Rodez. Le Ruthénois Paul-Henri Treilles, moniteur de ski qui peut enseigner dans la cour des grands

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  • Titulaire depuis le 4 février du monitorat de ski, le Ruthénois Paul-Henri Treilles enseigne à l’école évolution 2 de Tignes. Titulaire depuis le 4 février du monitorat de ski, le Ruthénois Paul-Henri Treilles enseigne à l’école évolution 2 de Tignes.
    Titulaire depuis le 4 février du monitorat de ski, le Ruthénois Paul-Henri Treilles enseigne à l’école évolution 2 de Tignes.
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Installé à Tignes, il a reçu un beau cadeau le jour de ses 29 ans.

"Ce diplôme, c’est un mélange de fierté et de soulagement". Un bien beau cadeau d’anniversaire également puisqu’il l’a décroché le 4 février, pile poil le jour où il a soufflé ses 29 bougies. Paul-Henri Treilles est ainsi devenu moniteur de ski, sacrée performance à son âge, surtout pour quelqu’un qui n’est pas un "enfant de la montagne". A titre d’exemple, les deux premiers modules étaient des tests techniques sous la forme d’un slalom spécial et d’un géant. Un ouvreur, souvent un ancien champion de coupe d’Europe, voire même de coupe du monde, effectue la manche et les juges ajoutent 20 % à son chrono pour déterminer le temps maximal. Le dépasser est éliminatoire...

"On ne peut certes pas parler de parcours du combattant mais cela n’a toutefois pas été de tout repos, confirme-t-il. C’est enfin fini ! J’ai vécu neuf magnifiques années mais j’avoue que je suis très heureux d’avoir atteint mon objectif car c’est usant". En règle générale, il faut entre quatre et six ans pour devenir moniteur de ski. L’Aveyronnais a donc joué les prolongations - "On ne peut pas parler de faire durer le plaisir !" - car certaines épreuves sont plus accessibles aux candidats qui ont baigné dans la poudreuse quand ils étaient petits...

Paul-Henri Treilles est né en hiver, en 1993, mais à Rodez. Un bac ES (économie) en poche, décroché au lycée François-d’Estaing, il a attaqué des études d’infirmier à Bruxelles : "J’ai vite vu que ce n’était pas pour moi". Au gré de ses vacances plus jeune avec ses parents, en camping-car, il avait découvert les charmes du ski, de la planche à voile, du surf, de la montagne. Il avait de bons souvenirs : "La glisse, ça me plaisait bien !". Comme il n’avait pas oublié le monitorat de voile passé avec deux copains du lycée, à l’âge de 16 ans, sur une base du lac de Pareloup. "J’ai pris conscience lors de mes jobs d’été avec l’Adalpa qu’on pouvait être saisonnier et vivre de ça", insiste celui qui a également suivi des cours de ski au club de Rodez avec Simon Bories.

La décision était prise : il allait partir à l’assaut de la formation de ski et a choisi (et réussi à sa grande surprise !) le concours de l’UCPA. Après cinq années à Serres-Chevalier, un an à La Plagne et deux à Valloire, Paul-Henri Treilles a planté ses bâtons en décembre à Tignes où il a intégré Evolution 2, école indépendante, qui compte une cinquantaine de moniteurs et de nombreux autres professionnels de l’outdoor, et qui accueille une clientèle à 60 % anglaise. Il va y œuvrer jusqu’à fin avril. Cet été, il abordera sa cinquième saison à Biscarosse (Landes) où il donnera des cours de wakeboard, de planche à voile ou encore de windfoil, la nouvelle discipline qui a le vent en poupe.

Même s’il enseigne donc depuis de longues années, ce spécialiste de snowboard, davantage que de ski alpin, va pouvoir "enfin" se lancer dans le hors-piste grâce à son nouveau précieux sésame. Quelle est la prochaine étape ? "Je vais déjà profiter de ce statut et prendre le temps de réfléchir car j’ai d’autres projets plus personnels, explique-t-il. Comme la menuiserie ou l’apprentissage de la soudure. L’enseignement, j’adore, mais on peut s’en lasser... Et puis, il y a aussi un problème d’éthique car les stations de ski, ce n’est pas vraiment très écolo".

Quand il n’assure pas les saisons, quand il ne voyage pas, Paul-Henri Treilles rentre au pays. Non pas pour se recueillir sur les pistes de Laguiole ou les plages du lac de Pareloup mais pour passer deux ou trois semaines par an en famille à Onet-le-Château, ou avec les copains du côté de Laissac, Bozouls ou Espalion. Ils l’attendent d’ailleurs de pied ferme car il a sa carte de moniteur de ski à arroser à l’occasion de son prochain séjour... Santé !

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Rui DOS SANTOS
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