Aveyron: ce que l'on sait de la carte scolaire pour la rentrée de septembre

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  • A  l’échelle du département, l’Aveyron ne perd pas d’enseignant dans le premier degré, malgré la baisse des effectifs.
    A l’échelle du département, l’Aveyron ne perd pas d’enseignant dans le premier degré, malgré la baisse des effectifs. Archives JAT
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L’Aveyron ne rend aucun poste à l’académie, cette année encore, dans le premier degré de l’enseignement public. La ventilation des affectations pour la rentrée prochaine, à la hausse ou à la baisse, est consignée dans la nouvelle carte scolaire qui n’a pas été validée par les syndicats, irrités par le manque de moyens et la fragilisation des écoles rurales.

Le Conseil départemental de l’Éducation nationale (CDEN) s’est conclu ce mardi en fin de journée par une nouvelle physionomie de la carte scolaire, celle qui sera mise en pratique dès la rentrée de septembre.

Aucune surprise majeure n’était vraiment à attendre, l’Aveyron ne perdant aucun poste d’enseignant, cette année encore. Tout est affaire de répartition de la présence éducative dans un département ancré dans une baisse de la démographie scolaire récurrente depuis quelques années déjà.

Faire avec 400 élèves de moins

400 élèves devraient manquer à l’appel dans le premier degré à la rentrée prochaine.
Le CDEN a donc acté un état des lieux où des écoles perdent des heures d’enseignement, par poste ou demi-poste, quand d’autres gagnent une présence éducative accrue. Le tout lié aux prévisions d’accueil à la rentrée prochaine.

Pour le principe, on retiendra que les classes n’accueilleront pas plus de 24 élèves en zones rurales, pour les niveaux de grande section maternelle, CP et CE1. Et ce, hors Réseau d’éducation prioritaire, dans le Bassin de Decazeville pour l’essentiel, où ces classes sont dédoublées (12 élèves maximum). On le sait, les ajustements de postes que se doit de dessiner la carte validée ce mardi par le CDEN, sont appelés à évoluer, à la marge toutefois, en fonction des effectifs de la rentrée.

Lacroix-Barrez : un « conditionnel » qui agace

Il en va ainsi de l’école de Lacroix-Barrez, soumise à l’« ouverture conditionnelle » d’un poste en septembre, en fonction des effectifs correspondants. Les syndicats relèvent une « nouveauté » dans cette approche qui a entraîné, que ce soit pour le SNUipp-FSU comme pour le SE-Unsa, un vote contre cette carte scolaire.

« Ce nouveau concept, c’est un peu l’art et la manière d’ouvrir sans ouvrir et sans consommer de poste, par son caractère inéquitable, c’est-à-dire la non-application de la règle d’ouverture au-delà de 24 élèves, uniquement pour cette école », remarque le SNUipp-FSU.
« D’ordinaire, on s’abstient quand il s’agit de voter la carte scolaire. Là, on a décidé de voter contre pour la première fois, accuse Sébastien Le Gall pour Unsa Éducation. Cette instabilité est propre à fragiliser l’école de Lacroix-Barrez, les parents risquant de mettre leur enfant ailleurs si le poste est tangent… De plus, en cas de maintien du poste, ce sera un titulaire remplaçant de secteur qui sera nommé dans un premier temps, qui devra assurer la classe au dernier moment sans avoir eu le temps de la préparer ».

Fragilisations rurales, selon les syndicats

L’irritation syndicale se double de « l’absence de prise en compte, dans la moyenne des effectifs, des enfants âgés de 2 ans, comme les textes l’imposent, relève Stéphanie Massol pour le SNUipp-FSU. De fait, les territoires ruraux et leurs écoles sont toujours défavorisés, fragilisés ».  Des territoires ruraux qui comptent à ce jour une douzaine d’écoles à classe unique, les plus menacées s’il en est. Concernant l’accueil des tout-petits, l’inspectrice d’académie, Claudine Lajus, plaide à ce sujet pour « une appréciation nuancée » de la prise en compte des enfants de 2 ans.

Au final, les problèmes suscités par la carte scolaire cette année, demeurent à la marge, comparés à ceux que l’Éducation nationale a pu connaître en Aveyron, à une époque pas si lointaine où le département devait rendre 8 à 10 postes à l’académie de Toulouse en regard de la baisse démographique. Mais les syndicats ne sauraient s’en satisfaire, insistant sur un manque de moyens récurrent, pour faire face notamment « à l’accompagnement de l’école inclusive, qui nécessite une prise en compte particulière », note Stéphanie Massol.

Des moyens dont la mise en œuvre dépasse la seule volonté départementale. Et qui prennent une importance d’autant plus particulière dans un contexte sanitaire où les protocoles s’avèrent toujours aussi contraignants, et tellement variables d’un mois à l’autre…Mais cela ne concerne déjà plus la carte scolaire.

Postes : un jeu de chaises musicales

Voici l’état des lieux dressé par la carte scolaire, sans tenir compte des variations correspondant à l’augmentation des horaires de décharges de direction.
Ceux qui perdent
Un poste en moins : maternelle Jules Ferry de Sévérac-d’Aveyron ; école Paul-Cayla de Druelle ; école des Petits Tambourniers de Lassouts ; école Jacques-Prévert de Luc-La-Primaube ; école de La Cresse ; école des Quatre Vents de Lestrade-et-Thouels ; école du Rougier de Montlaur ; école Sylvain Diet de Sébazac ; école de Salan (Quins) ; école de Flagnac ; école de Montbazens ; maternelle Jean-Zay à Firmi ; RPIde Recoules-Prévinquières à Sévérac-d’Aveyron.
Un demi-poste en moins : maternelle Marie-Jeanne Gantou à Saint-Affrique ; école de Soulages-Bonneval (appui pédagogique) ; école de Saint-Chély d’Aubrac ; école Georges-Brassens de Baraqueville ; école de Lacapelle-Bleys.


Ceux qui gagnent
Maternelle Jean-Pendariès à Villefranche-de-Rouergue ; école de Soulages-Bonneval ; école de Lapanouse-de-Sévérac ; école Charles-Cayla à Sainte-Radegonde ; école Georges-Brassens de Baraqueville ; école de Lacapelle-Bleys ; école de Morlhon-le-Haut ; école de Pradinas ; école Marie-Curie de Firmi ; école de Saint-Martial à Tauriac-de-Naucelle.


Ceux qui attendent
Ces écoles devront attendre la rentrée pour le comptage des élèves, ce qui déterminera la variation des postes : école de Durenque, école de Bezonnes (Rodelle), école de Salles-Courbatiès.

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