Tri des déchets : les Aveyronnais sont-ils vraiment de bons élèves ?

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  • Trier et déposer au bon endroit, un geste compris et pratiqué par le plus grand nombre.
    Trier et déposer au bon endroit, un geste compris et pratiqué par le plus grand nombre. Centre Presse - C.C.
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La campagne d’information lancée en novembre par le Sydom enregistre déjà des résultats encourageants : les Aveyronnais trient de mieux en mieux et de plus en plus leurs déchets. L’enjeu est tout autant écologique que financier.

Si ça déborde, c’est bon signe. Les conteneurs au toit jaune qui accueillent les déchets recyclables peinent un peu partout à se fermer, d’autant qu’ils ne sont pas forcément vidés tous les jours. Et le phénomène s’est accentué depuis que la liste des effets que les sacs jaunes peuvent renfermer s’est particulièrement allongée depuis trois mois.
À y regarder de près, on trouve dans « le jaune » désormais, des plaquettes vidées de leurs médicaments, des pots de yaourts, de petits objets métalliques…

Au plus près des réalités, les opérateurs le confirment : les Aveyronnais ont pris la mesure du tri des déchets, « les volumes augmentent, la prise de conscience gagne du terrain », constate Christian Jackel, responsable de la collecte des ordures ménagères au sein de la communauté de communes « Des Causses à l’Aubrac ». Mais il tempère toutefois : « Il reste encore un peu de chemin à faire car on trouve toujours des erreurs de tri, et toujours des gens qui disent que puisqu’ils payent, ils ne trient pas… ». Un comportement de plus en plus à la marge semble-t-il car, «dans l’ensemble tout fonctionne plutôt bien ».

Masques et verre: un souci

Quelques difficultés demeurent encore dans l’esprit de chacun de nous comme en témoigne le contenu de certains sacs jaunes. Ainsi les masques n’ont rien à y faire, et pourtant ils y sont nombreux. Ils constituent même un danger pour les agents chargés du tri au centre de valorisation de Millau. Les masques que l’on porte sur le visage en ces temps de pandémie doivent rejoindre impérativement les sacs noirs… Le verre, quant à lui, est bien recyclable. Mais pas question de mettre bouteilles et bocaux dans les sacs jaunes, où ils peuvent facilement se casser et présenter, eux aussi, un danger pour les agents. La plupart des communautés de communes aveyronnaises, en charge des ordures, multiplient les « colonnes à verre » qui sont destinées à ces déchets, et qui viennent compléter les cuves de collecte que l’on trouve en déchetterie.
Et, petit détail qui a son importance quand on remplit les sacs jaunes : ne réduisez pas vos cartons en les pliant, le tri automatique ne les reconnaît plus…


Pré-bilan satisfaisant

Indéniablement, la campagne d’information et de sensibilisation sur les gestes de tri à adopter, avec un panel élargi de déchets éligibles au recyclable, porte ses fruits. Trois mois après son lancement, le pré-bilan est satisfaisant, confirme Sandrine Hoarau, directrice générale du Sydom (Syndicat départemental des ordures ménagères), maître d’œuvre de cette campagne. « Les gens trient plus et mieux on l’a constaté au niveau de la collecte, mais aussi au centre Ecotri de Millau où, dès le mois de décembre on enregistrait un tonnage plus important et plus significatif que les années précédentes », assure-t-elle.


Le centre de valorisation de Millau a été entièrement modernisé depuis le 1er novembre en même temps que le Sydom lançait sa campagne de sensibilisation. 45 salariés travaillent dans cette plateforme dernier cri, point essentiel de transit vers les filières de valorisation, étudiée pour absorber les déchets recyclables des Aveyronnais, dont les seuls emballages et papiers représentent quelque 14 300 tonnes par an.

Les freins et la volonté

Si l’application à mettre chaque chose à sa place dans nos poubelles passe de plus en plus vite dans les mœurs, il faut continuer à remettre l’ouvrage sur le métier : des freins demeurent, le plus commun étant souvent l’éloignement des conteneurs, de plus en plus regroupés pour optimiser les collectes, ou la difficulté à avoir chez soi deux poubelles différenciées…« Les freins au geste de tri dépendent de chacun, prévient Sandrine Hoarau.C’est avant tout la volonté de faire qui est importante. Quand on le veut bien, on trouve des astuces pour surmonter les problèmes ».

Enjeu écologique et… financier

Et des astuces, on en trouve d’autant plus facilement quand on prend conscience que trier convenablement ses déchets n’est pas qu’un enjeu écologique mais aussi financier.« Les taxes sont importantes et le seront d’autant plus dans les années qui viennent pour ce qui concerne les ordures ménagères, celles contenues dans les “sacs noirs” : en 2025, le prix de la tonne enfouie atteindra 60 €…», poursuit la directrice du Sydom.
Alléger la facture consiste bien à alléger le contenu de ces sacs noirs destinés à l’enfouissement, en cultivant dès notre espace domestique une nécessaire partition des déchets, entre ceux qui rejoindront les filières de recyclage et ceux que la terre aura toujours autant de mal à digérer.

Sacs jaunes, sacs noirs: une évolution est en cours

Dans sa lutte contre les déchets plastiques, le gouvernement envisage de supprimer les sacs jaunes, comme c’est déjà le cas pour les sacs plastiques à usage unique dans les magasins. Les collectivités y réfléchissent déjà, ne serait-ce que parce que la fourniture gratuite de ces sacs jaunes aux habitants représente un coût non négligeable. Il faut compter ainsi un investissement de 25 000 euros en moyenne par an pour la seule communauté de communes « Des Causses à l’Aubrac ». Pour contenir tous les déchets recyclables, les citoyens pourront dès lors se voir remettre un cabas réutilisable pour verser dans les conteneurs adéquats ces déchets, en vrac. C’est déjà le cas aujourd’hui, le vrac est accepté dans les conteneurs.
Il n’y aura plus, dans ce cas, de collecte à même la rue où les habitants de certaines villes peuvent déposer leurs sacs… Des points de regroupement comme des collectes en porte à porte sont envisagés d’ores et déjà en certains endroits quand la fourniture de cabas réutilisables ne s’avère pas pertinente.

Sacs noir: un contenu promis à être recyclé en 2025

Limiter le volume des ordures que contiennent les sacs noirs est aussi un enjeu fort pour le Sydom qui développe en ce sens son projet visant à ne conserver de ces ordures, 30 % seulement des déchets non valorisables et donc promis à l’enfouissement. Les sacs noirs seront ainsi traités sur une plateforme de tri pour récupérer de leur contenu ce qui peut l’être, biodéchets pour le compostage ou la méthanisation, objets non triés correctement par les consommateurs… Réduire l’enfouissement et les taxes, de plus en plus lourdes, qui vont avec, est l’objectif de Kerea qui signe la volonté du Sydom de développer l’économie circulaire et qui s’insère dans le projet Solena à Viviez. « Tout pourrait être opérationnel en 2025 », annonce Sandrine Hoarau. Dans trois ans, donc, si tout va bien. 


Voir la video réalisée sur Youtube par le Sydom sur ses activités et ses projets.  

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Les commentaires (1)
Aquoibon Il y a 2 années Le 12/02/2022 à 08:58

Mettre des masques usagés dans les containers de tri ,franchement, c'est irrespectueux et ça interpelle sur la nature humaine...