Football - Rodez : une attaque vraiment pas d'attaque

La dernière fois qu'un attaquant du Raf a marqué en Ligue 2, c'était le... 30 octobre, contre Quevilly (3-0). Et ce buteur ne joue même plus au club puisqu'il s'agit d'Ugo Bonnet, transféré à Valenciennes le 29 janvier. Pour trouver trace d’un but rouergat tout court, il faut remonter au 13 décembre, à Toulouse (1-1), et le pire, c'est qu'il s'agissait d'une réalisation contre son camp de Bafodé Diakité. Nouveau constat accablant : les Ruthénois n'ont plus scoré dans le jeu depuis... la réception des Normands. Et ce n'est pas comme s’ils s'étaient procuré pléthore d'occasions pendant les matches suivants.

"On doit avoir plus d'assurance technique, reconnaît leur entraîneur Laurent Peyrelade. Les trois de derrière ne ressortent pas assez bien le ballon et il faut qu'on ait plus de qualité dans nos passes pour avoir des temps forts plus longs."

Pour éviter les oppositions coincées dans un faux rythme comme face à Bastia (0-0) le 21 décembre, à Paul-Lignon, où Clément Depres a manqué de précision. "Il aurait dû en marquer deux. Clément a un profil athlétique, qui met donc plus de temps à retrouver son niveau physique qu’un joueur avec un gros volume de course. Mais il doit être plus performant."

Le technicien évoquait là le retour de son protégé après une blessure au genou droit l'ayant privé de cinq matches, du 23 octobre au 3 décembre. Pour rappel, une rupture des ligaments croisés du gauche l’a éloigné des terrains de janvier 2019 à mai 2021 et le staff le ménage donc autant que possible.

"Il faut être plus persévérant"

Entré sur la pelouse à la 68e minute samedi, toujours à domicile mais cette fois contre Valenciennes (0-0), le Gardois n'a pas apporté, au moment où ses coéquipiers étaient dominés par le bloc nordiste, et ce jusqu'au coup de sifflet final. Cette fois, le coach ne lui a pas trouvé d'excuses : "Nos entrants ont eu du mal. Clément n'a pas été très bon."

Le dernier but de celui qui en a inscrit trois en seize apparitions date du 2 octobre, à Guingamp (2-1). Un bilan famélique pour l'ex-Nîmois, d'autant qu'il s'agit de la recrue phare du mercato sang et or avec ses quatre réalisations et une passe décisive en 17 parties lors de la saison 2018-19 de Ligue 1.

Mais il est loin d'être le seul responsable parmi les attaquants. Les statistiques de Florian David ne jouent pas non plus en sa faveur cette saison : trois concrétisations et une "assist" en 22 matches, 20 de championnat et 2 de Coupe de France. Titulaire samedi, l'ancien Camblysien aurait dû convertir au moins une de ses deux grosses opportunités. Pourtant, ce n'est pas lui qui a reçu les critiques de Laurent Peyrelade.

"Ce qui m'inquiéterait, c'est qu'on ne se procure pas de situations, répond le Sarthois. Il faut être plus persévérant, mettre plus de monde devant et être plus spontané, à l'image de la frappe lointaine de Rémy (Boissier) sur le poteau. Puis ça va venir tranquillement."

"Les recrues ne vont pas nous transformer"

Comme la régularité dans la précision pour Ugo Bonnet et Malaly Dembélé, qui avaient été les derniers des quatre avants-centres ruthénois à débloquer leur compteur, le 23 octobre à Niort (0-2) ? Ça n'avait pas duré plus d'une semaine avec de nouveau un pion chacun, contre les Quevillais. Inhabituel pour le premier, et désormais ex, après deux exercices à tourner autour des dix buts, moins pour le second, avec actuellement le même bilan (deux réalisations) qu'en 2020-21.

Les jeunes Killian Corredor ainsi qu'Hatim Far n'ayant visiblement pas convaincu l'entraîneur de l'équipe première, ils ont vu, eux aussi, débarquer un concurrent de plus avec le recrutement de Jean-Pierre Tiéhi cet hiver, Árni Vilhjálmsson compensant, lui, numériquement le départ de "Yougo". Et le Franco-Ivoirien n'a pas tardé à trouver le chemin des filets (lire par ailleurs).

"Il faut arriver à intégrer les recrues le plus rapidement possible pour avoir encore plus de choix dans les changements. Mais elles ne vont pas nous transformer car certaines n'ont quasiment pas joué en pro. Ces joueurs n'ont fait que quelques entraînements avec nous, alors laissons le temps au temps."

Tranquillement installé dans le ventre mou, Rodez en a, cette fois. Mais pas trop, quand même.