas entendue la Société protectrice des animaux (SPA) dont Jean-Marie Bugarel est notamment le relais localement en attendant l’arrivée d’une antenne locale (l’élu se réfère à la structure la plus proche, à Millau, pour l’instant, NDLR). "Le service juridique de la SPA a été contacté, précise le conseiller municipal. À la vue des photos et de nos dires, ils n’ont pas jugé que les chevaux étaient maltraités mais plutôt négligés. On est à la limite mais sur cette base, le service juridique n’a pas souhaité aller plus loin."

Maintenant, ce sont aux gendarmes et à la DSV d’assurer le suivi. "Les services de l’État sont saisis. Les gendarmes sont notamment sensibles à la condition animale. En cas de maltraitances avérées, cela peut bouger très vite." Une situation que François-Charles a du mal à concevoir. "Je veux bien suivre toute la légalité du monde mais il y a également des urgences", regrette le Lotois qui a notamment contacté la fondation Brigitte Bardot pour espérer aider ces chevaux qu’il continue à juger "maltraités". "Au final, la jument va sûrement mourir et une autre l’est peut-être déjà."

Pour rappel, d’après la loi L214 (du même nom que l’association qui défend les animaux) : "Tout animal étant un être sensible doit être placé par son propriétaire dans des conditions compatibles avec les impératifs biologiques de son espèce."

La démarche entreprise d’alerter la SPA et les services vétérinaires du département en cas de présomption de mauvais traitements sur des animaux, comme ici avec les chevaux, "va dans le bon sens" selon Jean-Marie Bugarel. "Sur le territoire, nous avons obtenu des interdictions de posséder des animaux ou des amendes. On a des résultats et les actions peuvent être réalisées dans l’urgence si les maltraitances sont avérées. Après, nous sommes également limités. Souvent les particuliers sont démunis face à ces problèmes car pour intervenir chez quelqu’un, c’est forcément du ressort de la gendarmerie ou de la police."

Alors le conseiller municipal conseille "de constater avec le plus de preuves possibles, une vidéo ou des photos. Le mieux reste une constatation de vétérinaire". Et une fois le tout obtenu, deux chemins se dessinent. "En général, la solution se trouve à l’amiable. On va voir le propriétaire et on essaie de récupérer les animaux pour les transférer dans un refuge". Quand cela n’est pas possible, le seul recours est la procédure. "Les gendarmes prennent le relais mais la procédure peut être longue, d’un à deux ans. Les animaux ont malheureusement le temps de mourir ou de souffrir." En attendant le refuge SPA, prévu à la fin de l’année ou début 2023, la solution la plus simple reste de contacter la mairie concernant ces situations.

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