Ayro ambitionne de décarboner le secteur du transport maritime grâce à la force du vent

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    Ayro ambitionne de décarboner le secteur du transport maritime grâce à la force du vent
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Centre Presse Aveyron

AYRO, une jeune start-up, issue du cabinet d'architecture navale VPLP, développe des ailes rigides afin de réduire les émissions de CO² des cargos et yachts. Une ambition qui emmènera bientôt l’entreprise dans les étoiles...  

Fin 2022 les composants de la fusée Ariane 6 conçus entre Brême, Rotterdam, le Havre et Bordeaux traverseront l’océan pour rejoindre la Guyane française grâce à Canopée, un bateau écoresponsable imaginé par les entreprises Jifmar Offshore Service, VPLP design (Marc Van Peteghem et Vincent Lauriot-Prévost) et Zéphyr & Borée. L’imposant bâtiment de de 121 mètres de long pourra se déplacer à une vitesse moyenne de 16 nœuds, soit presque 30 kilomètres par heure. L’une des raisons ? Des voiles verticales de 400 mètres carrés imaginées par la start-up AYRO et permettant de réduire les émissions de CO².

Selon la quatrième étude de l'Organisation Maritime Internationale (OMI) parue en 2021 sur les émissions de gaz à effet de serre, le secteur maritime est responsable de 3 à 4 % des émissions de CO² sans compter les oxydes de soufre, d’azote, les particules fines. L’OMI a ainsi fixé pour objectif de réduire les émissions de gaz à effet de serre des navires de 50 % d’ici 2050 par rapport à 2008, une stratégie adoptée par plus de 100 États en avril 2018. Face à cet enjeu environnemental, les recherches portent en majorité sur des carburants verts comme le bioéthanol, l’ammoniac ou encore l’hydrogène. Plus coûteux que le fuel et avec un besoin d’espace de stockage plus conséquent, pour Marc Van Peteghem, co-fondateur d’AYRO, les carburants verts "peuvent être complémentaires " mais ne représentent pas l'unique solution miracle. "Pourquoi donc ne pas revenir au vent, cette énergie gratuite, propre, présente partout et qui accompagne le secteur maritime depuis plus de 5 000 ans ? "

Décarboner et relocaliser

Les Oceanwings® se démarquent à plusieurs niveaux. Grâce à un profil aérodynamique, ces ailes de propulsion permettent d’obtenir une performance deux fois plus élevée que celle d’une voile conventionnelle pour la même surface. Leur grande flexibilité et la possibilité de coucher les voiles garantissent la sécurité du navire et de son équipage. Totalement automatisées, les Oceanwings® sont livrées avec un logiciel développé par AYRO. Quant à leur installation, elle est comparable à celle d’une grue de manutention sur un navire. Elles peuvent ainsi être installées sur des constructions neuves et des retrofits (navires existants transformés). "Il est possible d’installer sur un même navire jusqu’à huit Oceanwings® et obtenir une réduction de la consommation de carburant allant jusqu’à 45 % sans impacter la performance ou les opérations des navires. ".
Une innovation qui est loin d’être un premier coup d’essai pour Marc Van Peteghem. Déjà en 2010, à l’occasion de la coupe de l’America, le co-fondateur du cabinet d'architecture navale VPLP conçoit le trimaran BMW Oracle Racing doté d’une grande voile à deux éléments qui remporte la course. C’est de cette expérience que germe l’idée de transposer cette technologie aux navires de commerce.

En 2018, année de la création d’AYRO, l’entrepreneur installe deux ailes sur le catamaran Energy Observer, un navire laboratoire à zéro émission qui utilise également l’électricité solaire et l’hydrogène.
Depuis septembre 2021, l’entreprise a posé bagage à proximité du port de Caen-Blainville, afin d’y développer "la première usine au monde" de fabrication d’ailes articulées pour la propulsion éolienne des navires. Un choix motivé par plusieurs facteurs : un local disponible, un accès à la mer et à des navires de 200 m de long ainsi qu’un environnement favorable et une main-d’œuvre qualifiée. Une opération d’autant plus gagnante qu’elle est créatrice d’une "quinzaine d’emplois en 2022 et une soixantaine d’ici 2024" comme le souligne Ludovic Gérard, directeur général d’AYRO dans les colonnes de Ouest France.

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