Coutellerie : "Thiers n'est pas en guerre avec les Laguiolais"
L'association Couteau Laguiole Aubrac Auvergne vient de tenir une conférence de presse ce vendredi en mairie de Thiers pour "mettre un terme aux contre-vérités" concernant la demande d'homologation d'Indication géographique (IG) pour le couteau laguiole.
Suite à sa demande d'homologation du couteau laguiole effectuée auprès de l'Institut national de la propriété industrielle (Inpi) en novembre dernier, l'association Couteau Laguiole Aubrac Auvergne a tenu à faire une mise au point ce vendredi en mairie de Thiers. "La position de Thiers est rassembleuse, c'est Thiers et Laguiole, les deux bassins, contre quelques Laguiolais qui tentent d'obtenir une IG pour eux. Le but de cette conférence de presse est de mettre un terme à ses contre-vérités. Thiers n'est pas en guerre avec Laguiole mais dans une position rassembleuse et fédératrice", a déclaré Aubry Verdier, porte-parole et président de l'association Thiernoise. Chiffres à l'appui, il a énoncé les 41 membres du CLAA dont deux couteliers Laguiolais pour sept adhérents à Laguiole tenus par quatre dirigeants.
Le coutelier Thiernois a rappelé le lien historique, géographique, économique entre les deux bassins couteliers, et a cité Frédéric Lefevre alors secrétaire d'Etat sur le projet de loi initié en 2014 : "Ce n'est que rassembler qu'ils seront plus forts pour affronter la mondialisation. Les couteliers de Laguiole et de Thiers devront s'entendre afin de définir une aire géographique qui n'oublie aucun des artisans porteurs de ce savoir-faire précieux que le projet de loi entend préserver."
Stéphane Rodier, maire de Thiers, a soutenu la démarche des couteliers de sa commune, évoquant "une coopération territoriale et non une concurrence territoriale", et mettant en avant "le risque de pertes d'emplois industriels qui ne profiteraient pas à Laguiole car le savoir-faire est ici." Pour précision, le bassin Thiernois comprend 400 emplois pour 220 à Laguiole.
"Thiers a baptisé le couteau laguiole"
Pour rappel, le syndicat des fabricants laguiolais du couteau laguiole, a déposé sa demande d'homologation il y a un an auprès de l'Inpi concernant le couteau laguiole fermant. Sur ce point, l'association Thiernoise a précisé que sa demande comprend le fermant ainsi que le sommelier et le couteau de table, faisant dire à Aubry Verdier : "Thiers a baptisé le couteau laguiole (en référence à la première marque laguiole déposée par un Thiernois en 1868, NDLR). Il faut souligner la qualité de marketing exemplaire de Laguiole, Thiers a transmis son savoir-faire, et ensemble on pourra être meilleur."
Face au distinguo émis par le syndicat laguiolais entre l'indication géographique et le volet historique, André Chassaigne, député du Puy-de-Dôme, a rappelé "avoir participé au texte de loi Hamon 2014 dont le premier objectif est le levier économique et que l'ancrage géographique est lié à l'historique de production."
Enfin, le coutelier Thiernois a révélé un dernier élément chiffré, celui des lames subissant le traitement thermique : 99% sont faites à Thiers. Ce qui a fait dire à Brice Hortefeux, député européen et conseiller régional Rhône-Alpes : "Tout concourt au rassemblement." L'enquête publique pour le couteau laguiole porté par le CLAA est ouverte jusqu'au 21 mars auprès de l'Inpi. "Notre dossier colle à la loi. Le couteau laguiole mérite une IG vérité, légitime et éthique, porté sur ses deux jambes, Laguiole et Thiers, et on le fait grandir", a conclu Aubry Verdier. Pas sûr que le syndicat laguiolais ne l'entende de cette oreille?
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