Comps-la-Grand-Ville. Ces porteurs de nouvelles qui travaillent dans l’ombre

  • Frédéric, le porteur de journaux.
    Frédéric, le porteur de journaux.
Publié le
CORRESPONDANT

Frédéric Grimal et son collègue Manu apportent les journaux 7 jours sur 7. En effet, pour tous les abonnés qui le souhaitent, le journal arrive avant le lever du soleil, dans les boîtes aux lettres. Il y a aussi les abonnés numériques, fort utile pour de nombreuses personnes. Cependant, le bon vieux journal papier reste pour beaucoup irremplaçable. C’est donc grâce à ces porteurs matinaux, qui ne craignent pas de se lever chaque nuit dès 2 h 30, que l’information "vient à la maison". Il suffit d’ouvrir sa boîte aux lettres, on n’a plus qu’à déplier son journal, en parcourir l’essentiel, la tasse de café en main, peut-être avant de partir au travail. Quant au retraité, il peut prendre le temps de la lecture dans la quiétude matinale. Sur leur tournée, les facteurs livrent également les journaux.

Pour les porteurs du secteur, c’est une tournée de 84 km chaque jour. "C’est Manu qui m’a montré la tournée, lui, il la connaît par cœur, dans le bon sens, pour avoir les boîtes aux lettres sur sa gauche, quand c’est possible, ça évite de descendre trop souvent de voiture, explique Frédéric. On se partage la semaine, on s’entraide quand c’est nécessaire".

C’est ainsi que depuis 1 an et demi, le porteur de nouvelles distribue les journaux en début de semaine et Manu en fin de semaine. Tous les deux ont une feuille de repérage qui correspond respectivement à Salmiech, Comps, Carcenac, Arvieu. Ils décident du nombre de journaux qu’ils veulent et peuvent distribuer, en fonction, notamment de la distance entre chaque boîte aux lettres. Les porteurs distribuent près de 200 journaux qui leur sont livrés à Salmiech dans la nuit. Ils arrivent de Rodez ou de Montpellier et sont centralisés à La Primaube. M. Grimal précise : "La tournée débute à 3 h 30 et se termine vers 7 h 30, s’il n’y a pas d’imprévu".

Des veilleurs de nuit

Comme pour les facteurs, il arrive que les porteurs de journaux soient amenés à veiller sur certaines personnes, seules, principalement. Frédéric raconte : "Chez un abonné j’ai posé le journal, le jeudi au milieu de la nuit c’était allumé à l’étage, le vendredi, c’était encore allumé. Je l’ai signalé car habituellement à cette heure-là il n’y a pas de lumière et en effet il y avait un souci…" Il poursuit : "Il y a aussi cette mamie, une lève-tôt, qui vient chercher son journal au moment où je passe, tous les matins, elle aime bien faire un brin de causette ; pendant une semaine je ne la voyais plus, je me suis inquiété mais là rien de grave elle était partie en vacances…".

Enfin, quand on demande à Frédéric si ce n’est pas trop difficile de se lever au milieu de la nuit, il répond avec le sourire : "J’avais l’habitude de me lever de bonne heure quand je travaillais à la ferme. Le soir je me couche très tôt et puis j’ai la fin de semaine pour récupérer". Sentir le papier sous ses doigts, tourner les pages une à une et, occasionnellement, surligner, découper un article que l’on désire montrer à un ami de passage : le journal, tel un métronome pour la musique, rythme le "quotidien".

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?