Millau : des postes seront supprimés dans le secondaire, colère des professeurs et des parents d'élèves

Abonnés
  • À la rentrée prochaine,trois postes seront supprimésà Jean-Vigoet deux à Marcel-Aymard.
    À la rentrée prochaine,trois postes seront supprimésà Jean-Vigoet deux à Marcel-Aymard.
Publié le
MIRALLES Corentin

Professeurs et parents d’élèves s’inquiètent de l’avenir des collèges et des lycées.

Si dans le premier degré, il n’y a pas de baisse du nombre d’enseignants, la situation, dans le secondaire, est ô combien différente. Quand tout allait bien, il n’y a encore pas si longtemps, la Dotation globale horaire (DGH) qui octroie chaque année un nombre d’heures d’enseignements à chaque collège et lycée, en fonction du nombre d’élèves prévu à la rentrée prochaine, ne faisait frissonner personne.

Aujourd’hui, professeurs et parents d’élèves la redoutent comme la peste. Mardi soir, la répartition de la DGH du lycée Jean-Vigo devait être présentée lors du conseil d’administration de l’établissement. Une réunion qui n’a jamais eu lieu puisque boycottée par les professeurs et les parents d’élèves. À la place, enseignants et représentants FCPE se sont rassemblés devant le lycée pour protester contre la suppression de 50 heures d’enseignement, "une année seulement après nous avoir déjà supprimé 110 heures, dénonce Jean-Yves Bou, professeur d’histoire-géographie. Cette suppression met encore plus le lycée en difficulté".

Concrètement, 50 heures représentent l’équivalent de trois postes, qui viennent s’ajouter aux six déjà supprimés l’an dernier. "Plusieurs scénarios de répartition de la DGH sont proposés par la proviseure, donc on ne sait pas encore exactement quelles matières seront impactées. Mais on peut déjà dire qu’une classe de seconde sera supprimée, tout comme l’option musique." Isabelle Pin, représentante FCPE à Jean-Vigo s’interroge : "Cette situation oblige les enfants soit à changer d’option, soit à changer d’établissement. Mais quid des familles défavorisées et des enfants qui ne peuvent pas avoir accès à l’éducation musicale ailleurs qu’à l’école ?"

Si le conseil d’administration du collège public de la cité du gant a bien eu lieu lundi dernier, c’est parce que le précédent avait lui aussi été boycotté par les enseignants et les parents d’élèves. "On a d’abord refusé de siéger au CA du 3 février pour dénoncer le délai ne nous permettant pas d’étudier correctement la DGH proposée, confie François Lebrin, professeur d’arts plastiques. Puis, lors du CA de lundi, nous avons voté contre la répartition proposée par la direction du collège." La dotation globale horaire à Marcel-Aymard prévoit la suppression de 36,5 heures, l’équivalent de deux postes. Ce qui occasionnera la fermeture d’une classe de sixième et, de facto, des classes plus nombreuses. "Ce n’est pas possible de travailler avec 30 élèves par classe. D’autant plus qu’avec le Covid, il y a de plus en plus d’élèves en grandes difficultés", déplore François Lebrin.

Du côté de la Direction des services départementaux de l’Éducation nationale (DSDEN), chargée de piloter la mise en œuvre de la DGH, on argumente sur "la baisse du nombre d’élèves dans les établissements", ce qui conduit irrémédiablement à "la baisse de l’enveloppe d’heures attribuée aux établissements". Mais Claudine Lajus, nommée directrice de la DSDEN en septembre dernier, insiste sur le fait que ses services sont "dans une phase de préparation et de réflexion avec les collèges et lycées". Pourtant, à la question de savoir si ces réflexions prendront en compte les revendications des enseignants et des parents d’élèves, Claudine Lajus botte en touche, invoquant la méthode de calcul de la DGH.

"Une logique comptable" que dénoncent les enseignants réunis mardi soir : "L’année dernière, nous avions sept élèves en moins, donc trois postes ont été supprimés. C’est totalement disproportionné. Faut-il rappeler que les élèves ne sont pas des chiffres dans un tableur mais des êtres humains ?" Si au collège comme au lycée, on a bien conscience que la bataille s’annonce perdue d’avance, la mobilisation est forte "parce que l’on sait que notre combat est légitime, nous défendons notre cœur de métier". Les représentants des parents d’élèves, qui "soutiennent totalement les professeurs" organiseront prochainement une réunion publique pour informer la population de la situation.

Cet article est réservé aux abonnés
Accédez immédiatement à cet article
2 semaines offertes
Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?